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Faune Guadeloupe

Faune Guadeloupe

Site officiel de L'ASFA : L'Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles

Publié le par l'asfa
Publié dans : #Espèces disparues de la Guadeloupe
 Au moins 3 espèces de Reptiles ont disparu à jamais ! 

 

- L'Ameive de la Guadeloupe (Ameiva cineracea)

Ce lézard terrestre endémique stricte de la Guadeloupe n’est connu que par 3 individus récoltés en 1914 à Grand-Ilet (îlet de moins d’un hectare situé à 600 mètres de Petit-Bourg).

 

La Mangouste indienne est probablement la cause principale de sa disparition de la Guadeloupe. Le cyclone de 1928 aurait été fatal à la population de Grand-Ilet. 

 - Le grand Ameive (Ameiva major) disparu des îles de Petite-Terre

 

  

 - l'Holotropide roquet (leiocephalus cf. cuneus) disparu de Grande-Terre , Basse-Terre, Antig, Barbuda et Anguilla.

   

 

3 espèces de perroquets  (Psittacidés) ont disparu  !!! 
L’Ara de Guadeloupe, Le Perroquet de Guadeloupe et la Perruche de Guadeloupe 

Six espèces de Psittacidés peuplaient les Antilles françaises (Guadeloupe et/ou Martinique). Les perroquets de Guadeloupe habitaient en forêt dense de la Basse-Terre où ils se nourrissaient de graines et de fruits.

C’est principalement « la chasse sans frein que l’on fit à ces oiseaux si confiants » qui est responsable de leur disparition, à peine un siècle après l’arrivée des premiers colons.

   * L’Ara de la Guadeloupe Ara guadeloupensis

L’Ara de Guadeloupe était endémique des Antilles françaises (et sans doute de Dominique) où il était commun ! D’après les descriptions du Père Du Tertre il devait ressembler à l’Ara rouge (Ara macao). Nous comprenons l’émerveillement du chroniqueur : « c’est la chose la plus belle au monde que de voir dix ou douze Aras sur un arbre bien vert : jamais on ne vit plus bel émail ».

Ce sublime oiseau disparut vers 1800 tant il fut « tiré facilement » et « capturé pour amuser les hommes ».

    * Le Perroquet de la Guadeloupe Amazona violacea

Cette Amazone de couleur violette était endémique stricte de la Guadeloupe. La chasse à outrance pour sa viande très appréciée au XVIIe siècle, et sa capture pour l’apprivoiser et lui « apprendre à parler », ont été fatales à ce bel oiseau qui disparut vers 1742.

 

    * La Perrique (perruche) de Guadeloupe Aratinga  labati

La seule perruche native des Antilles était endémique stricte de la Guadeloupe. Le Père Du Tertre décrit des oiseaux de petite taille, tout verts et qui volaient en bande.

Leur taille et leur mimétisme dans les arbres feuillus ne les ont pas préservés des chasseurs qui les ont décimés au prétexte de l’excellence de leur chair.

 

*** 

La perte définitive de ces espèces endémiques amputent pour toujours la biodiversité guadeloupéenne et mondiale !  Ces espèces disparues témoignent du lourd tribut déjà payé par la faune guadeloupéenne à l’action de l’homme et particulièrement des colons. Pourtant, comme le rappelle le Père Pinchon, ces espèces « ont certainement contribué par leur présence à relever le caractère exotique que présentaient la Martinique et la Guadeloupe aux yeux de ces colons.

Apparemment, la chasse outrancière des Psittacidés a été moins fatalement pratiquée dans les autres îles des Petites Antilles qui conservent encore certaines de leurs espèces endémiques dans leur patrimoine naturel : l’Amazone impériale (Amazona imperialis) et l’Amazone de Bouquet (Amazona arausiaca) de la Dominique, l’Amazone de Sainte-Lucie (Amazona versicolor) et l’Amazone de Saint-Vincent (Amazona guildingii). Si ces espèces sont toutes à l’heure actuelle en danger en raison de la déforestation, de la chasse, et des captures pour la domestication, les mesures de conservation prises en leur faveur ont porté leurs fruits. Les effectifs des populations commencent même à remonter.  

Sources :

- Breuil M. - Histoire naturelle des Amphibiens et Reptiles terrestres de l'archipel Guadeloupéen. Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy. Patrimoines Naturels, 54, Paris, SPN / IEGB / MNHN. 2002, 339 pp.

 

 

 

 

 

 

 

 

 -HENDERSON, R. W. - Consequence of predator introductions and habitat destruction on Amphibians and Reptiles in the Post-Columbus West Indies. – Caribbean Journal of Science, 1992, 28, 1, 1-10.

- PINCHON, R. - Faune des Antilles Françaises : les oiseaux. - 2ème éd. Fort de France, Compte d’auteur, 1976.- 325p.

- DU TERTRE, R.P. J.B. - Histoire générale des Isles de Saint-Christophe, de la Guadeloupe , de la Martinique et autres dans l’Amérique – Paris, 1654.

 

  

 Voir aussi les espèces disparues de la Guadeloupe sur le site de la LAMECA :

http://svr1.cg971.fr/lameca/dossiers/especes_disparues/sommaire.htm

 

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Publié le par l'asfa
Publié dans : #Espèces disparues de la Guadeloupe
§         Le Flamant rose Phoenicopterus ruber

Des Flamants roses nichaient en importante colonie dans les salines de la Pointe des châteaux. Ces magnifiques oiseaux furent décimés au XVIIe siècle au prétexte de « leur chair excellente ». L’espèce jouit d’une protection accrue et efficace dans les Grandes Antilles où il existe d’importantes colonies (60 000 individus aux Bahamas, 80 000 à Cuba).

 

flamands roses du jardin Botanique de Deshaies (ph: b Ibéné)

§         La Chevêche des terriers Athene cunicularia guadeloupensis

La sous-espèce était endémique de la Guadeloupe. Cette petite chouette était bien représentée à Marie-Galante où elle résidait encore à la fin du 19 ième siècle.

Les nids creusés dans le sol ont été progressivement détruits par le développement des cultures. C’est sans doute l’introduction de la Mangouste indienne qui a été fatale à la Chevêche des terriers en Guadeloupe. D’autres sous-espèces d’Athene cunicularia vivent encore dans les Grandes Antilles.

  • Le Trolodyte familier Troglodytes aedon guadelupensis

     La sous-espèce était endémique de la Guadeloupe, elle a été vue pour la dernière fois en 1972. En Guadeloupe, on ne rencontrait ce petit passereau insectivore qu’en petites colonies localisées, dans la  forêt d’altitude. Autrefois, ce petit passereau vivait près des habitations. Dans les pays où il reste commun (Amérique du Nord, Centrale et du Sud, Grenade et la Dominique), le Troglodyte familier est d’ailleurs une espèce plutôt anthropophile.

La sous-espèce de la Martinique a également disparu (vers 1900), et celles de Sainte-Lucie et Saint-Vincent sont menacées. Pour Raffaelle et al., la cause principale de la raréfaction et de la disparition de ces sous-espèces est la prédation exercée par les rats et les mangoustes.

 

 

Sources :

- RAFFAELE, H. et  J., WILEY, J., GARRIDO, O., KEITH, A. - Birds of the West Indies.- London, Helm, 1998.- 511p.

- DU TERTRE, R.P. J.B. - Histoire générale des Isles de Saint-Christophe, de la Guadeloupe , de la Martinique et autres dans l’Amérique – Paris, 1654.

- PINCHON, R. - Faune des Antilles Françaises : les oiseaux. - 2ème éd. Fort de France, Compte d’auteur, 1976.- 325p.

- IBENE, B.- Conservation de la Faune Sauvage de l'Archipel guadeloupéen : Espèces sensibles et menacées, dangers, mesures de sauvegarde. Thèse pour le Doctorat vétérinaire, Toulouse, 2000-136pp.

Voir aussi les espèces disparues sur le site de la LAMECA :

 

http://svr1.cg971.fr/lameca/dossiers/especes_disparues/sommaire.htm

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Publié le par l'asfa
Publié dans : #Oiseaux des Zones Humides

 photo B.Ibéné

Bubulcus ibis 


Description : C'est un petit héron blanc  (50 cmà au bec et aux pattes jaunes  et assez trapu.

Distibution géographique: Originaire d'Afrique il a gagné par ses propres moyens l'Eurasie, L'Amérique du Sud , L'Amérique du Nord , les Antilles (dans les années 60) et même l'Alaska dans les années 90 !.
Habitat: Il affectionne les milieux ouverts , fraîchement labourés, les savanes inondées. Il suit le bétail qui soulève des insectes dont il se nourrit. 

Alimentation: Le Héron Garde boeuf est plutôt  insectivore (larves de mouches, tiques, scolopendres...).....mais il consomme également des poissons et des anolis.

 

 

 Héron garde boeuf mâle en plumage nuptial (bec et pattes de couleur orange à rouge).  photo : P.Garnier


Habitudes: Le soir venu, les hérons garde boeufs regagnent les  héronnières situées en mangrove ou en bordure de mare. Ce sont des dortoirs ou des nichoirs qu'ils partagent avec d'autres espèces d'hérons (Aigrettes neigeuses, Grandes aigrettes, Aigrettes tricolores, Aigrettes bleures.....).  Aussi, on peut dire que le "pik boeuf" sécurise ces autres espèces d'hérons ! 

Ne les confondez plus !!!

photo : pierre Garnier

à droite: héron garde boeuf (bec jaune)                à gauche : aigrette neigeuse (bec noir)

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Publié le par asfa
Publié dans : #Photos Chauve-souris

De l'ivresse des guimbos pour le nectar de Fromager ...

Les fromagers ou kapokiers (Ceiba petandra) ont des fleurs qui ne s'ouvrent la nuit. En saison de floraison des fromagers (janvier -février) on peut assister au spectacle nocturne des guimbos venant se gaver du nectar de fromager. Elle en assure ainsi la pollinisation.

Voici quelques clichés volés de ces scènes d'ivresse des  Fers de lance commun ou Artibés de la Jamaique (Artibeus jamaicencis), habituellement plutôt frugivores, pour des fleurs de fromagers. Les photos on été prises à Petit-bourg et à Gosier (Guadeloupe).

 

 

 

 

en se délectant de nectar, les guimbos se couvrent de pollen d'où la coloration jaune de leur pelage

les guimbos sont elles les seules pollinisatrices de fleurs de fromagers ?? visiblement, non !

 

Crédits photos : Béatrice  Ibéné - L'ASFA - tous droits réservés.

Merci à Jacques qui a bien voulu m'assister pendant ces prises de vues assez sportives !   

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Publié le par asfa
Publié dans : #Oiseaux des Zones Humides

Le héron garde-boeuf (bubulcus ibis) , cattle egreten anglais,  est l'un des oiseaux les plus connus de l'archipel guadeloupéen dans lequel il s'est introduit de façcon naturelle assez récemment.C'est une espèce originaire d'Afrique, actuellement en pleine expansion mondiale. C'est ainsi qu'il remonte progressivement vers le Nord de l'Europe, provenant de l'Afrique du Nord: nous sommes nombreux à l'avoir rencontré en Camargue et plus généralement sur la côte du Languedoc, et il fait des incursions également le long de la côte atlantique, sans qu'il s'agisse d'une introduction volontaire.Il arriverait à survivre "naturellement" jusqu'au nord de la Loire.

 

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Publié le par asfa
Publié dans : #Chasse excessive et braconnage intense

                   une menace pour notre biodiversité : la chasse excessive 

-  Trop grand nombre d’espèces chassables
36 espèces d’oiseaux ont été classées gibier en Guadeloupe (Colombidés, Mimidés, Anatidés, Muscicapidés, limicoles), soit plus de la moitié du nombre d’espèces gibier de France métropolitaine (62) !          *  Quatre espèces menacées à l’échelle mondiale ou régionale pourtant classées gibier doivent être protégées de façon urgente :

- La Grive à pieds jaunes (Cichlherminia lherminieri) endémiques de 4 îles des petites Antilles
- La Colombe à croissants (Geotrygon mystacea) quasi endémique des  petites Antilles (rare a Puerto Rico et aux îles vierges)
- Le Pigeon à couronne blanche (Columba leucocephala) ramier tête blanche


- Le Pigeon à cou rouge (Columba squamosa) ou ramier bleu

         * deux autres espèces communes mais à répartition géographique limitée puisqu'elles sont endémiques des petites Antilles.

- le Moqueur grivotte (Allenia fusca) ou grive fine ;  Scaly-breasted thrasher

- le Trembleur brun (Cinclocerthia ruficauda) ou grive trembleuse ; brown trembler



       D'autres espèces   sont localisées, rares ou très rares d'après AEVA (liste 2005) en Guadeloupe voire dans la région, et méritent que leur statut de gibier soit réexaminé :


- le Bécasseau maubèche (Calidris canutus)
- la Barge hudsonienne (Limosa haemastica)
- la Maubèche des champs (Bartramia longicauda)
- le Petit Fuligule (Aythya affinis)
- le Fuligule à collier (Aythya collaris)
- la Sarcelle à ailes bleues (Anas discor),
- le Canard chipeau (Anas strepera)
- le Canard siffleur d’Amérique (Anas americana),
- le Canard souchet (Anas clypeata)
- le Dendrocygne fauve (Dendrocygna bicolor)
- le Dendrocygne à ventre noir (Dendrocygna autumnalis)
- le Canard pilet (Anas acuta)
- la Sarcelle d’Hiver (Anas crecca)

                                       Gallinule poule d'eau -protégée- et sarcelle à ailes bleues -"gibier" -

De plus, un si grand nombre d’espèces chassables favorisent d’autant les erreurs de tirs liés à des difficultés de détermination. Ce problème de confusion est manifeste pour les oiseaux d’eau comme les Anatidés et surtout les limicoles (15 espèces chassables sur une quarantaine de limicoles présents en Guadeloupe ). En effet, tout ornithologue sait bien à quel point il est difficile de distinguer entre un bécasseau et un autre, un pluvier et un autre… Ces oiseaux peuvent présenter en outre différents plumages lorsqu’ils sont en Guadeloupe selon leur stade et cycle biologiques (immature, adulte 1ère année, adulte en plumage nuptial, plumage d’hivers ou estival, stades intermédiaires souvent…), ce qui augmente encore les risques de confusion. Dans la pratique, les chasseurs tirent le plus souvent « dans le tas » alors que les limicoles sont connus pour se déplacer en bandes plurispécifiques. 

                                              Tournepierre à collier (Arenaria interpres) ou "pluvier des salines"

-  Prélèvements excessifs
Les tableaux de chasse sont souvent très importants au début de la saison. Ne sont pas rares les chasseurs de Grande-Terre par exemple, qui prélèvent une trentaine de Tourterelles à queue carrée par jour lors des premières semaines d’ouverture. Un rapport de l’ONF indique que des tableaux de chasse peuvent comporter 50 à 100 oiseaux par jour et par chasseur! . Sur les zones humides les tableaux journaliers peuvent monter à plusieurs dizaines de limicoles par chasseur.

Il n’existe à l’heure actuelle aucun enregistrement ni quelque limitation des tableaux de chasse en Guadeloupe comme les P.M.A. (Prise Maximale Autorisée) sur des espèces sensibles comme le Pigeon a cou rouge (ramier) , le pigeon à couronne blanche, la colombe à croissant ou la menacée  Grive à pattes jaunes (endémiques de 4 îles seulement des petites Antilles)

L’instauration de quotas par chasseur, par espèce, et par territoire, déjà proposée dans les années 70 par l’ONF, et actuellement vivement recommandée et souhaitée par tous - est une mesure à prendre et à faire appliquer rapidement pour diminuer l’impact de la chasse en Guadeloupe


-  Trop de zones chassées
Le problème de l’excessive pression de chasse dans les zones humides de Guadeloupe est crucial. Les marais sont fort prisés par les chasseurs guadeloupéens. Or les biotopes favorables aux oiseaux d’eau se raréfient. Les quelques marais non protégés attirent un nombre très élevé de chasseurs et par conséquent, les espèces gibier (limicoles et Anatidés), migratrices pour la plupart, subissent des prélèvements déraisonnables.

L’exemple le plus triste est celui de l’immense Marais de Port-Louis (300 ha), pourtant inclus, rappelons le, dans l’ensemble des zones humides d’importance internationale comme habitat des oiseaux d’eau. A l’ouverture de la chasse, ce marais attire à lui seul des centaines de chasseurs.  Les prélèvements annuels réalisés sur ce marais sont très excessifs, tant en nombre qu’en pourcentage des populations migratrices présentes dans l’Archipel.

 

  En Basse-Terre, la chasse est autorisée dans les Forêts Départementales et Départementalo-Domaniales (FDD) dont certaines jouxtent la zone du Parc National. Une partie non négligeable de la forêt humide est donc soumise à la chasse (plus de 15 000 ha). D’après le questionnaire de l’ONF auprès des chasseurs en forêts soumises, 80 % chassent en FDD et 40 % en forêt sèche (dont les 1 500 ha de forêt domaniale du littoral).



- Période trop longue incompatible avec la Biologie des espèces

                    Toureterelle à queue carré, chassée en Guadeloupe en pleine période de reprduction


L’ouverture générale de la chasse est le 14 juillet en Guadeloupe alors que de nombreuses espèces sont en saison de reproduction (celle-ci comprend l’élevage des jeunes). C’est notamment le cas de la Tourterelle à queue carrée (Zenaida aurita). Garrigues et al.  ont démontré, d’après l’analyse de tableaux de chasse - en utilisant la sécrétion caséeuse du jabot comme indicateur du statut parental des tourterelles -, qu’au moins 60 % des adultes tués pendant la période de prélèvement du 14 juillet au 31 août sont concernés par la reproduction (adultes avec jeunes éclos). Durant cette période, l’âge-ratio est très faible : inférieur à 1 jeune/adulte. La saison de reproduction est donc loin d’être achevée. Dans ces conditions, l’avenir de ce Colombidé encore commun en Guadeloupe, est plus qu’incertain. En effet, il a été démontré que l’âge-ratio minimal doit être 2,3 jeunes/adulte pour assurer le maintien des effectifs des populations de tourterelles soumises à la chasse.

En l’état actuel des connaissances, il apparaît donc urgent de raccourcir sensiblement la période légale de chasse de deux mois avec une ouverture mi-septembre, comme dans la plupart des îles Caraïbes. Ce n’est qu’à cette condition que les espèces dites gibier verront maintenir leurs effectifs, dans l’intérêt de tous, naturalistes comme chasseurs.

Il est grand temps que la Guadeloupe s’aligne sur ses voisines antillaises en matière de période de chasse. Cet alignement permettrait d’harmoniser la conservation des oiseaux migrateurs qui choisissent la voie des Antilles.

Comme le soulignait le Père Pinchon, les oiseaux migrateurs « enrichissent chaque année la parure de nos îles », aussi, « devrait-on les protéger au lieu de les décimer, afin de les inciter à revenir régulièrement dans nos régions ».

   

la Guadeloupe mauvaise élève des îles de la Caraibe !

Une enquête réalisée par l’ONC pendant le 11ème colloque de la Société Caribéenne d’Ornithologie (juillet 1998) révèle que parmi les îles de la Caraïbe, la Guadeloupe est celle dont la législation est la moins protectrice vis à vis des espèces sauvages.

En effet, elle possède non seulement

- la période de chasse la plus longue,

- échelonnée suivant les espèces,

- mais aussi le plus grand nombre de chasseurs 

- et le plus grand nombre d'espèces chassables (35 !)

....et si peu d'agents pour contrôler l'exercie de la chasse !!!

Sainte-Lucie est sans doute l’île antillaise exemplaire en matière de protection des espèces : fermeture totale de la chasse . La Martinique serait la deuxième île la moins protectrice de la faune. Les caractères excessifs de la chasse légale apparaissent donc comme une particularité des Antilles françaises au sein de la Caraïbe… 


                                          Quelles répercussions de cette chasse excessive ??

La pression de chasse excessive a des répercussions sur les espèces gibier, mais aussi sur les espèces protégées qui partagent les mêmes biotopes.

- Réduction drastique des populations d’espèces « gibier »
En premier lieu, cette chasse excessive, incompatible avec la biologie des espèces, conduit à une « réduction drastique des populations d’oiseaux » en Guadeloupe. Cette réduction drastique a causé et aggrave le statut précaire d’espèces sédentaires menacées (Grive à pattes jaunes, Colombe à croissants, …) et affecte de nombreuses espèces migratrices autrefois communes en Guadeloupe (une dizaine d’espèces d’Anatidés…). Si une telle pression de chasse se maintenait, les populations d’espèces actuellement communes pourraient subir le même sort (Colombe rouviolette, Tourterelle à queue carrée…). 


-  Atteinte des espèces protégées
Les caractères excessifs de la chasse légale précédemment décrits sont autant de facteurs augmentant le risque d’erreurs de tirs sur les espèces protégées. De plus, la longue période de chasse prolonge l’occasion donnée aux chasseurs de braconner les espèces non gibier ou gibier dont la chasse est interdite à cette période (port de fusil autorisé…). Pour ces raisons, en plus du raccourcissement de la période de chasse, le principe d’une date unique de chasse par biotope (et non plus par espèce) serait souhaitable. L’instauration d’un quota de chasseurs par territoire limiterait aussi ce risque de braconnage.

Les espèces protégées (Anatidés en particulier) risquent également d’être atteintes de saturnisme. Une intense activité de chasse en zone humide conduit en effet à une concentration très élevée de grains de plombs dans la zone.


- Dérangement très important lié aux tirs
Au vu des effectifs de chasseurs présents sur un même site et des prélèvements excessifs (un individu tué « nécessite » plusieurs essais), les tirs causent un dérangement important à l’avifaune de Guadeloupe. Il atteint son maximum dans les zones humides. Les impacts négatifs du dérangement s’observent chez toutes les espèces, chassables et protégées, qui partagent le même biotope. Les oiseaux ainsi dérangés sont perturbés dans leurs fonctions d’alimentation (ce qui peut être d’autant plus préjudiciable pour les migrateurs) et de reproduction, quand ils ne fuient pas définitivement le site.

La belle Echasse d'Amérique (Himantopus mexicanus) a deja réalisé plusieurs tentatives de nidification sur le marais de Port-Louis. Tentatives avortées chaque fois dès l'ouverture de la chasse.

Dans les îles du Nord la faible pression de chase sur les étangs lui permet de nidifier pour le plus grand plaisir des habitants et des touristes !

               Echasse d'Amérique   qui ne parvient pas à nidier sur le marais de Port-Louis à cause de la forte pression    
 

Ce dérangement excessif a profondément modifié le comportement de vigilance des oiseaux en Guadeloupe et augmenté sensiblement leur distance de fuite. La plupart des oiseaux sont devenus beaucoup plus farouches.

A ce propos, l’exemple des Colombidés est frappant.

La Colombe à queue noire (Columbina passerina) dénommé "ortolan" en créole qui, dans toute son aire de répartition, n’a pas peur des humains, est une espèce certes répandue et commune sur l’Archipel guadeloupéen, mais très craintive. Sa méfiance vis à vis de l’homme est justifiée. En effet, ce petit colombidé était très pourchassé auparavant et représentait la cible favorite des jeux de lance - pierre.

                                                    Tourterelle à queue noire

A Barbade et Saint-Christophe, le Pigeon à cou rouge, le magnifique "ramier" fréquente les villes alors qu’en Guadeloupe, il est cantonné aux milieux forestiers !

Aux Saintes, grâce à l’arrêté municipal d’interdiction de la chasse en vigueur depuis 1976, les deux Colombidés très chassés sur « le continent », la Tourterelle à queue carrée et la Colombe à croissant, sont peu craintives, comme dans les autres îles de la Caraïbe. La Tourterelle à queue carrée est beaucoup plus  familière qu’en Guadeloupe "continentale".

 

 Les ornithologues et promeneurs sont toujours surpris du silence qui règne dans la forêt humide de Basse-Terre, qui pourtant, nous l’avons vu, abrite une avifaune riche et diversifiée. Cette « timidité » des espèces sauvages de l’Archipel induite par l’excessive pression de chasse depuis le début de la colonisation contrarie le développement de l’écotourisme.

Une biodiversité déja appauvrie par cette chasse excessive !!

Ce sont de telles pressions de chasse effrénées qui ont mené à la disparition définitive de nos perroquets endémiques : l’Ara de la Guadeloupe, l’Amazone de Guadeloupe et la Perruche de Guadeloupe…. au 19ieme siècle.  . Ces espèces ont disparu à jamais du patrimoine mondial (perte de biodiversité génétique et spécifique). Pas de réintroduction possible donc. Aujourd’hui nous regrettons leur extinction comme celle des flamants roses de la Pointe des Châteaux ou celle des Aigrettes bleues qui nichaient en colonie d’une centaine de couples sur l’îlet « la biche » du Grand Cul de sac marin décimées dans les années 195O . Et ce ne sont pas les quelques perroquets « exotiques » (originaires d’Afrique) exhibés dans les parcs zoologiques et animaliers, vendus en animalerie ou échappés de volière qui recolorent ou réaniment les forêts guadeloupéennes.

 

crédits photos : Béatrice Ibéné , Maurice Mahieu

sources:

- *AEVA, 2005 (Levesque A., Villard P., Barré N., Pavis C. & Feldmann P., ). Liste des Oiseaux des Antilles françaises. Rapport n°29 de l'Association pour l'Etude et la protection des Vertébrés et végétaux des petites Antilles (AEVA). Petit-Bourg, Guadeloupe, juillet 2005 : 24 pages.

- RAFFAELE, H. et J., WILEY, J., GARRIDO, O., KEITH, A. - Birds of the West Indies.- London, Helm, 1998.- 511p.

- IBENE, B - Conservation de la Faune sauvage de l'Archipel guadeloupéen : espèces sensibles et menacées, dangers, mesures de sauvegarde. Thèse pour le Doctorat vétérinaire - Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse- 2000. -136pp.

- GARRIGUES, R., SCHERRER, B., FERRAND, I. ANSELME, M., TAYALAY, G.  - L’activité sécrétrice du jabot : un indicateur du statut parental chez la Tourterelle à queue carrée (Zenaida a. aurita).- Gibier Faune Sauvage, 1991, 8, 149-160.

 

- ANONYME. - La chasse en Guadeloupe.- Rapport. ONF, Basse-Terre, 1978.- 63p.

 

- FELDMANN, P., VILLARD, P., BARRE, N. - Les populations d’oiseaux forestiers de la Basse-Terre en Guadeloupe.- In : 11ème rencontre Annuelle de la Société Caribéenne d’Ornithologie, Fort Royal, Deshaies, Guadeloupe, 23-30 juillet 1998.- pp.9. Deshaies, SCO – AEVA – PNG, 1998.- 42p

 

 

 

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Publié le par asfa
Publié dans : #Espèces disparues de la Guadeloupe

- La Frégate superbe Fregata magnificens

                                            Frégate superbe femelle.  (Photo : B Ibéné )

Le meilleur voilier du monde nichait autrefois en colonies abondantes sur les îlets de la Guadeloupe, notamment sur deux îlets qui portent encore son nom : les îlets « Frégate » du Petit Cul-de-Sac Marin et de Saint-Barthélemy.

Dès le début de la colonisation en 1644, les frégates furent décimées à cause de leur graisse, utilisée comme « remède » contre la goutte. Dans « l'Histoire générale des Antilles », le Père Du Tertre raconte une scène de chasse sur l'îlet frégate pendant laquelle il tua lui-même sauvagement « à coups de bâtons plus de cent frégates en moins de deux heures ». On comprends alors que ces oiseaux, très sensibles aux dérangements pendant la couvaison, aient déserté la Guadeloupe pour leur nidification.

Les frégates sont encore présentes régulièrement en Guadeloupe.  On les observe tout l'année en train de planer, pêcher, ou voler les proies d'autres oiseaux marins dans les eaux poissonneuses, le long des côtes et dans la mangrove. La nuit, elles utilisent les îlots de palétuviers comme reposoirs, en compagnie de hérons ou de pélicans.

                  Frégates superbes au dortoir : un  ilot de palétuviers dans le Garnd Cul de sac marin

La plus grande colonie nicheuse (2 500 couples) de la Caraïbe se trouve a Barbuda. 


-  Le Pétrel diablotin Pteroderma hasitata

Cet oiseau de haute mer nichait en colonies abondantes sur les pentes de la Soufrière.

Les colonies ont été décimées par la chasse outrancière sur les sites de nidification, au prétexte des qualités gustatives de sa chaire. Dans son « Voyage aux îles », le Père Labat décrit une expédition de chasse d'une effroyable cruauté. Sept hommes aidés de leurs chiens capturèrent 200 pétrels « au fond même de leur terrier en y enfonçant des gaulettes longues de huit mètres, avant de leur tordre le coup » .
Le Pétrel diablotin fait maintenant partie des 235 espèces mondialement en danger (catégorie UICN « Endangered, C2a »). Cela signifie que l'espèce a 20 % de risque d'être éteinte dans les vingt ans. En effet la population totale, en déclin, compte moins de 2 500 individus adultes, et il n'y a pas de population de plus de 250 individus adultes.

Les derniers sites de nidifications significatifs sont sur les falaises volcaniques et montagnes d'Haïti. Quelques couples nichent aussi en République dominicaine, à Cuba, et peut-être à la Dominique. Il n'est obervé qu'au large de la Guadeloupe;


-  
L'Aigrette bleue Egretta caerulea

 

              Aigrette bleue            (Photo : b Ibéné)

Il y a une quarantaine d'années, ce bel oiseau nichait en colonie de plus d'une centaine de couples sur l'îlet « la Biche », dans le Grand Cul-de-Sac Marin.

La colonie fut décimée en 1955 par des chasseurs qui massacrèrent les mères sur les nids, hors période de chasse !

Depuis, aucune nidification de cette aigrette n'a été prouvée dans l'Archipel, bien que des immatures soient parfois observés. Cette migratrice reste localisée à quelques zones humides de Guadeloupe, alors qu'elle est assez répandue dans les Antilles - où elle ne niche pas - ainsi qu'en Amérique tropicale et tempérée.



- Le Balbuzard pécheur Pandion haliaetus

Balbuzard pêcheur (P.h. carolinensis) au dessus du marais de Port-Louis

 (Photo : Pierre Garnier)


Parmi les 4 sous-espèces de cet aigle pêcheur cosmopolite, deux sont visibles en Guadeloupe : une migratrice nord-américaine (P. h. carolinensis) fréquemment observée sur l'Archipel et l'autre (P. h. ridgwayi) sédentaire nicheur dans la Caraïbe mais très rarement apercu en Guadeloupe.

Il semble que ce rapace nichait en Guadeloupe au XVIIe siècle. Du Tertre relate en effet l'apprivoisement d'individus par les enfants Caraïbes qui s'en servaient pour pêcher.

Actuellement, il niche à Cuba et aux Bahamas, et sporadiquement à Sainte-Lucie. L'installation d'aires artificielles pourrait l'inciter à nicher de nouveau en Guadeloupe.

 ***


Les paysages diversifiés de l'Archipel guadeloupéen ont offert autant de biotopes accueillants à la faune. A l'échelle des Petites Antilles, la faune guadeloupéenne se caractérise par sa grande diversité spécifique et son endémisme marqué. Mais, depuis la colonisation, elle a payé un lourd tribut à l'action de l'homme. Outre l'introduction d'animaux, fatale à certaines espèces, ce sont surtout les massacres délibérés, qui ont profondément altéré la faune originelle de l'Archipel. C'est ainsi que certaines espèces ou sous-espèces - endémiques pour la plupart - ont disparu de l'Archipel, d'autres ont été dissuadées d'y nicher, et plusieurs se sont fragilisées.


Aujourd'hui encore, de nombreuses espèces sensibles et menacées de la Guadeloupe risquent de disparaître !!

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Sources:

- COLLAR, N.J., CROSBY, M.J., STATTERSFIELD, A.J. - Birds to watch 2 : The World List of Threatened Birds.- Cambridge, Bird Life International, 1994.- 407p.

- DU TERTRE, R.P. J.B.- Histoire générale des Antilles -., Fort-de-France, Société d’Histoire de la Martinique, 1958-1959.

- LABAT, R.P. J.B. - Voyage aux Isles. Chronique aventureuse des Caraïbes 1693-1705. – Paris, Phébus, , 1993.- 459p.

- DU TERTRE, R.P. J.B. - Histoire générale des Isles de Saint-Christophe, de la Guadeloupe , de la Martinique et autres dans l’Amérique – Paris, 1654.

-PINCHON, R. - Faune des Antilles Françaises : les oiseaux. - 2ème éd. Fort de France, Compte d’auteur, 1976.- 325p.

- RAFFAELE, H. et J., WILEY, J., GARRIDO, O., KEITH, A. - Birds of the West Indies.- London, Helm, 1998.- 511p.

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Publié dans : #Oiseaux de Mer

Phaethon aethereus (Phaethontidés)

synonymie : Grand Paille-en-queue, Phaéton à bec rouge, ciberou , red-billed tropic bird

 

Description : superbe oiseau marin blanc strié de noir reconnaissable à ses très longues rectrices centrales blanches, "les brins" qui lui valent son nom de "paille en queue". Le Grand phaéton a une taille de 61 cm (quasi 1 m avec les brins), une envergure de 112 cm. Son bec fort est rouge corail. les immatures apparaissent nettement plus striées de noir, leurs brins sont courts et leur bec jaunâtre.



Répartition géographique : Océans Atlantique, Pacifique (est) et Indien (nord-ouest). La sous-espèce P. a. mesonauta, nicheuse aux Petites Antilles et à Trinidad & Tobago, est peu commune ou très localisée dans la région. Elle est aussi présente dans l?Est du Pacifique et de l?Atlantique.

Reproduction : Le grand paille en queue est fréquemment observé en période de reproduction (septembre à août) sur tout l'archipel (hautes falaises , îlets).

 

 

Il niche sur les falaises de la Grande Vigie et de Porte d'enfer à Anse-Bertrand, de la Roche et la Pointe Colibri à la Pointe des Châteaux (Saint-François), des Saintes, de Marie-Galante et de la Désirade . Les principaux sites de nidification sont situés sur les îles de Marie-Galante et Saint-Bartélemy.

Un seul oeuf est pondu et couvé par les deux parents pendant 41 à 45 jours. Le petit quitte le nid à l'age de 12 à 15 semaines.

Écologie : les Phaétons vivent en haute mer et ne viennent à terre que y pour nicher. Ils établissent leur nid dans les anfractuosités des falaises et récifs. 

Alimentation : poissons et invertébrés marins (calamars) de surface péchés au large. 



Conservation : c'est une espèce en déclin au niveau mondial. La population la plus nombreuse se trouve dans la Caraïbe et compterait de 1800 à 2 500  couples (sur les 10 000 couples mondiaux). D'après Gil Leblond, l'Archipel guadeloupéen compte 400 à 700 couples.

Menaces : les divers aménagements du littoral détruisent leurs sites de nidification. Le dérangement induit par la fréquentation touristique sur certains sites.

La collecte d'oeufs pour la consommation et les prédateurs introduits (rats, chats, chiens, ...) constituent d'autres facteurs de menace pour l'espèce.

 

 

crédits photos : Pierre Garnier

sources :

- Tuck, G. et H. Heinzel.  Guide des oiseaux de mer.Delachaux et niestlé.1997.

- Leblond, G. Les oiseaux mlarins nicheurs de Guadeloupe, de st Martin et St Barthélemy. 2003. BIOS/DIREN.

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Publié dans : #Milieux naturels

              La Guadeloupe : Un département, Une région, 

          un Archipel tout en diversité

 

source : DIREN - Atlas du Patrimoine Naturel-2001

Entre la mer des Caraïbes et l’océan Atlantique, la Guadeloupe est un Département français d’Outre-Mer de 422 000 habitants.C'est également  une Région admnistrative. Du point de vue géographique c'est un pays à part entière, plus encore, un  Archipel d'îles et ilets. L’Archipel guadeloupéen se trouve à 6 750 km de Paris et à 120 km de la Martinique, l’autre DOM des Petites Antilles.

Les premiers habitants de la Guadeloupe furent les peuplements précolombiens : les Arawaks puis les Caraïbes qui l’avaient dénommée « Karukéra » (ou « île aux belles eaux »). L’arrivée des colons au XVIIIe siècle s’est accompagnée du massacre des indiens Caraïbes, ainsi que de la déportation et la mise en esclavage de milliers d’Africains (jusqu’en 1848).

La faune indigène a elle aussi payé un lourd tribut à l’arrivée des Européens. D’abord, par des massacres délibérés, ensuite par l’introduction d’espèces exotiques et, la dégradation des habitats. En effet, depuis la colonisation les biotopes originels - et avec eux, les espèces animales - ont été profondément altérés, notamment par les spéculations agricoles. L’Archipel guadeloupéen, dont l’économie est maintenant essentiellement fondée sur le tourisme, subit encore une forte dégradation de ses milieux naturels et sa faune continue de se fragiliser. 

Situation géographique de l’Archipel

La Guadeloupe est un archipel situé dans le tiers septentrional de l’arc des Petites Antilles, à 16° de latitude Nord et 61° de longitude Ouest, entre l’Océan Atlantique à l’est et la mer des Caraïbes à l’ouest. Les Petites Antilles forment un arc d’une vingtaine d’îles océaniques qui s’étend sur une courbe de 850 km, des Grandes Antilles aux îles continentales de Trinidad et Tobago. 


Géographie : îles et îlets de l’Archipel

L’Archipel guadeloupéen se compose de huit îles habitées. La Guadeloupe « continentale » avec ses 1 438 km² est la plus grande île des Petites Antilles. Elle est en fait constituée deux îles principales : la Basse-Terre à l’ouest et la Grande-Terre à l’est, séparées par un chenal très étroit (60 m), la Rivière Salée.

                                        la rivière salée , chenal qui sépare la Grande-Terre de la Basse-terre

Les autres îles sont dénommées les dépendances. Elles regroupent : Marie-Galante, les Saintes (Terre-de-Haut et Terre-de-Bas) au sud de la Basse-Terre et la Désirade à l’est de la Grande Terre.

Plus lointaines (200 km au nord-ouest), « les dépendances du Nord » appartiennent encore administrativement au Département de la Guadeloupe. Elles comprennent Saint-Barthélémy et Saint-Martin. Cette dernière est partagée entre les Pays-Bas et la France.


L’Archipel guadeloupéen se compose également de plusieurs îles et îlets inhabités. Ilets calcaires ou ilets de palétuviers, ils ont un grand intérêt naturel : ilets dortoirs reposoirs de frégates et pélicans ou hérons ; îlets "nichoirs" de sternes ; îlets habitat refuge de lézards comme l'Iguane des petites Antilles (Iguana délicatissima). Ce sont notamment : les îles de la Petite-Terre (Terre de Haut et Terre de Bas) au sud-est de la Grande-Terre ; l'îlet vieux-fort de Marie-Galante, l’île Tintamarre et l’îlet Pinel à Saint-Martin ; les îlets à Cabrit, la Coche, les Augustins, la Vierge et Grand-Ilet, aux Saintes ; les îlets Pigeon au large de Bouillante ; les îlets Frégate, Toc Vers, et Fourchue de Saint-Barthélemy ; l’îlet Kahouanne et la Tête à l’anglais au large de Deshaies ; les îlets Fajou, Carénage et la Biche dans le Grand Cul-de-Sac Marin entre la Basse-Terre et la Grande-Terre… Cette organisation en archipel est propice à l'endémisme. certaines espèces animales ne se retrouve que sur une île ou un îlet : L'anolis de Marie-Galante, L' Anolis de Kaouhanne, ...

 


L’Archipel guadeloupéen couvre une superficie totale de 1 780, 4 km².

Les principales îles de l’Archipel guadeloupéen :



Superficie (en km²)

Développement des côtes (m) 

Points culminants(m)

 

 

 

 
Basse-Terre

848

180

 

 

 

1467

 

Grande-Terre

590

260

135

 
Marie-Galante

158

83

204

 

La Désirade

20

30

276

Terre-de-Haut

 

Terre-de-Bas

 

 

9,4

 
 
4,5

 

 

48


 
44

309


 
293

Iles de Petite Terre

1,5


10

Saint-Martin*

53,2

72

424

Saint-Barthélemy

21

32

281

* partie française. 

Un  contraste géologique

Les Petites Antilles sont géologiquement plus récentes que les Grandes Antilles. L’édification de l’arc des Petites Antilles résulte de la subduction de la plaque Atlantique sous la plaque Caraïbe depuis 55 millions d’années.

Les îles les plus anciennes de l’arc antillais (la Désirade, Marie-Galante, Partie Ouest de Saint-Martin, Saint-Barthélémy, Antigua,  la Grande-Terre, …) sont d’origine volcanique. Elles ont été érodées et leur soubassement volcanique a été recouvert par des formations coralliennes. Ces îles calcaires diffèrent profondément des îles volcaniques récentes (Montserrat, la Basse-Terre, les Saintes, partie Est de Saint-Martin, la Dominique…).



L’Archipel guadeloupéen bénéficie donc des deux types géologiques : volcanique récent (moins de 4 millions d’années) et calcaire ancien (plus de 5 millions d’années). La Basse-Terre est une île volcanique récente. Elle est parcourue suivant un axe nord-ouest / sud-est d’une chaîne montagneuse qui culmine à 1 467 m par le plus élevé des volcans de l’arc antillais : la Soufrière. Le massif de la Soufrière encore actif est le plus récent : 0,25 millions d’années à nos jours. La Grande-Terre est calcaire et presque plate. Sa région vallonnée « les Grands-Fonds » est formée de mornes peu élevés (135 m pour le plus haut situé à Sainte-Anne).

 

 

 



Ce contraste géologique participe à la diversité des paysages naturels qui caractérise l’Archipel guadeloupéen.


Le climat : dynamisme saisonnier régional et cyclones

La Guadeloupe a un climat de type tropical insulaire, adouci par les alizés (vents d’est). Pour caractériser le climat de l’Archipel antillais, Guy Lasserre souligne l’opposition entre « la constance des températures, celle de l’humidité atmosphérique, la singularité du souffle de l’alizé… » et les précipitations qui constituent « l’élément le plus capricieux du climat »*. En effet si les températures sont relativement constantes autour de 27°C, les précipitations varient au cours de l’année et selon les régions de l’Archipel.


Deux extrêmes saisonniers : le Carême et l’Hivernage
Le Carême, centré sur février, est une saison à caractère subtropical, sèche et fraîche. Durant le Carême, la pluviométrie et les températures sont les plus basses de l’année. Les vents sont de fréquence moyenne.

L’Hivernage, centré sur octobre, est une saison à tendance subéquatoriale, particulièrement humide et chaude. Les « pannes d’Alizés » sont nombreuses.

Le passage du Carême à l’Hivernage se fait progressivement au cours d’une période de pluviométrie moyenne dite la saison des Alizés (de type tropical).


Inégalité régionale de la pluviométrie
En réalité, « l’originalité profonde de l’Archipel guadeloupéen réside dans la très grande inégalité régionale de la pluviométrie ».

La Guadeloupe sèche comprend : les dépendances, les Nord, Nord-Est et Est de la Grande-Terre, ainsi que la Côte sous le vent de la Basse-Terre. Elle connaît une pluviométrie de moins de 1 500 mm par an.

Elle contraste radicalement avec la Guadeloupe hyperhumide représentée par le massif volcanique de la Basse-Terre au-dessus de 200 m. Cette région ne subit pas de saison sèche et sa pluviométrie est supérieure à 2 000 mm par an. Elle peut atteindre 10 000 mm par an au sommet de la Soufrière.



Une zone de transition, la Guadeloupe humide regroupe le sud-ouest de la Grande-Terre (les Grands-Fonds, Morne-à-l’eau, les Abymes, … ) et le piémont nord-oriental de la Basse-Terre (Lamentin, Baie-Mahault, Sainte-Rose…). Cette zone traduit la variabilité interannuelle : elle peut être sèche pendant les Carêmes très secs et très humide lors de forte pluviométrie. Elle abrite les principales zones de mangroves.

L’inégalité régionale de la pluviométrie détermine les différents étages de la végétation - xérophile, mésophile, hygrophile - et explique les contrastes saisissants des paysages naturels de l’Archipel.


Les cyclones

La plupart des cyclones tropicaux concernant l’Atlantique Nord prennent naissance aux alentours des îles du Cap Vert et de la côte africaine. Ils sont alors sous forme de simples perturbations tropicales. Quand ils atteignent les Antilles ils sont en revanche en pleine maturité.

La période cyclonique s’étend de début juillet à fin octobre (Hivernage). Mais la grande majorité (78 %) des événements cycloniques se produisent en août et septembre.

Les ravages des ouragans sont dus aux rafales de vent - des pointes à 350 km/h lors d’Hugo - et aux marées de tempête qui submergent les zones côtières. Les pluies associées (150 à 300 mm/24h) peuvent provoquer de fortes crues et de nombreux glissements de terrain. Ce fut le cas lors de Luis et Marilyn en 1995.

De tels cyclones dévastateurs constituent un facteur de menace pour la faune.

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S'il fallait retenir une phrase pour caratériser ce pays nous citerions Guy Lassere :

« L’Archipel guadeloupéen est un microcosme du monde tropical : en lui se retrouvent des paysages ailleurs séparés par des milliers de kilomètres, de l’Équateur aux confins des Tropiques ».

En effet, grâce à la variété de son relief, de ses sols et de son climat, la Guadeloupe possède une végétation très riche et diversifiée. Les diverses zones de végétation déterminent une grande diversité de milieux naturels : forêt tropicale humide, forêts inondées (mangroves et forêt marécageuses), bois et forêt xérophiles, forêts mixtes, ...)

Biblio:

*LASSERE, G. - La Guadeloupe.- 2 vol. Thèse : Doct. Lettre : Bordeaux : 1961.

 

 

* LASSERE, G. - LA Guadeloupe Tome 1 la nature et les hommes -1978 - E KOLODZIEJ- E.D.C.A

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Publié dans : #Etudes ASFA

A la recherche des grenouilles invasives : les rainettes X -signées (Scinax x signatus)

Deux stagiaires de l’Ecole Vétérinaire Nationale de Toulouse (Marie Bonin et Pascal Bourdin) sont venus courant avril 2005 renforcer l’équipe de l'ASFA afin de réaliser des prospections systématiques sur la Grande -Terre. Ils ont réalisé  20h de prospections diurnes, de repérage et 20h de prospections nocturnes. Le but de la prospection était donc de déterminer la présence ou l’absence de rainettes x-signées dans les différents points d’eau de Grande-Terre.

 Résultats très inquiétants : depuis sa découverte par Michel Breuil en 2003 à Sainte-Anne cette espèce introduite d'Amérique du Sud a envahi toute la Grande -Terre (seules les prospections en Nord Garnde Terre ont été négatives) . Elle est présente dans les milieux anthropiques (proches de maisons, pépinières, mares d'élevage) mais aussi dans certains milieux naturels (forêt marécageuse, forêt mésophile des Grands-Fonds, lagunes de mangrove !!), du littoral à l'intérieur des terres. Notons une forte présence à Moule saint-François, Sainte-Anne et Gosier.

Depuis, des rainettes nous ont été signalées sur la Basse Terre (Lamentin, Sainte-rose, Goyave…) .

 

Ces espèces invasives représentent un danger pour nos espèces locales : http://www.faune-guadeloupe.com/article-3718796.html

 

Crédits photos : Michel Breuil, Béatrice Ibéné

 

 

  

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