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Faune Guadeloupe

Faune Guadeloupe

Site officiel de L'ASFA : L'Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles

lezards

Publié le par asfa
Publié dans : #Etudes ASFA, #Reptiles, #Scinques, #Espèces menacées en Guadeloupe, #Lézards, #endémiques

Première mention d'un scinque Mabuya sp. à Terre-de-Bas, les Saintes

Dans le cadre de son étude sur les Reptiles rares de l'Archipel guadeloupéen, L'ASFA a accueilli deux stagiaires étudiants en licence Science de Terre et de l'Environnement à l'Université des Antilles. Au cours d'une journée consacrée à leur formation sur l'île de Terre-de-Bas des Saintes, un travail d'enquête auprès des habitants nous a permis d'envisager sérieusement la présence d'une population de scinques sur l'île.

Aussi, nous sommes revenus sur l'île quelques jours plus tard pour tenter de vérifier ces informations. Malgré de longues recherches dans la zone désignée, nous n'avons pu observer un seul scinque sur le terrain. Notre enquête nous a toutefois menés chez un habitant qui détenait un scinque, trouvé dans son jardin et qu'il conserve dans une bouteille de rhum ! L'observation de ce spécimen nous fait le rattacher de façon certaine au genre Mabuya .

Cet habitant de Terre-de-Bas nous a confirmé que l'espèce était encore assez courante dans cette région de l'île il y a 5 ans, période à laquelle le spécimen a été collecté.

Preuve est ainsi faite de la présence d'une espèce de scinque Mabuya sp sur Terre-de-Bas. Reste à savoir si elle est proche ou identique à celle découverte en novembre 2014 sur l'île voisine de Terre-de-Haut (B. Angin & R. Gomès, 2015).

La possibilité d'une nouvelle espèce du genre Mabuya pour le banc des Saintes n'est donc pas à exclure et demande, au vu des forts enjeux de conservation de ce genre en Guadeloupe, à être objectivée rapidement par une étude moléculaire. Une estimation de l'état de cette population est également à réaliser urgemment.

A suivre donc !

R. Gomès et B. Ibéné

Nous remercions chaleureusement les habitants des Saintes pour leur accueil chaleureux et leurs précieux témoignages. En particulier Eric, Véronique, Gislaine et Claude.

Un spécimen de scinque Mabuya sp de Terre-de-Bas, les Saintes trouvé par un habitant dans son jardin. C'est la toute première mention de scinque sur cette île.

Un spécimen de scinque Mabuya sp de Terre-de-Bas, les Saintes trouvé par un habitant dans son jardin. C'est la toute première mention de scinque sur cette île.

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Publié le par asfa
Publié dans : #Etudes ASFA, #Reptiles, #Scinques, #Lézards, #Espèces menacées en Guadeloupe, #endémiques
Scinque Mabuya sp découvert par Baptiste Angin à Terre -de-Haut, les Saintes fin 2014

Scinque Mabuya sp découvert par Baptiste Angin à Terre -de-Haut, les Saintes fin 2014

Premières observations de scinques Mabuya sp. sur les îles des Saintes (Archipel de la Guadeloupe)

La découverte

L’un de nous (Baptiste Angin)  a eu l'heureuse surprise d’observer un scinque en novembre sur l'île de Terre-de-Haut aux Saintes.

Aussi, une nouvelle prospection a été programmée deux semaines plus tard. Et ce ne sont pas moins de 5 individus différents qui ont pu être observés et photographiés. Ce, sur une superficie d’à peine 1 200 m2 ! En revanche, des recherches complémentaires alentours  n’ont pour l’instant pas permis de mettre en évidence d’autres noyaux de population.

Si cette découverte a de quoi ravir autant les scientifiques naturalistes, c’est que les scinques sont devenus très rares en Guadeloupe !

Les scinques étaient sans doute autrefois communs et répandus sur l'ensemble des îles de notre archipel. Malheureusement, c’était avant. Avant l’introduction de redoutables prédateurs auxquels les scinques n’avaient jamais été confrontés au cours de l’évolution naturelle : mangoustes, chats errants, rats noirs, poules,  … Avant  la dégradation continue de leurs habitats naturels notamment par les déboisements étendus, le surpâturage par les petits ruminants - nombreux en divagation sur les îlets et  îles du sud -, et l’usage excessif des pesticides.

On présume que les scinques ont disparu de Grande-Terre, Basse-Terre, de Marie-Galante. Et plus récemment, de l'îlet Cochon.

Actuellement, les seules populations connues encore existantes sont celles des îles de la Désirade et de Petite Terre (Breuil, 2002; Lorvelec et al. 1998 ; Lorvelec 2011 ; Hedges & Conn, 2012 ; Pare & Lorvelec, 2012 ; Gomès & Ibéné, 2013).

Historiquement la présence de scinques aux Saintes n'avait jamais été prouvée. On retrouve dans la littérature une seule mention pour Terre-de-Bas faite par Schwartz (1967) mais cette donnée a été considérée comme erronée jusqu'alors par les herpétologues contemporains (confusion avec Terre de Bas de Petite Terre). Depuis, alors que les Saintes constituent des îles souvent visitées par des naturalistes, aucun scinque n’y avait été observé et aucun témoignage d’habitant n’en avait fait état.

Néanmoins, il était permis d’espérer sa présence car ces îles sont exemptes de mangoustes, le plus redoutable prédateur de l’herpétofaune antillaise. Ce sont d’ailleurs les dernières îles de l’Archipel guadeloupéen où les couresses (couleuvres) y sont encore assez communes. Alors que les autres couleuvres de la Guadeloupe ont disparu ou sont en danger critique d’extinction : la Petite Couresse, (Erythrolamprus juliae , ex Liophis juliae) et la Grande Couresse de Guadeloupe  (Alsophis antillensis), la Couresse des Saintes (Alsophis sanctonum), respectée par la plupart des habitants, elle, ne semble pas en danger d'extinction, tout au moins à Terre-de -Bas.

Quelques temps après, lors d'une nos prospections sur Terre-de-Bas dans le cadre de l’étude que mène L’ASFA sur les Reptiles rares de l'Archipel guadeloupéen, nous avons pu obtenir une preuve de la présence de l'espèce sur cette île ! En effet, un habitant conserve un spécimen prélevé dans son jardin il y a 5 ans.

Mais là, plusieurs autres séances de recherche sur le terrain ont été infructueuses. Ce qui nous fait craindre que ce noyau de  population soit déjà au bord de l’extinction.

Pour ces deux îles, ces données sont les premières mentions de la présence de scinques sur l'archipel des Saintes. Bien que l’observation des scinques est réputé difficile, l’absence de données sur ces îles malgré le passage d’un grand nombre de naturalistes, laisse à  penser que ces populations sont très localisées, en faible effectif, et par conséquent, menacées de disparition.

 

Nouvelle population d’une espèce déjà décrite ou une nouvelle espèce ?

 

Maintenant que la présence du Scinque est avérée sur les îles des Saintes, reste à en déterminer l’espèce. Il s'agit là d'un autre problème.

En effet, dans un passé récent, toutes les populations de scinques en Guadeloupe comme dans une grande partie des Petites Antilles faisaient partie de la même espèce Mabuya mabouya (Lacépède, 1788). En 2012, des scientifiques herpétologues américains, Hedges et Conn, ont proposé une nouvelle classification du genre basée pour la Guadeloupe sur l’analyse morphologique de quelques individus. Ils proposent ainsi de scinder les populations guadeloupéennes en cinq espèces : Mabuya desiradea pour l'île de La Désirade et les îlets de Petite Terre, Mabuya cochonae pour l'Ilet Cochon, Mabuya grandisterrae pour l'île de Grande-Terre, Mabuya guadeloupae pour l'île de Basse-Terre et Capitellum mariagalantae pour Marie-Galante.

Ainsi l'isolation géographique des îles aurait donné naissance à une espèce à part entière sur chaque île. Nous nous retrouverions en Guadeloupe avec 5 nouvelles espèces endémiques (de chaque île). Et 4 d’entre elles auraient disparu !

La dernière en date, celle de l'îlet Cochon (petite île de 25 hectares située dans le Petit Cul-de-Sac Marin) n'a pas été retrouvée malgré plusieurs prospections (Breuil, 2002 ; AEVA, com. pers. 2013 ; L'ASFA, 2014). L'hypothèse la plus plausible de sa disparition est la prédation par la population férale de chats implantée sur l’îlet (abandons délibérés ou en relation avec les habitations sur l'île). Si l’espèce y subsiste, elle serait en danger critique d’extinction. 

Pour les Scinques des Saintes, les observations de terrain et l'analyse des photographies prises confirment leur appartenance au genre Mabuya. En revanche, il nous est aujourd'hui impossible de déterminer de quelle espèce il s'agit par la simple observation des caractères morphologiques.

Est-ce une des 5 espèces décrites par Hedges et Conn en 2012 ? Est-ce l’espèce connue à la Dominique ? Est-ce l’espèce mère Mabuya mabuya ? Est-ce une espèce commune à toutes les îles de l’Archipel guadeloupéen ? Ou alors,  est-ce une nouvelle espèce pour la science qui serait endémique du banc des Saintes, la 6ième espèce de scinques de la Guadeloupe ?

Il faut relever que l'herpétofaune des Saintes montre que ses représentants sont pour la plupart, des espèces à part entière, différentes de celles du "continent". C’est le  cas pour la Couresse des Saintes (Alsophis sanctonum), le Sphérodactyle des Saintes (Sphaerodactylus phyzacinus) et l’Anolis des Saintes (Ctenonotus terraealtae). Toutes ces espèces sont endémiques aux Saintes. Autrement dit, elles sont présentes aux Saintes et nulle part ailleurs au monde !

Le juge de paix sera sans doute la génétique. Afin de préciser la taxinomie des scinques des Saintes, nous projetons donc de mener une étude moléculaire avec le concours d’un spécialiste français de la phylogénie des scinques en partenariat avec les services de l'Etat.

 

A peine découverte, cette population apparaît menacée

 

Quoi qu’il en soit, l’avenir des  populations de scinques des Saintes est très incertain. Des menaces sur les habitats où subsistent des individus sont identifiées et il y a urgence à les  réduire drastiquement.

 

Parmi les mesures qu’il conviendrait d’ores et déjà de mettre en œuvre on peut citer :

  • la préservation de tous les habitats où la présence de scinques a été notée,
  • une gestion raisonnée des populations de chats errants et divagants (prise en charge par des Associtations de Protection Animale, stérilisation, sensibilisation des propriétaires,..),
  • campagnes de piégeages de rats,
  • gestion des cabris et poules en divagation,
  • proscrire tout traitement pesticide dans les zones à scinques
  • surveillance étroite de toute arrivée d’espèce exotique envahissante (notamment la petite mangouste indienne)

 

Il va sans dire que tout projet d’aménagement dans ces zones devra scrupuleusement prendre en compte les populations  de scinques.

 

Baptiste Angin, Régis Gomès et Béatrice Ibéné 

 

AIDEZ-NOUS à mieux les connaître !!!

En l’état actuel, les Scinques font partie des espèces les plus menacées de la Guadeloupe.  Endémiques, elles ont une très grande valeur patrimoniale. Si ces espèces venaient à disparaitre ce serait une perte définitive pour la Guadeloupe mais également pour la biodiversité mondiale.
Il n'est pas à exclure que des reliquats de populations de scinques subsistent en Basse-Terre et en Grande-Terre. En effet, comme le montre la découverte aux Saintes,  l'espèce peut se faire très discrète de la communauté naturaliste et scientifique.

 

Vous pouvez participer à la connaissance et à la sauvegarde
de ces espèces patrimoniales
en nous faisant part de vos observations :
Contactez l'ASFA 
par mail : lasfa@wanadoo.fr
ou à défaut, par téléphone au  0690 50  72 32 

 

 

Scinques de  la Désirade (Mabuya desiradea)  photographié à Petite Terre en haut (R. Gomès) et à la Désirade  (B. Ibéné
Scinques de  la Désirade (Mabuya desiradea)  photographié à Petite Terre en haut (R. Gomès) et à la Désirade  (B. Ibéné

Scinques de la Désirade (Mabuya desiradea) photographié à Petite Terre en haut (R. Gomès) et à la Désirade (B. Ibéné

 

Que sont ces lézards dorés, les scinques ?

 

Des lézards  qui brillent

Les scinques sont des lézards terrestres de taille moyenne de 20 à 25 centimètres queue comprise, plus gros que les Anolis mais plus petits que les jeunes iguanes. Ils peuvent être confondus avec d’autres lézards terrestres, les gymnophtalmes qu’on appelle « chauffé soley». Mais ils sont plus grands, plus épais, de couleur plus claire et montrent une bande foncée sur les flancs.  

On reconnaît les scinques à leur corps presque cylindrique et brillant. Leur queue est plus longue que le corps. Ils présentent une couleur bronze métallique sur le dessus et les flancs. Une ligne noire caractéristique partant des narines traverse les yeux puis les flancs et s’estompe au niveau des pattes arrières. Le dessous du corps est crème.

Selon l’exposition, et la réflexion de la lumière ils apparaissent de couleur dorée ou cuivrée. Raison pour laquelle ils sont appelés par certains « lézards dorés ». D’autres dans les îles du nord où existe un autre genre, leur préfèrent le nom de « couleuvre batarde » car ces lézards ont de courtes pattes et ne sont pas très visibles lorsqu’ils s’enfuient. Leurs grands yeux et leur regard très expressif captent l’attention de l’observateur.

L’observation des scinques est difficile. Elle requiert beaucoup de patience et une grande discrétion. Ce sont des animaux plutôt farouches et qui ne sortent qu’aux heures les plus chaudes de la journée.

 

Des prédateurs d’insectes

Les scinques consomment des insectes qu’ils chassent essentiellement au sol, dans la litière, les chaos rocheux, …. Ils peuvent également rechercher leurs proies en prospectant le long des troncs d’arbre ou dans entrelacs de racines aériennes.

Des reptiles évolués

Une caractéristique des scinques assez originale dans la classe des reptiles est leur reproduction vivipare. Les femelles donnent directement naissance à des jeunes, contrairement à la plupart des reptiles qui pondent des œufs.

 

Scinque (Mabuya sp) photographié à  Terre-de-Haut, les Saintes  (crédit : B. Ibéné) -

Scinque (Mabuya sp) photographié à Terre-de-Haut, les Saintes (crédit : B. Ibéné) -

Attention tout lézard brillant n'est pas un scinque !
Les scinques peuvent être confondus avec les chauffé soley 

 

Les gymnophtalmes sont aussi des lézards terrestres brillants qui sortent au plus chaudes heures de la journée (10-15h). On les appelle "chauffé soley".

Le Gymnophtalme d'Underwood (Gymnophtalmus underwoodiest une espèce exotique en pleine expansion en Guadeloupe. Il est devenu très commun à la différence de nos scinques endémiques, rares et très localisés. 

Il est plus petit que nos scinques : 6-8 cm maximum. De couleur bronze, les gymnophtalmes brillent au soleil mais sont dépourvus de la bande noire latérale caractéristique des scinques. Ils ont les pattes très courtes et se déplacent en serpentant au sol sur la litière.

 Dans le doute, n'hésitez pas à prendre des photos
et à nous les envoyer à cette adresse

 

gymnophtalmes d'Underwood appelés "chauffé soley". A ne pas confondre avec les scinques. (Photos : R. Gomès (h); K.Questel (b))
gymnophtalmes d'Underwood appelés "chauffé soley". A ne pas confondre avec les scinques. (Photos : R. Gomès (h); K.Questel (b))

gymnophtalmes d'Underwood appelés "chauffé soley". A ne pas confondre avec les scinques. (Photos : R. Gomès (h); K.Questel (b))

Références 

 

  •  Hedges B. & Conn C.E., 2012. A new skink fauna from Caribbean islands [Squamata, Mabuyidae, Mabuyinae], Zootaxa, 3288 : 1-244 
  • Lorvelec O., Barre N. & Pavis C. 2012. Les dernières populations de Scinques dans les Antilles françaises : état des connaissances et propositions d'actions. Rapport AEVA n°35 , Octobre 2012. 35 pp.
  • Miralles A, Carranza S, 2010. Systematics and biogeography of the neotropical genus Mabuya, with special emphasis on the Amazonian skink Mabuya nigropunctata (Reptilia, Scincidae). Molecular Phylogenetics & Evolution, 54(3): 857-869.
  • Miralles A, Rivas Fuenmayor G, Bonillo C, Schargel WE, Barros T, Garcia-Pérez JE & Barrio-Amoros CL, 2009. Molecular systematics of Carribean skinks of the genus Mabuya (Reptilia, Scincidae), with descriptions of two new species from Venezuela. Zoological Journal of the Linnean Society, 156: 598-616.
  • Miralles A, Barrio-Amoros CL, Rivas G & Chaparro-Auza JC, 2006. Speciation in the "Várzéa" flooded forest: a new Mabuya (Squamata: Scincidae) from Western Amazonia. Zootaxa, 1188: 1-22
  • Breuil M., 2002.  Histoire Naturelle des Amphibiens et Reptlies tesrrestres de l'archipel Guadeloupéen. Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélémy. Patrimoines Naturels, 54 : 339 p.

 

Notes

  • Paré T. et Lorvelec O., 2012. Mabuya desiradae (Désirade Skink). Conservation. Caribbean herpetology, 38:1. 

 

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Publié le par asfa
Publié dans : #espèces invasives, #Lézards, #Reptiles

Voici une menace sérieuse

qui pointe son nez aux portes de la Guadeloupe

 

Cet anolis originaire du banc de Porto Rico, Ctenonotus cristatellus ou Anolis cristatellus est une espèce considérée comme invasive dans toute la Caraïbe. Connue à ce jour comme espèce introduite en Floride, au Mexique, au Costa Rica, à Saint-Martin, dans la grande majorité des Grandes Antilles et à la Dominique, elle pourrait être d’ores et déjà présente dans d’autres îles des Petites Antilles.

 

Cette espèce comme d’autres anolis peut voyager incognito sur les bateaux de plaisance ou au sein des containers voyageant d’îles en îles, mais elle peut aussi s’échapper de captivité, car il s’agit d’une espèce vendue comme NAC (Nouveau Animaux de Compagnie).

 

L'Anolis de Porto Rico est aujourd’hui considéré comme une Espèce Exotique Envahissante (EEE) pour :

- Son caractère très agressif qui en fait une espèce dominante face aux Anolis endémiques. Les mâles chassent les mâles des autres espèces qui disparaissent.

- Ses fortes capacités de colonisation des habitats xérophiles (secs) et littoraux.

 

A la Dominique depuis son arrivée à la fin des années 1990 à Roseau, l’espèce a rapidement colonisé une grande partie du littoral de la moitié sud de l’île. Aujourd’hui là où elle s’est installée, l’espèce endémique a quasiment disparu !

 

L’augmentation des échanges maritimes avec la Dominique (Passagers, barges de sables, ...) et l’engouement pour les Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) en Guadeloupe constituent des risques importants d’introduction de cet invasif à court ou moyen terme dans notre Archipel. Ce qui serait une catastrophe pour nos espèces endémiques, particulièrement pour celles des dépendances et des îlets (Marie Galante, Petite Terre, La Désirade, Les Saintes, Îlet Kahouanne, Îlet Pigeon ...).

 

 

VIGILANCE ! 
N‘hésitez pas à prendre des photos de tout Anolis qui vous paraît étrange.

et à nous transmettre les photos à cette adresse : lasfa@wanadoo.fr

 

 

Comment le reconnaitre ?

 

Il est de taille identique à nos anolis, cependant quelques caractères anatomiques ou comporte- men- taux peuvent permettre de le différencier :

- Sa couleur dorsale varie de l’olive en passant au brun jusqu’au presque noir. Il présente généralement de nombreuses taches ou marbrures sur la queue, les pattes et les flancs.

- Les mâles ont le plus souvent une queue crêtée ondulée.

- Son crâne est plus massif avec des mandibules plus courtes.

- Fanon orangé à la bordure blanchâtre très souvent au centre verdâtre. - Très agressif vis-à-vis des autres anolis, lors des confrontations il peut émettre des sifflements et faire vibrer sa queue.

 

TELECHARGEZ LA FICHE SPECIALE réalisée par L'ASFA 

Vigie Reptiles : L'Anolis à crête de Porto Rico est aux portes de la Guadeloupe
Vigie Reptiles : L'Anolis à crête de Porto Rico est aux portes de la Guadeloupe

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Publié le par asfa
Publié dans : #Lézards, #espèces invasives, #Reptiles, #Etudes ASFA
Le Gecko lugubre, un nouvel invasif en Guadeloupe

Le Gecko lugubre (Lepidodactylus lugubris) est une nouvelle Espèce Exotique Envahissante arrivée en Guadeloupe depuis peu mais déja en pleine expansion.

Faites nous part de vos observations !

C'est un gecko qui fréquente les maisons. Il convient de le différencier de l'Hémidactyle mabouya (Hemidactylus mabouia) et du Thécadactyle à queue turbinée (Thecadactylus rapicauda).

 

Pour en savoir plus télécharger la fiche ci-dessous 

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Publié le par asfa
Publié dans : #Etudes ASFA, #Reptiles, #Lézards, #Espèces menacées en Guadeloupe, #Scinques, #Chauves-Souris

Dans le cadre des études sur les chauves-souris et reptiles rares menées par L'ASFA, deux séances de prospections ont concerné la Désirade en Avril et en Novembre 2013

 

Prospection ASFA Désirade 2013

 

Découverte de gîtes hypogés de chauves-souris :

20 cavités on été recherchées (mais il en reste au moins une trentaine !) :

- 1 gîte contrôlé (hélas sans chauve-souris cette fois) 

- 2 gîtes découverts. Ils méritent un suivi régulier.

L'un d'eux abrite une espèce endémique des Petites Antilles strictement cavernicole : Natalus stramineus. Une autre grotte abrite une colonie d'Artibeus jamaicensis et présente un fort potentiel d'acceuil pour d'autres espèces. 

- 1 cavité littorale nécéssite du matériel de descente pour être explorée

- 12 cavités n'apparaissent pas présenter d'intérêt pour les Chiroptères 

- 4 cavités ont été recherchées en vain ! 

 

 

Découverte de  3 nouvelles localités pour le Scinque de la Désirade (Mabuya desiradae) :

 

Mabuya desiradae

 

Le Scinque de Désirade est endémique de Petite Terre et de la Désirade, où il semblait très rare. En effet, jusqu'alors seules 4 observations de scinques à la Désirade avaient été publiées. Des observations réalisées en 1963, 2000, et 2009 en 3 stations différentes.

C'est pourquoi l'espèce est considérée par certains auteurs en Danger critique d'extinction (Hedge et Conn, 2012).

 

Scinque de la Désirade

 

Lors des prospections menées par L'ASFA en 2013, 9 scinques ont pu être observés en 4 stations différentes dont 3 nouvelles localités pour l'espèce (Morne Blanc, Plateau Calvaire et Grand Bassin). 4 individus ont pu être photographiés et 2 ont pu être filmés dont une femelle apparemment gravide.

La présence de cette espèce a été confirmée sur un site où elle avait été observée par Michel Breuil et Béatrice Ibéné en Août 2000 (Breuil, 2002). Mais pas sur ceux de 1963 et 2009. 

 

Mabuya desiradae

 

La connaissance des habitats et microhabitats utilisés par les scinques à la Désirade est fondamentale pour prescrire aux autorités des mesures de sauvegarde. 

Si fort heureusement la Mangouste demeure pour l'instant absente de l'île, l'expansion du Raton laveur, récemment introduit, est en revanche préoccupante pour la conservation de l'espèce. Comme celle des rats, poules et chats errants.

La préservation de ce patrimoine naturel unique passe également par la sensibilisation de la population au joyau fragile et irremplaçable qu'il représente. 

carto asfa scinques de la Désirade 2013

Références :

 

- Breuil, 2002, Histoire naturelle des amphibiens et reptiles terrestres de l'archipel Guadeloupéen, Paris, MNHN, 339 p.

- Hedges, B. & Conn, C.E., 2012, A new skink fauna from Caribbean islands [Squamata, Mabuyidae, Mabuyinae], Zootaxa, 3288, 1-244  

 

 

- Paré T, Lorvelec O. 2012. Mabuya desiradae (Désirade Skink). Conservation. Caribbean Herpetology 38:1

 

- Gomès R., Ibéné B. 2013. Mabuya desiradae (Désirade Skink). Distribution. Caribbean Herpetology 43:1.    

 

Crédits photos :

R. Gomès, B. Ibéné

 

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Publié le par asfa
Publié dans : #Etudes ASFA, #espèces invasives, #Reptiles, #Lézards

Encore une espèce introduite en pleine expansion en Guadeloupe :

 Lepidodactylus lugubris (Duméril and Bibron, 1836)

 

L'archipel guadeloupéen connait l'expansion d'une nouvelle espèce de reptiles récemment introduite, un geckonidé (famille des mabouyas) Lepidodactylus lugubris. Il ressemble à l'Hémidactyle mabouia (Hemidactylus mabouai) introduit lui, depuis le commerce trianguaire, et considéré maintenant comme une espèce patrimoniale. 

 

 

Lepidodactylus lugubris

 

Observé pour la première fois aux Abymes en 2010 (1), ce petit gecko a été de nouveau observé en 2011 aux Abymes (1) et à Sainte-Rose (2), puis en 2012 toujours à Sainte-Rose (2) et à Pointe-à-Pitre (3). Cette année l’espèce a été observée sur le même site de Sainte-Rose (2) mais également au Gosier (3)

 

Si l'origine de son arrivée en Guadeloupe sera difficile à déterminer, son installation sur les îles de Basse-Terre et de Grande-Terre est maintenant établie. 

 

Il est possible que cette nouvelle espèce soit arrivée avec des matériaux ou végétaux d’importation comme le typhlos brame, un petit serpent invasif (serpent des pots de terre) et les rainettes Scinax x signées d'Amérique du Sud.

 

Toutefois,  ce gecko, prisé par les collectionneurs amateurs de NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie), facile à élever, robuste, à grande longévité,  et en vente dans les animaleries spécialisées pour une vingtaine d’euros a tout aussi bien pu s'échapper d'un terrarium !

 

 

Comment le reconnaitre ?

C'est un petit gecko d'une longueur de 10 cm (dont près de la moitié pour la queue).  De couleur crème fauve, avec sur le dos et les flancs des taches et marbrures brunes plus ou moins marquées. Le dessous du corps est beige. Une bande faciale brune plus ou moins marquée part du museau jusqu’aux épaules.  Elle peut se prolonger en bandes dorsolatérales chez les individus les plus marqués.


 Lepidodactylus lugubris

 

 

D'où vient- il ?  


Il est naturellement répandu sur la région Indo-Pacifique.

Il a été introduit sur les côtes Pacifiques de l’Amérique centrale (Smith et Grant, 1961; Schauenberg 1968 ; Henderson et al. 1976; Kraus, 2009; Uetz 2011), depuis 2007 il est signalé sur les côtes caribéennes du Panama, du Surinam (Bauer et al 2007) et en Guadeloupe (1)(2)(3)(4) .  

 

 

Ses habitats de prédilection 

 

Il habite naturellement les zones de faible altitude, les  mangroves, les zones côtières et anthropisées.  On le trouve souvent dans les milieux perturbés ou complètement artificiels en zone littorale où il va profiter des éclairages artificiels pour la capture de ses proies. Généralement nocturne, il se cache la journée dans les anfractuosités, sous l’écorce des arbres, les palmes de cocotiers ou les filaos. Il peut ponctuellement avoir une activité diurne.

 

 

Son mode de reproduction facilite son expansion rapide


C'est une espèce parthénogénique . Elle se reproduit à partir d'un gamète femelle non fécondé.  Les femelles sont territoriales et les affrontements territoriaux ne sont pas rares avec des poursuites. Les femelles dominantes repoussant les plus petites des zones les plus propices à l’alimentation. Les individus territoriaux sont capables de vocaliser. Leurs cris consistent à des séries de sons courts ressemblants à tchik.

C’est une espèce assez prolifique, la ponte généralement par séries de deux œufs mous est collée à un support quelconque avant de durcir. Ce quifacilite le transport des oeufs.  Plusieurs femelles peuvent pondre dans les mêmes fissures ou systèmes racinaires. L’incubation dure environ 2 mois. 

 

 

L'ASFA surveille  le caractère invasif (expansion, interactions et impacts sur les autres espèces, ...) de cette nouvelle espèce exotique envahissante sur notre archipel.

Rapplelons-le, l'introduction d'espèces exotiques est une cause majeure de fragilisation et de disparition des espèces insulaires, singulièrement des espèces endémiques !  

 

Faites-nous part de vos observations:

 lasfa@wanadoo.fr

 

 

Références :

-Bauer et Sadlier, The new Caledonian herpetofauna, 2000.

-Beate Röll. Sauria, Suppl., Berlin, 2002, 24 (3): 545-550

- (1) Lorvelec O., Levesque A.  and Bauer A. M. - First record of the Mourning Gecko (Lepidodactylus lugubris) on Guadeloupe, French West Indies. Herpetology Notes, volume 4: 291-294 (2011) 

- (3) Gomès R., Ibéné B. 2013.  Lepidodactylus lugubris (Mourning Gecko).  Caribbean Herpetology 44:1].

- (2) Parmentier P., Ibéné B., Gomès R. 2013. Lepidodactylus lugubris (Mourning Gecko).  Caribbean Herpetology  Herpetology 47:1].

 

 

 

 

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Publié le par asfa
Publié dans : #Lézards, #Reptiles, #endémiques, #Espèces disparues de la Guadeloupe

CARTE-TEIIDAE
Agrandir CARTE-TEIIDAE
par Karl Questel avec la contribution d'herpétologues des Antilles

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Publié le par l'asfa
Publié dans : #Lézards

L'Iguane des Petites Antilles
Iguana delicatissima (Iguanidés)

Iguane des Petites Antilles (Photo : Michel Breuil)

Répartition géographique : endémique des Petites Antilles. Il est présent à Anguilla, Saint-Martin, Saint-Barthélémy, Saint-Eustache, Antigua, en Guadeloupe, Dominique et Martinique.

Quantitativement, l'île de la Dominique possède la plus grande population continue de l'espèce, essentiellement grâce à l'importance de la superficie des habitats littoraux. En Guadeloupe, il est présent sur la Basse-Terre, la Désirade, les Saintes et les îles de la Petite-Terre.

Écologie :  régions côtières du niveau de la mer jusqu'à 300 m d'altitude. En Guadeloupe, l'espèce habite les broussailles sèches, les forêts littorales sèches, les ravines humides coupant les bananeraies et la mangrove d'arrière plage, même très dégradée. Sur les îles sèches, elle est inféodée au littoral.

Biologie : reptile végétarien. Sur les îles sèches, il apprécie particulièrement le Poirier, le Mancenillier, le Clerodendron, le Mapou, le Gaïac et les Capparis sp (Bois couleuvre). Sur la Basse-Terre, c'est une liane « patate sauvage » (Ipomoea tiliacea) qui a sa préférence.

Le régime alimentaire de l'Iguane des Petites Antilles varie avec les saisons : il se compose plutôt de feuilles au Carême, et davantage de fleurs ou fruits de divers arbres et buissons durant l'Hivernage.

Les femelles gravides semblent migrer vers leur lieu de naissance afin d'y pondre. Elles ont besoin de zones sableuses, drainées et ensoleillées, où elles forment un nid en tunnel de 1 m de long. Les nouveau-nés quittent le nid en pleine saison humide alors que la végétation est abondante.

Iguane des Petites Antilles (photo : Merlin/asfa)

Importance numérique : la population totale d'Iguanes des Petites Antilles est estimée à 30 / 40 000 individus.
L'effectif de l'espèce à Petite-Terre (12 000 individus en 1995, à l'apogée du développement de la population) est comparable à celui de la Dominique. Petite-Terre rassemble plus du tiers de la population mondiale de l'espèce. Ces îles de la Petite-Terre abritent la plus forte densité d'Iguanes des Petites Antilles : 88 individus /ha en 1995.
L'Archipel guadeloupéen héberge plus de la moitié des effectifs mondiaux d'Iguanes des Petites Antilles.

Statut : espèce endémique des Petites Antilles en forte régression. Le déclin de la population est supérieur à 10 % par génération pour les deux dernières générations et il n'existe que deux populations d'effectif supérieur à 5 000 individus (celles de la Dominique et de Petite-Terre.
Les critères « taille des populations » et « facteurs de menace » permettent de classer l'espèce dans les différentes Catégories UICN : 

-      L'Iguane des Petites Antilles est une espèce éteinte à Barbuda, Nevis, Saint-Christophe, ainsi qu'à Marie-Galante, les îles Fourchue, Chevreau, Bonhomme, Toc Vers, et Frégate (Saint-Barthélemy).

-      L'espèce est gravement menacée d'extinction en Grande-Terre, aux Saintes, à Saint-Martin, Antigua, Anguilla, Saint-Eustache. Il y a 50 % de risques d'extinction de l'espèce dans les deux générations suivantes.

-      Elle est menacée d'extinction à Basse-Terre (répartition supérieure en Côte sous le vent), Saint-Barthélémy, à la Martinique et sur son îlet Chancel. Ces îles ont connu une diminution d'effectif de l'Iguane des Petites Antilles d'au moins 50 % au cours des 3 dernières générations.

-      L'espèce est vulnérable à la Dominique, à la Désirade. Chaque île abrite une population inférieure à 10 000 individus. 


Menaces : si l'Iguane des Petites Antilles a pu survivre aux perturbations climatiques majeures telles les cyclones (bien que les ouragans Luis et Marylyn aient perturbé la dynamique de la population), les facteurs anthropiques le menacent sérieusement.

La destruction des habitats : les îles les plus cultivées sont celles où l'Iguane des Petites Antilles a disparu ou ne subsiste que sous forme de petites populations. Depuis la colonisation, son biotope originel s'est considérablement altéré à cause de l'agriculture (plantations de canne à sucre), l'exploitation du bois, le surpâturage par les petits ruminants, l'urbanisation du littoral et autres aménagements côtiers à des fins touristiques.

Le braconnage : c'est une pratique encore courante en Guadeloupe.

Le trafic routier : sont d'autant plus cruellement victimes les femelles gravides en migration vers les sites de ponte côtiers (fin Carême) et les petits quittant le nid (début Hivernage).

L'introduction d'espèces prédatrices de jeunes (les chats et chiens notamment). Elle subit également la compétition de l'Iguane vert ou Iguane commun (Iguana iguana), espèce anthropophile et opportuniste en pleine expansion.

Enfin, l'hybridation de l'Iguane des Petites Antilles  avec son seul congénère l'Iguane vert est un facteur déterminant de la raréfaction de l'espèce. Pour Michel Breuil, c'est le facteur principal de la disparition d'Iguana delicatissima aux Saintes. Sur Basse-Terre et grande-Terre l'Iguane vert fait disparaître les dernières populations d'Iguanes des Petites Antilles.

Seules les îles de Saint-Barthélemy, de Petite-Terre et de la Désirade, tout comme la Dominique, ont échappé pour l'instant à l'introduction (naturelle ou du fait de l'homme) et à la colonisation de l'Iguane vert.

En savoir plus :
Breuil M. - Histoire naturelle des Amphibiens et Reptiles terrestres de l'archipel Guadeloupéen. Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy. Patrimoines Naturels, 54, Paris, SPN / MNHN. 2002, 339 pp.

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