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Faune Guadeloupe

Faune Guadeloupe

Site officiel de L'ASFA : L'Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles

etudes asfa

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !

Le samedi 6 janvier 2018, nous avons organisé une sortie aux Saintes principalement dédiée à la visite des 2 colonies de Pélicans bruns que nous connaissons sur l’archipel.


Cette visite nautique nous a permis de vérifier nos premières estimations réalisées les semaines précédentes depuis des points d’observation terrestre.

Peu d’évolution sur les 2 colonies depuis nos premiers comptages et bien que la saison ne soit pas entièrement terminée, nous avons pu néanmoins observer une baisse des effectifs nicheurs de 15 à 20 % sur les deux colonies par rapport à la saison précédente. 

Comme au Gosier, nous avons également constaté une forte atteinte du littoral par l’ouragan Maria, assez importante sur l’une des colonies qui a perdu de nombreux supports de nidification. 

(Depuis la découverte par L’ASFA de la réinstallation du Pélican comme oiseau nicheur en Guadeloupe en 2007, l’association porte une veille attentive à l’évolution de la population nicheuse.C’est ainsi que nous suivons chaque année les effectifs nicheurs sur les 4 colonies connues actuellement en Guadeloupe). 

Nous étions accompagnés pour cette journée de Christophe Cuby présentateur de l'émission "C'est naturel" sur la radio Guadeloupe 1ère. Ce dernier malgré des conditions de mer pas évidentes a pu néanmoins sortir son micro.

Vous pouvez réécouter l'émission intitulée "Le Pélican à Grand Îlet et Terre-de-Bas" en podcast sur le lien suivant https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/emissions-radio/c-est-naturel

Régis Gomès de L'ASFA au micro de Christophe Cuby de Guadeloupe La première radio  pour son émission du dimanche matin  (07h30-08h00) "C'est Naturel"

Régis Gomès de L'ASFA au micro de Christophe Cuby de Guadeloupe La première radio pour son émission du dimanche matin (07h30-08h00) "C'est Naturel"

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !
Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !

Cette sortie fut l'occasion de rechercher d'éventuelles autres colonies de pélicans et d'observer quelques espèces sédentaires comme le fou brun ou hivernantes comme le Grand héron.

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !
Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !

Après la pose déjeuner, tout le monde est prêt à rechercher les couleuvres ou couresses et les Sphérodactyles sur l'îlet Cabrit

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !

L’Archipel des Saintes n’est pas reconnu uniquement pour ses populations d’oiseaux marins, il l’est aussi pour ses reptiles puisque l’archipel accueille pas moins de 4 espèces endémiques dont 3 strictement des Saintes : L’Anolis des Saintes (Anolis terraealtae), le Sphérodactyle des Saintes (Sphaerodactylus phyzacinus) et la Courresse des Saintes (Alsophis sanctonum). Le quatrième, le Scinque de Guadeloupe (Mabuya desiradea) est également encore présent à la Désirade et à Petite Terre. 

   Mis à part l’anolis encore commun, les 3 autres espèces se portent mal. Tellement mal que l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) vient d'évaluer ces espèces comme confrontées à risque élevé à très élevé d'extinction.  

   Ce mauvais statut de conservation découle directement de la forte altération de leurs habitats principalement due aux ravages que font les cabris dans les sous-bois et à la présence de prédateurs introduits tels que les poules et les chats.

 Nous avons pu constater de visu cet état de fait, en réalisant une courte halte sur l’îlet Cabrit.
Courte car les conditions météorologiques et surtout notre accablement nous ont fait quitter l’îlet rapidement.
Accueillis par des légions de poules, de chats et de cabris laissés à leur sorts, nous avons découvert un îlet à la végétation complètement dégradée. Plus aucune strate herbacée ou arbustive, plus de litière au sol, une très forte érosion du sol : une vision apocalyptique !

Comment un Sphérodactyle ou une courresse peut-elle survivre dans un tel milieu ? 

Nous  trouverons quand même une courresse après 1h30 de recherche, cette dernière tentant de trouver une proie dans ce quasi désert écologique. Par contre aucun sphérodactyle à l'horizon !

Cet îlet est pourtant propriété du Conservatoire du Littoral depuis 2007 et bénéficie d’un plan de gestion depuis 2015 dans lequel la régénération des milieux naturels et la lutte contre les espèces exotiques envahissantes introduites sont identifiées !

Des mesures de conservations urgentes pour les espèces de reptiles en danger d’extinction sur cet îlet seront-elles prises ? Et seront-elles à la hauteur des enjeux ?

Des quantités de cabris, poules, chats sont présents sur l'îlet...

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !
Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !

Plus aucune litière au sol ! Plus aucune végétation à moins d'un mètre de hauteur !

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !

Après 1h30 de recherche sur les secteurs pourvus de quelques feuilles au sol, nous trouvons une courresse qui erre à la recherche d'une éventuelle proie...

Une journée naturaliste aux Saintes …entre émerveillement vives inquiétudes !
La perte de litière du fait de la déforestation outre la disparition de milieux de vie indispensables à l’entomofaune et aux espèces qui s’en nourrissent, est reconnue comme une des principales causes de dégradations des fonds marins coralliens. La mise à nu des sols, accélère leur érosion par le vent et la pluie. Les eaux de ruissellement emportent les particules de terre qui vont colmater les fonds marins et dégrader lentement mais surement ces derniers (turbidité de l’eau, baisse de la photosynthèse, nécrose des coraux …).
La perte de la strate arbustive permet également au vent de s’engouffrer bien plus facilement dans les peuplements forestiers et les fragilise face aux ouragans. Après le passage de Maria, il est facile de constater les nombreux arbres couchés loin à l’intérieur des îles).

Ces îlets constituent un patrimoine remarquable irremplaçable de l'Archipel guadeloupéen , il y a une réelle  URGENCE à tout mettre en oeuvre pour  leur protection effective et leur restauration 

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Fabienne, Nathalie, Pauline, Baptiste et Régis mobilisés pour la sortie nautique de L'ASFA consacrée au suivi des colonies nicheuses de pélicans bruns. C'est aussi l'occasion de réaliser de belles observations naturalistes (Photo: B. Ibéné)

Fabienne, Nathalie, Pauline, Baptiste et Régis mobilisés pour la sortie nautique de L'ASFA consacrée au suivi des colonies nicheuses de pélicans bruns. C'est aussi l'occasion de réaliser de belles observations naturalistes (Photo: B. Ibéné)

Une partie de la colonie de Pélicans bruns du Gosier découverte et suivie par L'ASFA depuis 2008. Une distance minimale de 50 mètres est indispensable pour éviter tout dérangement. (Photo: R. Gomès)

Une partie de la colonie de Pélicans bruns du Gosier découverte et suivie par L'ASFA depuis 2008. Une distance minimale de 50 mètres est indispensable pour éviter tout dérangement. (Photo: R. Gomès)

La colonie de Pélicans bruns du Gosier semble retrouver des couleurs

 

Un beau soleil nous accueille ce dimanche 20 décembre 2015 pour la sortie annuelle de visite des deux colonies de Pélicans bruns du Gosier et du Grand Cul-de-sac marin. Les populations de ce superbe oiseau ont été lourdement affectées - entre autres - par la présence de DDT, un insecticide organochloré très rémanent, dans son environnement, entrainant sa quasi disparition dans les années 70 (bioaccumulation impactant sa reproduction). Depuis l'interdiction de ce pesticide dans les années 70 et il a fallu attendre les années 90 et des plans de restauration américains pour voir  les populations mondiales remonter. 

Réinstallée en Guadeloupe depuis une dizaine d'années (voir archives de février 2015 http://www.faune-guadeloupe.com/article-suivi-de-l-unique-colonie-nicheuse-connue-de-pelicans-bruns-en-guadeloupe-continentale-117290988.html), l'espèce compte actuellement 3 colonies nicheuses suivies par L'ASFA. D’autres s’installeront peut-être…

Notre virée nautique, tout comme celle de début d'année, nous a permis de faire de surprenantes rencontres !

(http://www.faune-guadeloupe.com/2015/02/premiere-observation-confirmee-d-un-balbuzard-pecheur-caribeen-en-guadeloupe.html)

 

Première étape à Gosier, où nous observons le début de la période de reproduction, avec une cinquantaine de nids en place. La colonie s’est légèrement déplacée pour s’éloigner des habitations suite aux dérangements occasionnés (http://www.faune-guadeloupe.com/2015/11/suivi-des-colonies-de-nidification-du-pelican-brun-en-guadeloupe-bilan-saison-2014-2015.html).

Ouf..! Un premier soulagement après la forte baisse constatée à la saison 2014/2015  (- 35% de nids par rapport à la sasion babyboom de 2013/2014).

Pourvu que cette belle saison se poursuive sans encombres notamment sans dérangements auquels les pélicans sont extrêmement  sensibles quand ils sont en période de reproduction.

Retour vers la Rivière salée, non loin de la colonie du Gosier, nous observons un Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus occupé à se délecter de sa proie fraichement pêchée.

 

Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) sur un figuier. C'est un migrateur régulièrement observé en Guadeloupe en cette période (septembre mars). (Photo : R. Gomès)

Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) sur un figuier. C'est un migrateur régulièrement observé en Guadeloupe en cette période (septembre mars). (Photo : R. Gomès)

Un arrêt un peu avant la Rivière Salée, nous sommes interpellés par un groupe de Sternes royales (Thalasseus maximus) posées très scrupuleusement tous les 50 cm sur une structure flottante. Reconnaissables à leur grande taille et leur bec orangé, elles semblent poser pour la photo !

Nous remarquons que 4 d’entre-elles sont baguées, certainement par un ornithologue ou biologiste plus au nord sur un de ses sites de nidification.

Une mouette atricille (Leucophaeus atricilla) encore en plumage d’été est aussi présente. Une sterne de Caugek (Thalasseus sandvicensis) ou, selon les auteurs, Sterne de Cabot (Thalasseus acuflavidus) tente de s'intercaler, mais la résidence affiche complet !

Deux sternes royales et une sterne de Cabot dans le Petit Cul-de-sac-Marin (Photo: R. Gomès)

Deux sternes royales et une sterne de Cabot dans le Petit Cul-de-sac-Marin (Photo: R. Gomès)

De belles surprises côté faune marine

 

Régis nous fait découvrir en mangrove un simple merveille : des méduses de mangrove Cassiopea andromeda. Elles affectionnent ces fonds peu profonds et protégés des courants. Où, posées sur le fond vaseux, ombrelles retournées, tentacules buccaux vers le haut, elles attendent leurs proies qui par malheur pendront leurs jardins de tentacules colorées pour un quelconque herbier…

Une escale rafraichissante dans le lagon de l'îlet Fajou, et à nous un banc de placides barracudas, la majorité d’entre eux dépassant le mètre. Tout près du bateau, une raie pastenague à queue épineuse, Dasyatis centroura dixit Baptiste, enfouie sous le sable, s'est faite discrète. Chirurgiens, Perroquets, Poissons coffres, Mérou de Nassau et autres poissons complètent le tableau multicolore.

Nous sommes gâtés puisqu'un cortège de tortues juste émergées des plages de Fajou, ballotées dans les vagues, et tentant de rejoindre le large, probablement par la fameuse Passe à Caret, défilent devant nous. Emouvant spectacle que ces minuscules bébés courageux, se battant déjà pour leur survie. Une découverte pour nous, à la moindre alerte, les petites tortues font les mortes ramenant leurs membres le long du corps, à les confondre avec des algues flottantes ! Il s'agit là de tortues imbriquées, Eretmochelys imbricata.

 

Sur les rives de l’ilet Fajou, nous pouvons apercevoir quelques limicoles Tournepierres à collier Arenaria interpres et Pluviers argentés Pluvialis squatarola.

Milan noir rapace accidentel poursuivant un balbuzard pêcheur rapace régulier chez nous. (photo : B. Ibéné)

Milan noir rapace accidentel poursuivant un balbuzard pêcheur rapace régulier chez nous. (photo : B. Ibéné)

Un oiseau migrateur européen dérouté, en escale forcée en Guadeloupe

 

De loin, nous observons les silhouettes d'un Milan noir Milvus migrans et d'un Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus carolinensis en vol au dessus de l'îlet Fajou.

Plus tard nous nous rapprochons d'un îlet, où nichent Aigrettes neigeuses Egretta thula, hérons garde-bœufs Bubulcus ibis, Grandes aigrettes Ardea alba...

Et surprise, nous y retrouvons le milan noir !  Il poursuit un balbuzard pêcheur ...peut être par habitude de vouloir lui subtiliser sa pitance.  

Le Milan noir est un oiseau nicheur d'Europe, et migre en général en Afrique tropicale, du Sénégal au Kenya. C'est sans doute égaré lors d'une tempête qu'il s'est retrouvé chez nous http://www.faune-guadeloupe.com/2015/12/une-observation-rarissime-un-milan-noir-milvus-migrans-en-guadeloupe.html

Le Balbuzard pêcheur nommé Gligli montagne est le plus grand rapace (1m60 à 1m80 d'envergure) qu'on puisse observer en Guadeloupe. Il fréquente les milieux humides (rivières, étangs, mangroves, ..) où il recherche des poissons.

Le spectacle continue. Nous observons le milan, en pleine action de chasse sur l'îlet, n'hésitant pas à fondre sur les nids, affolant les hérons garde-bœufs dans un tumulte de protestations. Impassible, un faucon pèlerin Falco peregrinus en pause, observe aussi la scène.  Cet autre rapace est un hivervant régulier en Guadeloupe. Chasseur de haut vol, il est fréquemment observé aux abords des colonies d'oiseaux. C'est le plus rapide des animaux, capable de piqués à plus 300km/h lorsqu'il fond sur sa proie en vol. Généralement un oiseau. Mais les chauves-souris ne sont pas épargnées.

Avec l'observation d'un Crécerelle d'Amérique Falco sparverius sur les falaises du Gosier, ce sont donc 4 espèces de rapaces que nous avons eu la chance de rencontrer lors de cette sortie ! 

Balbuzard pêcheur sur un amandier pays. Un des 5 observés lors de la sortie du 20 décembre. (Photo: B. Ibéné)

Balbuzard pêcheur sur un amandier pays. Un des 5 observés lors de la sortie du 20 décembre. (Photo: B. Ibéné)

Faucon pèlerin (Falco peregrinus) sur un palétuvier rouge. (Photo: R. Gomès)

Faucon pèlerin (Falco peregrinus) sur un palétuvier rouge. (Photo: R. Gomès)

Côté Pélicans du Grand Cul de Sac Marin 

Cette petite colonie du Grand Cul-de-Sac Marin est récente (3 ème année d'installation). Cinq nids sont visibles avec des oiseaux couveurs et plusieurs autres couples en plumage nuptial sont présents. Ce qui est de bonne augure pour un développement de cette colonie située en coeur de Parc National. Pour peu que ni bateaux ni engins volants ne viennent perturber la tranquillité des oiseaux nicheurs...

La petite colonie du Grand Cul-de-Sac Marin en coeur de Parc National.

La petite colonie du Grand Cul-de-Sac Marin en coeur de Parc National.

Observation à la jumelle. Le respect d'une distance de sécurité minimale de 50 mètres et d'une vitesse lente de 5 noeuds est indispensable pour ne pas perturber l'installation des couples et la couvaison. Néanmoins il est admis que la distance minimale la plus sécurisante pour les colonies de pélicans bruns est de 100 mètres ! (Photo : B. Ibéné)

Observation à la jumelle. Le respect d'une distance de sécurité minimale de 50 mètres et d'une vitesse lente de 5 noeuds est indispensable pour ne pas perturber l'installation des couples et la couvaison. Néanmoins il est admis que la distance minimale la plus sécurisante pour les colonies de pélicans bruns est de 100 mètres ! (Photo : B. Ibéné)

Frégate mâle. Les frégates paradent en Guadeloupe mais n'y nidifient plus depuis le 17ème siècle. Les dérangements encore trop fréquents autour des îlets du Grand Cul-de-Sac Marin dissuadent probablement les couples de se réinstaller.

Frégate mâle. Les frégates paradent en Guadeloupe mais n'y nidifient plus depuis le 17ème siècle. Les dérangements encore trop fréquents autour des îlets du Grand Cul-de-Sac Marin dissuadent probablement les couples de se réinstaller.

Un bateau trop proche de la colonie d'oiseaux. Le dérangement est le principal facteur de déclin des colonies nicheuses d'oiseaux marins.

Un bateau trop proche de la colonie d'oiseaux. Le dérangement est le principal facteur de déclin des colonies nicheuses d'oiseaux marins.

Sortie nautique de L'ASFA pour le suivi des colonies de pélicans bruns

Retour à la base, au soleil déclinant, irradiant sur l'horizon des monts de Sainte Rose, avec en tête les images que notre nature nous a offerte, et la conscience d'avoir côtoyé un trésor fragile, à protéger.

Vivement l'année prochaine !

Fabienne

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Publié le par asfa
Publié dans : #Etudes ASFA, #Oiseaux des Zones Humides, #Oiseaux de Mer, #Rapaces en Guadeloupe, #milan noir
Milan noir photographié en Guadeloupe lors d'une sortie de l'ASFA (Crédit : Béatrice Ibéné)

Milan noir photographié en Guadeloupe lors d'une sortie de l'ASFA (Crédit : Béatrice Ibéné)

Milan noir scrutant la surface de l'eau, sans doute à la recherche d'un poisson malade ou mort. (crédit : Béatrice Ibéné)

Milan noir scrutant la surface de l'eau, sans doute à la recherche d'un poisson malade ou mort. (crédit : Béatrice Ibéné)

Majestueux milan noir observé le 20 décembre 2015 en Guadeloupe lors de la sortie de L'ASFA consacrée à l'étude des colonies nicheuses de Pélican brun. (Crédit : Régis Gomès)

Majestueux milan noir observé le 20 décembre 2015 en Guadeloupe lors de la sortie de L'ASFA consacrée à l'étude des colonies nicheuses de Pélican brun. (Crédit : Régis Gomès)

Milan noir planant au dessus du Grand Cul de Sac-Marin . (Crédit : Régis Gomès)

Milan noir planant au dessus du Grand Cul de Sac-Marin . (Crédit : Régis Gomès)

Milan noir. Sa queue apparait légèrement fourchue quand elle est déployée. (crédit : Béatrice Ibéné)

Milan noir. Sa queue apparait légèrement fourchue quand elle est déployée. (crédit : Béatrice Ibéné)

Une observation mémorable : un Milan noir en Guadeloupe !

 

Lors de la sortie bateau annuelle de L'ASFA consacrée au suivi des colonies de Pélicans bruns, nous avons pu observer un Milan noir sur le Grand Cul-de-Sac-marin. A notre connaissance,  il s'agit de la deuxième année seulement que ce rapace accidentel est observé en Guadeloupe (la première fois c'était en 2008) !

 

Le Milan noir est un rapace d'assez grande envergure (135 à 155 cm) qui se nourrit principalement de proies mortes, essentiellement aquatiques (poissons) , ou d'autres charognes.

 

Le milan noir observé est sans doute un individu égaré sur sa route de migration hivernale entre l'Europe (où il se reproduit) et le Sud du Sahara (où il hiverne).

 

Nous l'avons observé poursuivant un Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), pourtant sans poisson dans les serres...

En revanche, nous avons assisté à une de ses remarquables attaques sur une héronnière où il a réussi à prélever un jeune poussin d'héron garde-boeuf (Bubulcus ibis).

 

Souhaitons que cet individu parvienne à traverser l'Atlantique pour regagner son aire de reproduction en Europe à la prochaine saision des amours .. ; et que d'ici là, il ne fasse de mauvaises rencontres, commes les balles d'un chasseur ..

 

Le miIan noir poursuit un balbuzard pêcheur. (crédit : Béatrice Ibéné)

Le miIan noir poursuit un balbuzard pêcheur. (crédit : Béatrice Ibéné)

Course-poursuite Milan noir vs Balbuzard pêcheur (crédit : Régis Gomès)

Course-poursuite Milan noir vs Balbuzard pêcheur (crédit : Régis Gomès)

Milan noir fonçant sur une héronnière avant d'y prélever un jeune poussin d'héron garde-boeuf (Photo : béatrice Ibéné )

Milan noir fonçant sur une héronnière avant d'y prélever un jeune poussin d'héron garde-boeuf (Photo : béatrice Ibéné )

Fabienne, Nathalie, Pauline, Baptiste et Régis enchantés de l'observation du Milan noir ! (Photo: B. Ibéné)

Fabienne, Nathalie, Pauline, Baptiste et Régis enchantés de l'observation du Milan noir ! (Photo: B. Ibéné)

Béatrice et Nathalie en plein émerveillement à la vue du rarissime Milan noir en Guadeloupe ! (Photo: Fabienne Issaly)

Béatrice et Nathalie en plein émerveillement à la vue du rarissime Milan noir en Guadeloupe ! (Photo: Fabienne Issaly)

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Publié le par asfa
Publié dans : #Pélican brun, #gan gosié, #Oiseaux de Mer, #Espèces menacées en Guadeloupe, #Etudes ASFA
Suivi des colonies de nidification du Pélican brun en Guadeloupe : bilan saison 2014/2015
Colonie du Gosier. Au cœur de la colonie, les jeunes au plumage blanc sont très visibles. Au centre un adulte couve encore.

Colonie du Gosier. Au cœur de la colonie, les jeunes au plumage blanc sont très visibles. Au centre un adulte couve encore.

C'est l'heure du bilan sur la nidification 2014/2015 du Pélican brun sur notre archipel

 

La colonie du Gosier

Après une excellente saison 2013/2014 (http://www.faune-guadeloupe.com/archive/2014-12/) et une extension de la colonie, nous craignions que ce bon état de conservation ne soit que de courte durée.

En effet, nous avions identifié plusieurs menaces potentielles sur le site. Nous en avions fait part aux services de l'Etat, notamment au service Ressources Naturelles de la DEAL, auquel nous avions également transmis notre rapport d’étude.

Malheureusement nos prévisions se sont révélées justes et la colonie a été lourdement impactée.

Cette saison toute la partie ouest de la colonie a été abandonnée et son installation s'est trouvée retardée par rapport à l'an passé du fait de deux évènements :

-La démolition d'une habitation juste au-dessus de la colonie en pleine période d'installation,

-La coupe en falaise de nombreux supports d'installation (arbustes et lianes) sous une autre habitation où étaient installés une dizaine de nids la saison passée. Le propriétaire s’était plaint des projections de fientes les jours de grand vent lorsque les oiseaux passaient devant la maison.

Si on peut comprendre cette réaction, il faut néanmoins rappeler que l'espèce est protégée en Guadeloupe et reste encore fragile malgré une évolution positive des effectifs nicheurs. Cette problématique aurait donc dû faire l'objet d'une réflexion entre propriétaires, commune, services de l'Etat et associations pour une issue plus favorable.

Nombre de nids.

Cette saison entre 58 et 61 nids ont été occupés, ce qui représente une chute de 35% par rapport à la saison précédente.

Taux de reproduction.

Il a également chuté au sein de la colonie. On a constaté un plus grand nombre de nichées à un seul jeune et très peu à 3 jeunes. Ce taux présente un nombre de 1,52 jeune par nid contre 1,91 la saison précédente.

Ce résultat est probablement plus imputable à une baisse des ressources alimentaires en quantité et/ou en difficulté d'accès liée aux épisodes d'échouages de sargasses sur le littoral plutôt qu’à un changement de la structure de la colonie (augmentation de la présence de jeunes femelles).

 

La colonie de Terre-de-Bas

La seconde colonie connue en Guadeloupe se trouve sur l'île de Terre-de-Bas sur l'archipel des Saintes. Depuis l'an dernier plusieurs témoignages nous faisaient part de dérangements sur la colonie. Quelle ne fut pas notre surprise cette année lors d'une visite sur l'île dédiée aux couleuvres, de découvrir un sentier aménagé sur le site de la colonie et balisé comme "trace des Pélicans". Un bref passage silencieux sur le sentier, nous permet de constater qu'il traverse de part en part la colonie. Malgré notre grande discrétion et nos extrêmes précautions nous provoquons plusieurs envols des parents. Le sentier passe en effet à quelques mètres sous certains nids et à proximité de beaucoup d'autres ! Nous relevons certaines traces caractéristiques de dérangement au sein de la colonie. Il est alors facile d’imaginer l'impact catastrophique du passage de groupes de visiteurs peu silencieux sur le sentier !

Devant cette atteinte grave, L'ASFA alerte aussitôt les services compétents et les gestionnaires des terrains attenants.

Quelques semaines plus tard, nous participons sur le site même à une réunion de terrain avec la DEAL, l'ONF, M. le Maire et des représentants de l'office de tourisme de Terre-de-Bas. Suite à de fructueux échanges portant sur biologie et le statut de conservation de l'espèce, deux décisions sont prises :

-La fermeture immédiate du sentier (l'itinéraire de ce dernier sera par la suite modifiée pour éviter le secteur de la colonie)

-Le lancement d'un projet éco-touristique autour du Pélican brun à Terre-de-Bas (Sentier, exposition et observatoire avec moyens optiques)

Dans ce cadre, L'ASFA a pu proposer son expertise et être force de propositions. L’association reste partenaire dans l'émergence de ce projet prévu dont le début de réalisation se fait toujours attendre ...

La Colonie du Grand Cul de Sac Marin en coeur de Parc National

La bonne nouvelle de cette saison nous vient d'un îlet classé en cœur de parc national dans le Grand Cul-de-sac marin où après la nidification l'an passé d'un seul couple de pélicans (http://www.guadeloupe-parcnational.fr/?Le-Pelican-brun-niche-de-nouveau), l'espèce est revenue cette année y nicher. Ce ne sont pas moins de 7 couples cantonnés sur le même îlet que nous avons pu observer à la mi-février lors d'une sortie en bateau consacrée à notre "Pélican". 5 oiseaux étant déjà sur leur nid.

Espérons que cette nouvelle colonie puisse s'étoffer encore, pour peu que la tranquillité des oiseaux nicheurs soit assurée. Ce qui est la moindre des choses attendues en zone cœur d’un Parc National …

A suivre donc !

 

Aussi, malgré la confirmation de l'installation d'une 3ème colonie sur un îlet du Grand Cul-de-sac marin, force est de constater que cette saison aura été plutôt mauvaise pour nos pélicans de retour en Guadeloupe en tant que nicheurs depuis une petite dizaine d’années seulement. Cette espèce classée menacée par l’UCIN en Guadeloupe bénéficie pourtant d’un grand capital de sympathie auprès de la population et des touristes.

Pour sa part, L’ASFA continuera de suivre la restauration de cette espèce, d’alerter et de sensibiliser tous les acteurs impliqués.

 

Entre Novembre 2014 et Avril 2015, ce sont pas moins de 45 heures bénévoles qui ont été consacrées à l'étude et à la préservation des colonies nicheuses du Pélican brun de l'Archipel guadeloupéen.

Ont participé à l’étude cette année : Régis, Béatrice, Jérôme, Nathalie, Fabienne et Baptiste.
 
NB :  « L’étude Pélican brun » de L’ASFA est entièrement financée par les ressources propres de l’association qui n’a bénéficié d’aucun financement public à cette fin.   
Sortie de terrain aux abords de la colonie avec des représentants des administrations (DEAL), de gestionnaires (ONF),  de la commune (maire, Office du tourisme), de l’ASFA et un prestataire écotouristique. Cette sortie de terrain et de travail a été fructueuse : le sentier a été fermé dans cette portion préservant la tranquillité de la colonie.

Sortie de terrain aux abords de la colonie avec des représentants des administrations (DEAL), de gestionnaires (ONF), de la commune (maire, Office du tourisme), de l’ASFA et un prestataire écotouristique. Cette sortie de terrain et de travail a été fructueuse : le sentier a été fermé dans cette portion préservant la tranquillité de la colonie.

Photographie d'un nid présent à quelques mètres du sentier anciennement ouvert. Les adultes dont l'oiseau couveur se sont levés près à l'envol ! La fermeture de cette portion du sentier empêche désormais tout dérangement terrestre.

Photographie d'un nid présent à quelques mètres du sentier anciennement ouvert. Les adultes dont l'oiseau couveur se sont levés près à l'envol ! La fermeture de cette portion du sentier empêche désormais tout dérangement terrestre.

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Publié le par asfa
Publié dans : #Etudes ASFA, #Serpents, #Stages
Couresse des Saintes. (Credit : Régis Gomès)

Couresse des Saintes. (Credit : Régis Gomès)

 

OFFRE DE STAGE à destination des étudiants de MASTER 1

L'ASFA accueille régulièrement des stagiaires dans le cadre des études menées sur la faune vertébrée de la Guadeloupe.

Pour 2016 nous recherchons des étudiants de Master 1 intéressés par les Couleuvres.

 

 

Sujet Les Couleuvres ou Couresses sont des serpents en très forte régression en Guadeloupe. Parmi elles, la Grande Couresse de Guadeloupe (Alsophis antillensis) et la Petite Couresse (Erythrolamprus juliae copeae) sont aujourd'hui au bord de l'extinction. Endémiques ou sub-endémiques, elles font partie des espèces pour lesquelles une urgence est réelle en terme de conservation parmi la faune guadeloupéenne.

Pour s'y préparer, la localisation des derniers noyaux de populations et la connaissance de la vision du grand public vis-à-vis des couleuvres et des serpents en général sont essentielles et pourraient permettre d'orienter de futures mesures de conservation.

Le stage consistera à compléter les enquêtes de terrain débutées en 2015 autour des derniers sites de témoignages de présence de ces espèces et à en réaliser la synthèse (Répartitions ancienne et actuelle/Eléments de biologie/Relations Homme-serpent).

Parallèlement sera recherché et testé la mise en place d'une méthodologie de suivi de l'abondance des couleuvres sur l'îlet de Terre-de-Bas des Saintes.

Les zones d'études se situent principalement dans le Sud de la Basse Terre.

 

Stage préférentiellement destiné à une équipe composée de deux stagiaires.

 

Durée : 6 à 8 semaines 

Conditions : les stagiaires doivent être motorisés. L'ASFA prend en charge les frais de carburant relatifs à l'étude ainsi que les frais de transport et mission sur les îles des Saintes. 

 

Encadrant : Régis Gomès, L'ASFA (Association de Sauvegarde et de réhabilitation de la Faune des Antilles) mabuya971@gmail.com (adressez une copie à : lasfa@wanadoo.fr)

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Publié le par asfa
Publié dans : #Etudes ASFA, #Reptiles, #Scinques, #Espèces menacées en Guadeloupe, #Lézards, #endémiques

Première mention d'un scinque Mabuya sp. à Terre-de-Bas, les Saintes

Dans le cadre de son étude sur les Reptiles rares de l'Archipel guadeloupéen, L'ASFA a accueilli deux stagiaires étudiants en licence Science de Terre et de l'Environnement à l'Université des Antilles. Au cours d'une journée consacrée à leur formation sur l'île de Terre-de-Bas des Saintes, un travail d'enquête auprès des habitants nous a permis d'envisager sérieusement la présence d'une population de scinques sur l'île.

Aussi, nous sommes revenus sur l'île quelques jours plus tard pour tenter de vérifier ces informations. Malgré de longues recherches dans la zone désignée, nous n'avons pu observer un seul scinque sur le terrain. Notre enquête nous a toutefois menés chez un habitant qui détenait un scinque, trouvé dans son jardin et qu'il conserve dans une bouteille de rhum ! L'observation de ce spécimen nous fait le rattacher de façon certaine au genre Mabuya .

Cet habitant de Terre-de-Bas nous a confirmé que l'espèce était encore assez courante dans cette région de l'île il y a 5 ans, période à laquelle le spécimen a été collecté.

Preuve est ainsi faite de la présence d'une espèce de scinque Mabuya sp sur Terre-de-Bas. Reste à savoir si elle est proche ou identique à celle découverte en novembre 2014 sur l'île voisine de Terre-de-Haut (B. Angin & R. Gomès, 2015).

La possibilité d'une nouvelle espèce du genre Mabuya pour le banc des Saintes n'est donc pas à exclure et demande, au vu des forts enjeux de conservation de ce genre en Guadeloupe, à être objectivée rapidement par une étude moléculaire. Une estimation de l'état de cette population est également à réaliser urgemment.

A suivre donc !

R. Gomès et B. Ibéné

Nous remercions chaleureusement les habitants des Saintes pour leur accueil chaleureux et leurs précieux témoignages. En particulier Eric, Véronique, Gislaine et Claude.

Un spécimen de scinque Mabuya sp de Terre-de-Bas, les Saintes trouvé par un habitant dans son jardin. C'est la toute première mention de scinque sur cette île.

Un spécimen de scinque Mabuya sp de Terre-de-Bas, les Saintes trouvé par un habitant dans son jardin. C'est la toute première mention de scinque sur cette île.

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Scinque Mabuya sp découvert par Baptiste Angin à Terre -de-Haut, les Saintes fin 2014

Scinque Mabuya sp découvert par Baptiste Angin à Terre -de-Haut, les Saintes fin 2014

Premières observations de scinques Mabuya sp. sur les îles des Saintes (Archipel de la Guadeloupe)

La découverte

L’un de nous (Baptiste Angin)  a eu l'heureuse surprise d’observer un scinque en novembre sur l'île de Terre-de-Haut aux Saintes.

Aussi, une nouvelle prospection a été programmée deux semaines plus tard. Et ce ne sont pas moins de 5 individus différents qui ont pu être observés et photographiés. Ce, sur une superficie d’à peine 1 200 m2 ! En revanche, des recherches complémentaires alentours  n’ont pour l’instant pas permis de mettre en évidence d’autres noyaux de population.

Si cette découverte a de quoi ravir autant les scientifiques naturalistes, c’est que les scinques sont devenus très rares en Guadeloupe !

Les scinques étaient sans doute autrefois communs et répandus sur l'ensemble des îles de notre archipel. Malheureusement, c’était avant. Avant l’introduction de redoutables prédateurs auxquels les scinques n’avaient jamais été confrontés au cours de l’évolution naturelle : mangoustes, chats errants, rats noirs, poules,  … Avant  la dégradation continue de leurs habitats naturels notamment par les déboisements étendus, le surpâturage par les petits ruminants - nombreux en divagation sur les îlets et  îles du sud -, et l’usage excessif des pesticides.

On présume que les scinques ont disparu de Grande-Terre, Basse-Terre, de Marie-Galante. Et plus récemment, de l'îlet Cochon.

Actuellement, les seules populations connues encore existantes sont celles des îles de la Désirade et de Petite Terre (Breuil, 2002; Lorvelec et al. 1998 ; Lorvelec 2011 ; Hedges & Conn, 2012 ; Pare & Lorvelec, 2012 ; Gomès & Ibéné, 2013).

Historiquement la présence de scinques aux Saintes n'avait jamais été prouvée. On retrouve dans la littérature une seule mention pour Terre-de-Bas faite par Schwartz (1967) mais cette donnée a été considérée comme erronée jusqu'alors par les herpétologues contemporains (confusion avec Terre de Bas de Petite Terre). Depuis, alors que les Saintes constituent des îles souvent visitées par des naturalistes, aucun scinque n’y avait été observé et aucun témoignage d’habitant n’en avait fait état.

Néanmoins, il était permis d’espérer sa présence car ces îles sont exemptes de mangoustes, le plus redoutable prédateur de l’herpétofaune antillaise. Ce sont d’ailleurs les dernières îles de l’Archipel guadeloupéen où les couresses (couleuvres) y sont encore assez communes. Alors que les autres couleuvres de la Guadeloupe ont disparu ou sont en danger critique d’extinction : la Petite Couresse, (Erythrolamprus juliae , ex Liophis juliae) et la Grande Couresse de Guadeloupe  (Alsophis antillensis), la Couresse des Saintes (Alsophis sanctonum), respectée par la plupart des habitants, elle, ne semble pas en danger d'extinction, tout au moins à Terre-de -Bas.

Quelques temps après, lors d'une nos prospections sur Terre-de-Bas dans le cadre de l’étude que mène L’ASFA sur les Reptiles rares de l'Archipel guadeloupéen, nous avons pu obtenir une preuve de la présence de l'espèce sur cette île ! En effet, un habitant conserve un spécimen prélevé dans son jardin il y a 5 ans.

Mais là, plusieurs autres séances de recherche sur le terrain ont été infructueuses. Ce qui nous fait craindre que ce noyau de  population soit déjà au bord de l’extinction.

Pour ces deux îles, ces données sont les premières mentions de la présence de scinques sur l'archipel des Saintes. Bien que l’observation des scinques est réputé difficile, l’absence de données sur ces îles malgré le passage d’un grand nombre de naturalistes, laisse à  penser que ces populations sont très localisées, en faible effectif, et par conséquent, menacées de disparition.

 

Nouvelle population d’une espèce déjà décrite ou une nouvelle espèce ?

 

Maintenant que la présence du Scinque est avérée sur les îles des Saintes, reste à en déterminer l’espèce. Il s'agit là d'un autre problème.

En effet, dans un passé récent, toutes les populations de scinques en Guadeloupe comme dans une grande partie des Petites Antilles faisaient partie de la même espèce Mabuya mabouya (Lacépède, 1788). En 2012, des scientifiques herpétologues américains, Hedges et Conn, ont proposé une nouvelle classification du genre basée pour la Guadeloupe sur l’analyse morphologique de quelques individus. Ils proposent ainsi de scinder les populations guadeloupéennes en cinq espèces : Mabuya desiradea pour l'île de La Désirade et les îlets de Petite Terre, Mabuya cochonae pour l'Ilet Cochon, Mabuya grandisterrae pour l'île de Grande-Terre, Mabuya guadeloupae pour l'île de Basse-Terre et Capitellum mariagalantae pour Marie-Galante.

Ainsi l'isolation géographique des îles aurait donné naissance à une espèce à part entière sur chaque île. Nous nous retrouverions en Guadeloupe avec 5 nouvelles espèces endémiques (de chaque île). Et 4 d’entre elles auraient disparu !

La dernière en date, celle de l'îlet Cochon (petite île de 25 hectares située dans le Petit Cul-de-Sac Marin) n'a pas été retrouvée malgré plusieurs prospections (Breuil, 2002 ; AEVA, com. pers. 2013 ; L'ASFA, 2014). L'hypothèse la plus plausible de sa disparition est la prédation par la population férale de chats implantée sur l’îlet (abandons délibérés ou en relation avec les habitations sur l'île). Si l’espèce y subsiste, elle serait en danger critique d’extinction. 

Pour les Scinques des Saintes, les observations de terrain et l'analyse des photographies prises confirment leur appartenance au genre Mabuya. En revanche, il nous est aujourd'hui impossible de déterminer de quelle espèce il s'agit par la simple observation des caractères morphologiques.

Est-ce une des 5 espèces décrites par Hedges et Conn en 2012 ? Est-ce l’espèce connue à la Dominique ? Est-ce l’espèce mère Mabuya mabuya ? Est-ce une espèce commune à toutes les îles de l’Archipel guadeloupéen ? Ou alors,  est-ce une nouvelle espèce pour la science qui serait endémique du banc des Saintes, la 6ième espèce de scinques de la Guadeloupe ?

Il faut relever que l'herpétofaune des Saintes montre que ses représentants sont pour la plupart, des espèces à part entière, différentes de celles du "continent". C’est le  cas pour la Couresse des Saintes (Alsophis sanctonum), le Sphérodactyle des Saintes (Sphaerodactylus phyzacinus) et l’Anolis des Saintes (Ctenonotus terraealtae). Toutes ces espèces sont endémiques aux Saintes. Autrement dit, elles sont présentes aux Saintes et nulle part ailleurs au monde !

Le juge de paix sera sans doute la génétique. Afin de préciser la taxinomie des scinques des Saintes, nous projetons donc de mener une étude moléculaire avec le concours d’un spécialiste français de la phylogénie des scinques en partenariat avec les services de l'Etat.

 

A peine découverte, cette population apparaît menacée

 

Quoi qu’il en soit, l’avenir des  populations de scinques des Saintes est très incertain. Des menaces sur les habitats où subsistent des individus sont identifiées et il y a urgence à les  réduire drastiquement.

 

Parmi les mesures qu’il conviendrait d’ores et déjà de mettre en œuvre on peut citer :

  • la préservation de tous les habitats où la présence de scinques a été notée,
  • une gestion raisonnée des populations de chats errants et divagants (prise en charge par des Associtations de Protection Animale, stérilisation, sensibilisation des propriétaires,..),
  • campagnes de piégeages de rats,
  • gestion des cabris et poules en divagation,
  • proscrire tout traitement pesticide dans les zones à scinques
  • surveillance étroite de toute arrivée d’espèce exotique envahissante (notamment la petite mangouste indienne)

 

Il va sans dire que tout projet d’aménagement dans ces zones devra scrupuleusement prendre en compte les populations  de scinques.

 

Baptiste Angin, Régis Gomès et Béatrice Ibéné 

 

AIDEZ-NOUS à mieux les connaître !!!

En l’état actuel, les Scinques font partie des espèces les plus menacées de la Guadeloupe.  Endémiques, elles ont une très grande valeur patrimoniale. Si ces espèces venaient à disparaitre ce serait une perte définitive pour la Guadeloupe mais également pour la biodiversité mondiale.
Il n'est pas à exclure que des reliquats de populations de scinques subsistent en Basse-Terre et en Grande-Terre. En effet, comme le montre la découverte aux Saintes,  l'espèce peut se faire très discrète de la communauté naturaliste et scientifique.

 

Vous pouvez participer à la connaissance et à la sauvegarde
de ces espèces patrimoniales
en nous faisant part de vos observations :
Contactez l'ASFA 
par mail : lasfa@wanadoo.fr
ou à défaut, par téléphone au  0690 50  72 32 

 

 

Scinques de  la Désirade (Mabuya desiradea)  photographié à Petite Terre en haut (R. Gomès) et à la Désirade  (B. Ibéné
Scinques de  la Désirade (Mabuya desiradea)  photographié à Petite Terre en haut (R. Gomès) et à la Désirade  (B. Ibéné

Scinques de la Désirade (Mabuya desiradea) photographié à Petite Terre en haut (R. Gomès) et à la Désirade (B. Ibéné

 

Que sont ces lézards dorés, les scinques ?

 

Des lézards  qui brillent

Les scinques sont des lézards terrestres de taille moyenne de 20 à 25 centimètres queue comprise, plus gros que les Anolis mais plus petits que les jeunes iguanes. Ils peuvent être confondus avec d’autres lézards terrestres, les gymnophtalmes qu’on appelle « chauffé soley». Mais ils sont plus grands, plus épais, de couleur plus claire et montrent une bande foncée sur les flancs.  

On reconnaît les scinques à leur corps presque cylindrique et brillant. Leur queue est plus longue que le corps. Ils présentent une couleur bronze métallique sur le dessus et les flancs. Une ligne noire caractéristique partant des narines traverse les yeux puis les flancs et s’estompe au niveau des pattes arrières. Le dessous du corps est crème.

Selon l’exposition, et la réflexion de la lumière ils apparaissent de couleur dorée ou cuivrée. Raison pour laquelle ils sont appelés par certains « lézards dorés ». D’autres dans les îles du nord où existe un autre genre, leur préfèrent le nom de « couleuvre batarde » car ces lézards ont de courtes pattes et ne sont pas très visibles lorsqu’ils s’enfuient. Leurs grands yeux et leur regard très expressif captent l’attention de l’observateur.

L’observation des scinques est difficile. Elle requiert beaucoup de patience et une grande discrétion. Ce sont des animaux plutôt farouches et qui ne sortent qu’aux heures les plus chaudes de la journée.

 

Des prédateurs d’insectes

Les scinques consomment des insectes qu’ils chassent essentiellement au sol, dans la litière, les chaos rocheux, …. Ils peuvent également rechercher leurs proies en prospectant le long des troncs d’arbre ou dans entrelacs de racines aériennes.

Des reptiles évolués

Une caractéristique des scinques assez originale dans la classe des reptiles est leur reproduction vivipare. Les femelles donnent directement naissance à des jeunes, contrairement à la plupart des reptiles qui pondent des œufs.

 

Scinque (Mabuya sp) photographié à  Terre-de-Haut, les Saintes  (crédit : B. Ibéné) -

Scinque (Mabuya sp) photographié à Terre-de-Haut, les Saintes (crédit : B. Ibéné) -

Attention tout lézard brillant n'est pas un scinque !
Les scinques peuvent être confondus avec les chauffé soley 

 

Les gymnophtalmes sont aussi des lézards terrestres brillants qui sortent au plus chaudes heures de la journée (10-15h). On les appelle "chauffé soley".

Le Gymnophtalme d'Underwood (Gymnophtalmus underwoodiest une espèce exotique en pleine expansion en Guadeloupe. Il est devenu très commun à la différence de nos scinques endémiques, rares et très localisés. 

Il est plus petit que nos scinques : 6-8 cm maximum. De couleur bronze, les gymnophtalmes brillent au soleil mais sont dépourvus de la bande noire latérale caractéristique des scinques. Ils ont les pattes très courtes et se déplacent en serpentant au sol sur la litière.

 Dans le doute, n'hésitez pas à prendre des photos
et à nous les envoyer à cette adresse

 

gymnophtalmes d'Underwood appelés "chauffé soley". A ne pas confondre avec les scinques. (Photos : R. Gomès (h); K.Questel (b))
gymnophtalmes d'Underwood appelés "chauffé soley". A ne pas confondre avec les scinques. (Photos : R. Gomès (h); K.Questel (b))

gymnophtalmes d'Underwood appelés "chauffé soley". A ne pas confondre avec les scinques. (Photos : R. Gomès (h); K.Questel (b))

Références 

 

  •  Hedges B. & Conn C.E., 2012. A new skink fauna from Caribbean islands [Squamata, Mabuyidae, Mabuyinae], Zootaxa, 3288 : 1-244 
  • Lorvelec O., Barre N. & Pavis C. 2012. Les dernières populations de Scinques dans les Antilles françaises : état des connaissances et propositions d'actions. Rapport AEVA n°35 , Octobre 2012. 35 pp.
  • Miralles A, Carranza S, 2010. Systematics and biogeography of the neotropical genus Mabuya, with special emphasis on the Amazonian skink Mabuya nigropunctata (Reptilia, Scincidae). Molecular Phylogenetics & Evolution, 54(3): 857-869.
  • Miralles A, Rivas Fuenmayor G, Bonillo C, Schargel WE, Barros T, Garcia-Pérez JE & Barrio-Amoros CL, 2009. Molecular systematics of Carribean skinks of the genus Mabuya (Reptilia, Scincidae), with descriptions of two new species from Venezuela. Zoological Journal of the Linnean Society, 156: 598-616.
  • Miralles A, Barrio-Amoros CL, Rivas G & Chaparro-Auza JC, 2006. Speciation in the "Várzéa" flooded forest: a new Mabuya (Squamata: Scincidae) from Western Amazonia. Zootaxa, 1188: 1-22
  • Breuil M., 2002.  Histoire Naturelle des Amphibiens et Reptlies tesrrestres de l'archipel Guadeloupéen. Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélémy. Patrimoines Naturels, 54 : 339 p.

 

Notes

  • Paré T. et Lorvelec O., 2012. Mabuya desiradae (Désirade Skink). Conservation. Caribbean herpetology, 38:1. 

 

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Le lieu magnifique de l'observation : la Grande Rivière à Goyaves  (crédit photo : R. Gomès et B. Ibéné).Le lieu magnifique de l'observation : la Grande Rivière à Goyaves  (crédit photo : R. Gomès et B. Ibéné).

Le lieu magnifique de l'observation : la Grande Rivière à Goyaves (crédit photo : R. Gomès et B. Ibéné).

Balbuzards pêcheurs caribéens Pandion haliaetus ridgwayi ( crédit photo : dfaulder et Matthieu Sileo)   Balbuzards pêcheurs caribéens Pandion haliaetus ridgwayi ( crédit photo : dfaulder et Matthieu Sileo)

Balbuzards pêcheurs caribéens Pandion haliaetus ridgwayi ( crédit photo : dfaulder et Matthieu Sileo)

 

Première observation exaltante d'un couple

de Balbuzards pêcheurs caribéens

Pandion haliaetus ridgwayi

 

C'est ce dimanche 15 février, que nous avons pu faire cette observation au cours d'une sortie nautique réalisée par L'ASFA dans le cadre du suivi consacré essentiellement au Pélican brun (dont nous suivons le retour en tant que nicheur en Guadeloupe depuis une petite dizaine d'années). Mais bien sûr un oeil attentif est également porté aux autres oiseaux marins et de zones humides .

 

Le Balbuzard

Le balbuzard pêcheur est également appelé aigle pêcheur, mais aussi chez nous Gligli Montagne. Avec son mètre soixante d'envergure, c'est le plus grand rapace qu'il nous est permis d'observer en Guadeloupe.  Il chasse dans les eaux cotières et dans les zones humides (mangrove , étangs , rivières, ...).
 

Mais Il y a balbuzard et balbuzard !

En effet, si le balbuzard pêcheur s'observe régulièrement sur notre archipel, jusqu'alors les observations rapportées étaient toujours celles d'individus de la sous-espèce nord américaine Pandion haliaetus carolinensis .

 

L'observation...

Alors que nous naviguons sur la Grande Rivière à Goyaves non loin de son embouchure, balbuzards en vue !

Et comme à chaque fois, grande attention est portée aux signes distincitifs.

Et là, pour la première fois en 15 ans d'observation pour l'ASFA : nous observons un couple caribéen !

Le première individu, sans doute un mâle, qui vole droit devant est petit et très clair : ventre, poitrine et tête sont entièrement blancs. Aucune tache sur la poitrine et pas l'ombre d'un quelconque bandeau noir traversant l'oeil. A cet instant on comprend que nous avons au-dessus de nous un balbuzard de la sous-espèce caribéenne P. h. ridgwayi. Celle qui nichait chez nous au temps des Amérindiens et qu'aucun ornithologue comtemporain n'a observé depuis en Guadeloupe.

La femelle derrière, plus imposante présente une poitrine et un ventre tout aussi blancs. Nous ne pouvons observer le dessus de sa tête, en revanche, elle possède un bandeau foncé au travers de l'œil comme chez la sous-espèce nord-américaine. 

 

Le Balbuzard pêcheur caribéen Pandion haliaetus ridgwayi

Cette sous-sespèce autrefois largement répandue dans les Caraïbes a vu son aire de nidification se réduire fortement, nififiant aujourd'hui des Grandes Antilles jusqu'au Bélize. Quelques essais de nidification sont rapportés des Îles Vierges, de Puerto Rico et de Sainte-Lucie où elle a nidifié en 2006.

Elle est irrégulièrement vue aussi à la Barbade, à la Dominique, à la Martinique et jusqu'à Sainte-Lucie.

Nous avons bien recueuilli quleques témoignages de nidification du Balbuzard ces 20 dernières années en Guadeloupe mais aucun d'entre-eux n'a pu être prouvé. Quelques signes plus précis depuis l'an passé, nous laissent à penser que l'espèce pourrait de nouveau s'installer en Guadeloupe.

Mais quelle sous-espèce sera la première à nicher ?  P. h. ridgwayi ou P. h. carolinensis ?

Cette dernière est un hôte régulier en Guadeloupe, où les individus nichant au nord du continent américain viennent chaque année passer l'hiver sur le littoral et les rivières des îles de la Caraïbes et de l'Amérique du sud. Les individus immatures restent sous nos latitudes un peu plus longtemps et peuvent être vus toute l'année. Ils regagneront leur pays d'origine lorsqu'ils seront assez mûres pour se reproduire, vers l'âge de 3 ans.

 

 

 

Livrez- vous à un exercice de science participative !

Faites-nous faire part de toute observation d'oiseaux nicheurs

(nids, balbuzard transportant une branche, ...)

lasfa@wanadoo.fr

tel : 0690 50 72 32 

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Attention, le Balbuzard pêcheur comme tous les grands rapaces

est extrêmement sensible au dérangement sur son aire de nidification.

Il est recommandé de ne pas approcher à moins de 300 mètres de son nid

et surtout de ne pas y rester longtemps ! 

 

 

Béatrice Ibéné, Nathalie Serrand, Fabienne Issaly et Régis Gomès

 

 

 

Fabienne, Nathalie et Régis de L'ASFA  (crédit photo B . Ibéné)

Fabienne, Nathalie et Régis de L'ASFA (crédit photo B . Ibéné)

Autre source d'émerveillement lors de cette sortie : de somptueuses Grandes aigrettes (Ardea alba) en parade nuptiale (photo: R.Gomès)

Autre source d'émerveillement lors de cette sortie : de somptueuses Grandes aigrettes (Ardea alba) en parade nuptiale (photo: R.Gomès)

et lors d'une petite pause aquatique en PMT : un superbe et très zen barracuda et un trop joli poisson coffre mouton (crédit photos : R. Gomès) !et lors d'une petite pause aquatique en PMT : un superbe et très zen barracuda et un trop joli poisson coffre mouton (crédit photos : R. Gomès) !

et lors d'une petite pause aquatique en PMT : un superbe et très zen barracuda et un trop joli poisson coffre mouton (crédit photos : R. Gomès) !

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crédit photo : Régis Gomès

crédit photo : Régis Gomès

Suivi de la reproduction de la colonie de Pélicans bruns (Pelecanus occidentalis occidentalis) du Gosier (Guadeloupe, Antilles françaises) saison 2013/2014 - L'ASFA - Août 2014 

Monitoring of reproduction in 2014 of the colony of Brown Pelican (Pelecanus occidentalis occidentalis) in Le Gosier (Guadeloupe, French West Indies).

 

 

Téléchargez l'article de L'ASFA : ICI 

 

R. Gomès et B. Ibéné, 2014. Suivi de la reproduction de la colonie de Pélicans bruns (Pelecanus occidentalis occidentalis) du Gosier (Guadeloupe, Antilles françaises) saison 2013/2014. L'ASFA - Août 2014 

Crédit : Régis Gomès

Crédit : Régis Gomès

I - Historique de la nidification du Pélican brun en Guadeloupe

Le Pélican brun semblait être un nicheur commun en Guadeloupe au 17ème siècle. Suite à une chasse outrancière réalisée aux 18 et 19ème siècles, il disparut de nos îles comme oiseau nicheur. Il devint rare à observer jusqu’au milieu du 20ème siècle.

Les années 1990 virent un renouveau des populations dans la Caraïbe. Cette dynamique positive combinée à sa protection intégrale en Guadeloupe est à l’origine de l’augmentation des observations dans l’archipel guadeloupéen.

Ces trente dernières années quelques cas isolés de tentatives de nidification sont cités : - nidification d'un couple à Grand Ilet - Les Saintes en 1984 (E.Benito Espinal) - nidification d'un couple en 1996 à la plage Caraïbe de Pointe-Noire (AEVA)

Puis vinrent les installations de deux colonies de reproduction dans les années 2000 :

- l'une en Grande Terre sur la commune du Gosier, découverte par l’ASFA (1) en 2007 (installation probable en 2005)

- l'autre à Terre de Bas des Saintes ;

La colonie du Gosier la seule connue en Guadeloupe continentale fait l’objet d’une surveillance annuelle par L’ASFA. Elle comportait chaque année entre zéro et une dizaine de nids depuis sa découverte. La forte augmentation des effectifs en 2013 (2) nous a conduit à réaliser un suivi régulier et rigoureux pour la saison 2013 /2014.

 

II - Situation de la colonie

La colonie se trouve sur la commune du Gosier sur Grande-Terre. Elle est située en milieu péri-urbain sur une falaise de 25 à 30 mètres de hauteur. Celle-ci est en grande majorité entièrement recouverte d’une végétation arbustive et lianescente dans ses parties les plus verticales et arborée dans les parties à forte pente.

 

III – Objectifs

Le but principal de ce suivi est de connaitre la phénologie de la reproduction au sein de cette colonie ainsi que ses effectifs. De plus, les observations réalisées concourent à l’amélioration de la connaissance générale de l’espèce en Guadeloupe.

Les résultats obtenus pourront contribuer à la conservation de cette espèce protégée classée "Vulnérable" dans la liste rouge des oiseaux menacés de Guadeloupe(3) et inscrite en annexe II du protocole SPAW.

 

IV - Méthode de suivi

12 sorties ont été réalisées depuis le littoral de Décembre 2013 à Août 2014 : 24/12 en 2013, et 20/01, 03/02, 06/02, 21/02, 21/03, 23/03, 24/03, 13/04, 10/05, 31/05, 12/07, 03/08 en 2014.

Les observations ont été réalisées depuis 2 points distincts : . Le premier, est situé en contre bas et à l’écart de la colonie (distant de 200 à 300m des nids). Il nous a permis

de calculer le taux de reproduction en suivant tout le long de la saison deux échantillons de nids. . Le second point, se situe lui au-dessus de la colonie sur une propriété privée où les oiseaux ont l’habitude de la présence humaine. De ce point, nous avons pu observer les oiseaux de plus près et suivre les différents stades

d’élevage des poussins.

Aucun point depuis le littoral ne permettant d’observer l’ensemble de la colonie, les observations ont été complétées par 3 sorties nautiques (19/01, 02/02, 16/04. Des photographies de l’ensemble de la colonie ont été réalisées à chaque sortie afin de comptabiliser les nids (l’état de la mer ne permettant pas une bonne observation à la jumelle).

Cette méthode nous a permis de réduire le temps passé en bateau sous la colonie (moins de 10 minutes). Ainsi a été minimisé le stress des oiseaux les plus bas installés. De même, afin d’éviter tout dérangement, nous avons toujours gardé une distance minimale de 120 mètres vis à vis du pied de falaise, et réalisé une approche tangentielle à vitesse lente.

Les dates figurant dans les résultats correspondent à des observations directes. Les périodes moins précises découlent de ces dates et ont été estimées selon l’âge des poussins observés et les données bibliographiques (Temps d’incubation, durée d’élevage, temps de construction du nid...).

 

IV - Résultats

 

Phénologie de la période de reproduction

Les premières parades nuptiales sur le site de la colonie débutent à la mi-octobre, suivies de la construction des nids. Les premières pontes sont réalisées lors de la seconde décade de novembre.

Les premiers poussins âgés de quelques jours sont observés le 24 décembre.

Le 19 janvier, un comptage depuis la mer en face de la colonie, nous permet de comptabiliser 57 nids sur l’ensemble de la colonie à tous les stades de développement.

Début février, la reproduction bat son plein avec 66 nids observés. De nouveaux couples s’installent plus au nord probablement en raison d’une saturation au sein de la colonie principale.

6 couples s’installent à une centaine de mètres et 5 autres à environ 200 mètres sur l’ancien site découvert dans les années 2000. Ils rejoignent un couple déjà installé qui nourrit un jeune âgé d’environ 4 semaines. Ces nouveaux couples installent leur nid pour la majorité dans des Poiriers pays encore dépourvus de feuilles.

Fin mars, 11 couples viennent les rejoindre et s’installent plus bas sur un amandier et sur des Figuiers blancs (Ficus citrifolia).

Mi-Avril sur la colonie principale, beaucoup de jeunes se sont envolés où sont proches de l'envol. Il n’y a plus de poussins en duvet et seuls 2 nids sont encore au stade couvaison. Les 2 dernières pontes ont lieu respectivement vers la première semaine d’avril et la première semaine de mai.

Ces dates sont comparables à celles de la saison passée où la dernière ponte avait eu lieu à la mi-avril.

Ces 2 pontes ont été réalisées sur la colonie initiale sur des nids qui avaient déjà été utilisés cette année avec élevage de jeunes.

Ainsi la dernière éclosion a eu lieu début juin, pour un envol des jeunes début Août. Le 3 août, il ne reste que 3 nichées qui n’ont pas encore pris leur envol mais ce qui ne devraient pas tarder.

Aussi, l’activité de reproduction cette saison 2013/ 2014 aura débuté en octobre pour prendre fin en Août : elle s’est donc étalée sur 10 mois.

Nombre de couvées

Cette saison, ce n’est pas moins de 91 nids occupés qui ont été observés sur la colonie, ces derniers donnant 88 nichées.

 

 

Etendue de la colonie, distribution

La colonie initiale située sur le site déjà utilisé les années précédentes (A) s’étale sur une longueur de 45 mètres. Des installations de nids y auront lieu d’octobre à Janvier. Un nid isolé (Point orange A’) bien plus à l’est est découvert en février lors de la perte des feuilles. Ce dernier occupé par un couple avec un jeune d’environ 4 semaines a dû s’installer à la mi-novembre.

Elle s’agrandit de part et d’autre (B) à la mi-janvier pour s’étaler sur une longueur totale de 70 mètres. C’est sur cette partie ouest que la grande majorité des couples s’installeront. Cette partie de la colonie sera utilisée jusqu’à début juin, hormis les deux couples qui se sont installés sur des anciens nids (point vert).

Elle s’étendra plus au nord début février (C) puis fin mars (D) pour atteindre 160 mètres de longueur.

 

 

Hauteur des nids

La hauteur des nids varie selon les zones utilisées et donc suivant la végétation. Dans la partie ouest (A et B) les nids sont installés à partir de 7 mètres jusqu’en haut de la falaise à 25 mètres. Dans la zone est (C et D), les nids sont installés sur des arbres à des hauteurs variant de 12 à près de 40 mètres. Les plus hauts sont installés au sommet de Poiriers pays (Tabebuia heterophylla), de 20-25 m de hauteur situés à mi falaise. Seuls deux nids sont installés très bas à l’extrême nord sur des Lianes à barriques (Trichostigma octandrum) recouvrant des Pandanus sp. à environ 4 ou 5 m de hauteur par rapport à la mer.

 

Supports de nids

La colonie principale (A) est située sur une partie de falaise verticale couverte d’une végétation arbustive et lianescente. La grande majorité des nids sont installés sur de la Liane à Barrique (Trichostigma octandrum) qui forme une couverture quasi continue et recouvre une grande partie des arbustes présents. Les arbustes émergents du tapis de liane sont également utilisés.

Un grand raisinier bord de mer (Coccoloba uvifera) situé en limite de la colonie principale accueille 4 nids. Les zones utilisées restantes sont à pente abrupte et couvertes d’une végétation arborée. Des nids y ont été installés sur des Poiriers pays (Tabebuia heterophylla), un Amandier pays (Terminalia catappa), des Figuiers blancs (Ficus citrifolia) ainsi qu’un Gommier rouge (Bursera simaruba) sur lequel un nid est situé à une enfourchure de branches.

L’attractivité des zones recouvertes par la Liane à Barrique pour l’installation des nids est évidente pour le Pélican brun sur ce site.

En effet, cette liane grimpante recouvrante offre aux pélicans plusieurs avantages par rapport à une installation dans un arbre :

- - -

un support solide et plan pour la construction du nid et l’entrainement des jeunes avant l’envol, une très bonne visibilité pour l’oiseau couveur lui permettant une surveillance aisée, une accessibilité facile au nid. Ce qui est important lors des phases de nourrissages ainsi qu’en cas de dérangement.

 

Nombre de poussins à l’envol

Chaque nid n’a pu être suivi du fait de l’étendue de la colonie et de l’impossibilité d’observer la totalité des nids depuis nos points d’observation terrestre. Néanmoins, nous avons observé et suivi jusqu’à l’envol des jeunes deux échantillons de nids : l’un en début de saison (n=13 du 24/12 au 03/02) et le second en fin de saison (n=17 du 13/04 au 12/07).

Nous pouvons constater que le taux de reproduction est plus faible en seconde partie de saison : 1,53 poussin par nid contre 2,07 en début. De plus, nous avons observé près de 18% d’échecs en fin de saison alors que nous n’en avions pas observé en début. Le pourcentage de nichées à 3 jeunes est également plus faible en fin de saison qu’au début : 5,88% contre 38,46%.

Tableau 1 : Nombre de poussins à l’envol par nids sur les deux échantillons étudiés.

En appliquant ces deux taux de reproduction pour les nids réalisés en première partie (n=66) et seconde partie de la période de nidification (n=25), nous arrivons donc à la production de 175 jeunes en 2014.

 

Mortalité de poussins

Nous avons constaté la présence d’au minimum 4 poussins morts sur la colonie ; tombés du nid où à proximité. Ils avaient tous à des âges compris entre 3 et 5 semaines. Il est fort possible que des poussins plus petits morts soient passés inaperçus.

Chez cette espèce, il est connu que les oisillons éclos les premiers peuvent tuer leurs jeunes frères et sœurs. Soit directement en les picorant la tête soit en les poussant hors du nid ou indirectement, en ne leur permettant pas d’accéder à la nourriture apportée par les parents.

 

Dans un nid, nous avons pu observer le plus jeune poussin subir des coups de bec d’un autre poussin (Photographie 5) mais sans que cela n’ait eu de répercussion, tous les poussins s’étant envolés.

En revanche, un poussin assez grand, âgé d’environ 5 semaines est mort certainement de faim. Nous avons en effet observé à plusieurs reprises que seul le second poussin récupérait toute la nourriture à chaque nourrissage du ou des parents.

Il convient de noter que la zone comporte une grande densité d’iguanes communs (Iguana iguana). Toutefois, aucune interaction entre les deux espèces n’a été constatée.

 

V - Cohabitation avec les riverains

Jusqu’alors, la taille plus modeste et la situation de la colonie faisaient qu’elle n’était remarquée que par les riverains les plus proches. En outre, elle ne semblait pas les gêner. Le fort développement des effectifs nicheurs cette saison a engendré un étalement de la colonie et l’installation de nombreux nids en haut de falaise. Ainsi des nids ont été construits à proximité immédiate de soubassements de terrasses (jusqu’à moins de 5 mètres des terrasses).

Le Pélican brun est connu pour être très sensible au dérangement en période de reproduction. Il évite généralement la cohabitation avec l’homme. Aussi, il apparaît surprenant que la colonie, dans sa partie sud, soit installée directement sous quatre habitations. En réalité, 3 d’entre elles sont inoccupées, leur apportant ainsi la tranquillité nécessaire. La quatrième maison est certes habitée mais ses occupants font preuve de bienveillance envers la colonie.

Néanmoins, au pic de la saison les occupants nous ont fait part des désagréments occasionnés plus importants cette année (forte odeur du guano et déjections des oiseaux sur la terrasse). Dans la partie nord les nids étant installés en zone boisée et plus éloignés des habitations, ils n’occasionnent pas de désagrément pour les riverains.

 

VI – Menaces avérées et potentielles

 

Survols aériens

Lors de nos observations le passage d’aéronefs à proximité de la colonie est apparu comme une menace pouvant être sérieuse selon le type d’aéronef, la hauteur et la distance de vol. En effet nous avons pu constater :

 

 

- que le passage de petits avions de tourisme parallèlement à la côte à une distance de 400 à 500 m n’a pas entrainé de réaction apparente des oiseaux. Ce qui pourrait laisser à penser que cette distance de vol n’occasionne pas dérangement. Néanmoins cette absence de réaction peut aussi s’expliquer par une habituation des oiseaux au passage de certains avions aux horaires et caps identiques.

- qu’à hauteur identique la réaction des oiseaux au passage d’un hélicoptère est plus perturbatrice que celle d’un avion de tourisme.

- que le passage d’un hélicoptère au-dessus de la colonie à une hauteur d’environ 250 mètres a provoqué une réaction d’inquiétude au sein de la colonie sans envol d’oiseaux.

- le passage d’un hélicoptère virant devant la colonie (200 à 250 m) pour des prises de vues à une hauteur d’environ 150 m au-dessus de la mer a provoqué une panique générale au sein de la colonie avec l’envol de tous les jeunes oiseaux volants et adultes. De nombreux poussins non volants étant paniqués au nid.

Ainsi certaines approches aériennes, notamment répétées, doivent avoir un impact important lors de l’installation des couples et l’élevage des jeunes.

 

Dérangement et destruction de nids par des travaux

La réalisation de travaux lourds dans les habitations situées juste au-dessus du cœur de la colonie, peuvent engendrer un impact important s’ils sont réalisés en pleine période de reproduction, notamment lors de l’installation des nids et lorsque les poussins sont âgés de moins d’un mois.

Rappelons qu’il y a quelques années L’ASFA avait dû intervenir auprès d’un des propriétaires d’une villa en rénovation afin de faire cesser le rejet de déblais de travaux par dessus la falaise qui portait directement les nids présents ! C’est d’ailleurs la saison suivante qu’aucune nidification n’avait pu être observée.

 

Dérangement par les engins nautiques.

Le site de la colonie a été jusqu’à aujourd’hui relativement peu dérangé du fait sa situation en falaise. Son approche par voie terrestre est impossible du fait de la présence de propriétés résidentielles privées tout le long. Et côté mer, elle se situe en dehors des voies courantes de navigation. La grande majorité des embarcations passant à plus de 400 mètres de distance.

La taille de la colonie jusqu’alors peu importante la faisait passer inaperçue. Mais, avec l’explosion cette année des effectifs, ce n’est plus le cas pour un œil averti. Un dérangement important est alors à redouter si la colonie devient connue du grand public.

Le développement anarchique de visites en embarcations nautiques, notamment en cas d’approches bruyantes, trop rapides ou à trop faible distance du pied de falaise, risque fort de dissuader des couples nicheurs de s’y installer et de provoquer l’abandon des nids les plus bas.

L’impact sera d’autant plus important en période d’installation des nids et lors de l’élevage des jeunes poussins (moins d’un mois).

 

 

Prédation

Bien qu’aucune interaction entre les pélicans et les iguanes n’ait été constatée lors de nos observations, il conviendrait d’exercer une pression d’observation plus importante autour des nids. En effet, certains auteurs (4) rapportent des cas de prédation d’iguanes communs sur des œufs de pélicans bruns.

 

Discussion

La bonne dynamique de la colonie du Gosier est attestée cette année par l’explosion des effectifs et assure ainsi au pélican brun le statut d’oiseau nicheur régulier en Grande Terre. Elle a peut-être déjà été à l’origine d’un essaimage de couples, comme celui s’étant installé dans le Grand Cul-de-sac marin (5). Afin de mieux appréhender la restauration de cette espèce menacée de Guadeloupe, il apparait crucial de vérifier à la prochaine saison si la colonie des Saintes connaît elle aussi une telle dynamique et si d’autres couples s’installent sur les îlets du Grand cul de sac marin, tout en réitérant le monitoring de la colonie du Gosier.

Sans attendre les résultats de ces études, compte tenu des menaces pouvant apparaitre, la commune du Gosier se doit de tout faire pour préserver durablement sa colonie. Elle peut en effet s’enorgueillir d’abriter sans doute la principale colonie nicheuse de Pélicans bruns de Guadeloupe, emblème de la commune qui lui a donné son nom.

Le suivi de cette colonie permet de vérifier que la quiétude des sites de nidification constitue bien un facteur prépondérant d’attractivité comme le rapporte la littérature scientifique.

Bien d’autres sites potentiels existent en Guadeloupe notamment ceux utilisées par les oiseaux comme reposoirs et/ou dortoirs (îlots de mangroves, îlet Kahouanne, Grande saline de Saint-félix, ...). L’exemple de la colonie du Gosier nous confirme que ces sites utilisés pour le repos sont très souvent choisis ensuite pour la nidification pour peu que les oiseaux y trouvent une quiétude suffisante.

Aussi, conviendrait-il :

- - -

d’inventorier les sites potentiels de façon exhaustive, d’identifier les plus favorables,

et de mettre en œuvre toutes les mesures adéquates afin d’assurer la tranquillité des oiseaux sur les sites ainsi retenus. Ces mesures devront être appliquées de façon continue et durable.

 

 

Cette nécessaire durabilité des mesures est une autre leçon à tirer du monitoring de la colonie du Gosier. Suite à l’installation de couples pionniers, le développement d’une colonie en bon état de santé n’est assuré qu’au bout de plusieurs années de conditions favorables. En l’occurrence, Il aura fallu près de 10 ans pour celle du Gosier.

En outre, ces mesures pourraient également favoriser le retour de la Frégate magnifique (Fregata magnificens) en tant qu’oiseau nicheur en Guadeloupe. Décimée sur ses sites de nidification aux 17ème et 18ème siècles, cette autre espèce emblématique extrêmement sensible au dérangement, n’a jamais pu recouvrer son statut de nicheur en Guadeloupe. Pourtant notre archipel ce situe entre la plus grande colonie des Petites Antilles qui se situe au nord à moins de 150 km (Barbuda) et au sud par une petite colonie installée depuis quelques années à une centaine de kilomètres (Dominique).

 

 

Remerciements

Nous tenons à adresser nos plus vifs remerciements à Madame DUPIN qui nous a permis d’accéder à sa propriété, pour sa disponibilité et la transmission de ses précieuses observations. Sa bienveillance à l’égard de la colonie est à saluer. Jacques Fournet pour son aimable aide à la diagnose des essences support.

Isabelle Houllemare (L’ASFA) et Fanny Ballard-Guerard qui nous ont accompagnées lors d’une sortie nautique de L’ASFA dédiée à la nidification du pélican.

 

 

 

 

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Publié le par asfa
Publié dans : #Etudes ASFA, #Chauves-Souris, #Groupe Chiroptères Guadeloupe, #projet éolien

L'ASFA et le Groupe Chiroptères de Guadeloupe ont déposé un avis circonstancié à l'enquête publique qui porte sur le Projet de fermes éoliennes dans les hauteurs de Sainte-Rose (Esperance, Bellevue).

Ce projet prévoit de disposer des éoliennes en lisière de forêt ce qui constitue une menace grave pour nos espèces de chauves-souris. Singulièrement pour les endémiques et sub-endémiques les plus rares et menacées : La Sérotine de la Guadeloupe (Eptesicus guadeloupensis), le Chiroderme de la Guadeloupe (Chirodema improvisum) et le Myotis de la Dominique (Myotis dominicensis).

La Sérotine de la Guadeloupe est la seule espèce de mammifère strictement endémique à la Guadeloupe (Basse-Terre) et elle est en danger critique de disparition !

 

De plus, ce projet viole plusieurs dispositions du code de l'environnement, du SAR et du Schéma Régional Eolien.

 

Nous ne sommes évidemment pas opposés au développement de l'éolien en tant qu'énergie renouvelable mais les projets se doivent de prendre en considération les enjeux de préservation de la biodiversité. Les chauves-souris symbolisent cette biodiversité exceptionnelle mais fragile, unique et irremplacable ! Elles risquent de payer un très lourd tribut à des éoliennes ainsi placées à l'interface de forêts humides.

 

 

Résumé de l'AVIS :

AVIS TRES DEFAVORABLE SUR L'EMPLACEMENT DES EOLIENNES  

ET SUR LES MESURES DE REDUCTION ET DE COMPENSATION ENVISAGEES 

 

 

Cet avis négatif  est fondé sur plusieurs éléments : 

 

1- La position en lisière forestière des éoliennes est une contrainte 

environnementale rédhibitoire. Les lisières forestières sont les voies de 

déplacement et de chasse les plus communément utilisés par les Chiroptères,  

 

2- La présence avérée à proximité immédiate de plusieurs espèces de Chauves- 

souris à haute valeur patrimoniale et au statut de conservation défavorable à 

très défavorable, 

 

3- La présence avérée sur le site d'espèces de Chauves-souris connues pour être 

particulièrement impactées par les éoliennes, 

 

4- Une  méthodologie d'étude d'impact très incomplète d’où découlent des 

connaissances très lacunaires de l'utilisation du site par les différentes 

espèces de Chiroptères, 

 

5- Une insuffisance notoire des mesures de réduction d'impacts et des mesures 

compensatoires prévues. Certaines imposées par le SAR, sont inexistantes. 

 

 

Avis ASFA /GCG déposé en Mairie de Sainte-Rose

Sérotine de la Guadeloupe (Eptesicus guadeloupensis) une chauve-souris en danger critique de disparition qui existe en Basse-Terre et nulle part ailleurs au Monde ! (photo: Anne et Michel Breuil)

Sérotine de la Guadeloupe (Eptesicus guadeloupensis) une chauve-souris en danger critique de disparition qui existe en Basse-Terre et nulle part ailleurs au Monde ! (photo: Anne et Michel Breuil)

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