Cher.e.s adhérent.e.s et sympathisant.e.s, les oiseaux de Guadeloupe et Saint-Martin ont besoin de votre aide !
Le préfet de la Guadeloupe s’apprête à ré autoriser la chasse des oiseaux que le Tribunal Administratif de Basse-Terre avait suspendue par ordonnance le 26 septembre dernier suite au recours déposé par L’ASFA , L’ASPAS , Totijon et la LPO !!
Nous vous invitons à manifester votre opposition au projet de nouvel arrêté qui est quasiment identique à l'arrêté suspendu, en envoyant un courriel à cette adresse :
chasse.guadeloupe@developpement-durable.gouv.fr
Voici des éléments que vous pouvez indiquer dans votre message :
Vous vous opposez :
- à la chasse du Pigeon à cou rouge classée par l’UICN en DD c'est à dire en Données insuffisantes pour connaître son statut de conservation . On ne connaît pas ses effectifs et la dynamique de sa population en Guadeloupe . Le quota de 7 oiseaux/ chasseur/jour de chasse ( Il était à 10 dans le précédent arrêté) correspond à une autorisation d'abattre plusieurs dizaines de milliers d'oiseaux ( 2600 chasseurs officiels, 28 jours de chasse restants pour cette espèce ) !!
Ce, sans aucun quota global, ni marquage des oiseaux qui permettrait un contrôle efficient. Aussi, le principe de précaution doit s’appliquer comme le Juge des référés l'a décidé, et avant lui, plusieurs autres juges.
- à la chasse de la Colombe à croissants, espèce endémique des Petites Antilles et de Porto Rico (où elle est rare)dont la période de reproduction peut s’étendre en novembre et décembre . Or le Code de l'Environnement interdit de chasser des oiseaux en période de reproduction et de dépendance des jeunes.
- à la chasse des limicoles ( oiseaux de rivage , de passage chez nous ) car toutes les publications scientifiques attestent que la majorité des espèces sont en fort déclin sur toute leur aire de répartition
De plus, L'Etat ne se donne pas les moyens de contrôler l'exercice de la chasse en Guadeloupe. Ainsi, il n'y a eu que 4 jours de contrôles de l'exercice de lachasse l'an dernier. Et AUCUN contrôle sur la Désirade , Marie- Galante, Port-Louis , Morne -à l'eau , Abymes , Baie-Mahault , Sainte-Rose, Deshaies, le grand sud. Seuls 8 chasseurs ont été contrôlés sur toute la BT !!
Alors vous qui êtes attachés à la nature de la Guadeloupe, à ses oiseaux, participez à la consultation publique en vous opposant à ce projet de nouvel arrêté !!
Préservons notre biodiversité , ce patrimoine naturel unique et irremplaçable,
Préservons l’héritage que nous laisserons à nos enfants
Les chasseurs sont très mobilisés mais il ne représentent qu'1% de la population, à nous de leur montrer que nous tenons à nos oiseaux en bon état de conservation et que ce patrimoine ne leur appartient pas à eux seuls !
Data and other information related to assessing the conservation status of shorebirds, such as populations, thresholds and important migratory stopovers.
Entre les membres d'associations de protection de l'environnement qui s'opposent à l'arrêté préfectoral autorisant la chasse en Guadeloupe et certains chasseurs, la tension n'est pas redescendu...
Fabienne, Nathalie, Pauline, Baptiste et Régis mobilisés pour la sortie nautique de L'ASFA consacrée au suivi des colonies nicheuses de pélicans bruns. C'est aussi l'occasion de réaliser de belles observations naturalistes (Photo: B. Ibéné)
Une partie de la colonie de Pélicans bruns du Gosier découverte et suivie par L'ASFA depuis 2008. Une distance minimale de 50 mètres est indispensable pour éviter tout dérangement. (Photo: R. Gomès)
La colonie de Pélicans bruns du Gosier semble retrouver des couleurs
Un beau soleil nous accueille ce dimanche 20 décembre 2015 pour la sortie annuelle de visite des deux colonies de Pélicans bruns du Gosier et du Grand Cul-de-sac marin. Les populations de ce superbe oiseau ont été lourdement affectées - entre autres - par la présence de DDT, un insecticide organochloré très rémanent, dans son environnement, entrainant sa quasi disparition dans les années 70 (bioaccumulation impactant sa reproduction). Depuis l'interdiction de ce pesticide dans les années 70 et il a fallu attendre les années 90 et des plans de restauration américains pour voir les populations mondiales remonter.
Ouf..! Un premier soulagement après la forte baisse constatée à la saison 2014/2015 (- 35% de nids par rapport à la sasion babyboom de 2013/2014).
Pourvu que cette belle saison se poursuive sans encombres notamment sans dérangements auquels les pélicans sont extrêmement sensibles quand ils sont en période de reproduction.
Retour vers la Rivière salée, non loin de la colonie du Gosier, nous observons un Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus occupé à se délecter de sa proie fraichement pêchée.
Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) sur un figuier. C'est un migrateur régulièrement observé en Guadeloupe en cette période (septembre mars). (Photo : R. Gomès)
Un arrêt un peu avant la Rivière Salée, nous sommes interpellés par un groupe de Sternes royales (Thalasseus maximus) posées très scrupuleusement tous les 50 cm sur une structure flottante. Reconnaissables à leur grande taille et leur bec orangé, elles semblent poser pour la photo !
Nous remarquons que 4 d’entre-elles sont baguées, certainement par un ornithologue ou biologiste plus au nord sur un de ses sites de nidification.
Une mouette atricille (Leucophaeus atricilla) encore en plumage d’été est aussi présente. Une sterne de Caugek (Thalasseus sandvicensis) ou, selon les auteurs, Sterne de Cabot (Thalasseus acuflavidus) tente de s'intercaler, mais la résidence affiche complet !
Deux sternes royales et une sterne de Cabot dans le Petit Cul-de-sac-Marin (Photo: R. Gomès)
De belles surprises côté faune marine
Régis nous fait découvrir en mangrove un simple merveille : des méduses de mangrove Cassiopea andromeda. Elles affectionnent ces fonds peu profonds et protégés des courants. Où, posées sur le fond vaseux, ombrelles retournées, tentacules buccaux vers le haut, elles attendent leurs proies qui par malheur pendront leurs jardins de tentacules colorées pour un quelconque herbier…
Une escale rafraichissante dans le lagon de l'îlet Fajou, et à nous un banc de placides barracudas, la majorité d’entre eux dépassant le mètre. Tout près du bateau, une raie pastenague à queue épineuse, Dasyatis centroura dixit Baptiste, enfouie sous le sable, s'est faite discrète. Chirurgiens, Perroquets, Poissons coffres, Mérou de Nassau et autres poissons complètent le tableau multicolore.
Nous sommes gâtés puisqu'un cortège de tortues juste émergées des plages de Fajou, ballotées dans les vagues, et tentant de rejoindre le large, probablement par la fameuse Passe à Caret, défilent devant nous. Emouvant spectacle que ces minuscules bébés courageux, se battant déjà pour leur survie. Une découverte pour nous, à la moindre alerte, les petites tortues font les mortes ramenant leurs membres le long du corps, à les confondre avec des algues flottantes ! Il s'agit là de tortues imbriquées, Eretmochelys imbricata.
Sur les rives de l’ilet Fajou, nous pouvons apercevoir quelques limicoles Tournepierres à collier Arenaria interpres et Pluviers argentés Pluvialis squatarola.
Milan noir rapace accidentel poursuivant un balbuzard pêcheur rapace régulier chez nous. (photo : B. Ibéné)
Un oiseau migrateur européen dérouté, en escale forcée en Guadeloupe
De loin, nous observons les silhouettes d'un Milan noirMilvus migrans et d'un Balbuzard pêcheurPandion haliaetus carolinensis en vol au dessus de l'îlet Fajou.
Plus tard nous nous rapprochons d'un îlet, où nichent Aigrettes neigeuses Egretta thula, hérons garde-bœufs Bubulcus ibis, Grandes aigrettes Ardea alba...
Et surprise, nous y retrouvons le milan noir ! Il poursuit un balbuzard pêcheur ...peut être par habitude de vouloir lui subtiliser sa pitance.
Le Balbuzard pêcheur nommé Gligli montagne est le plus grand rapace (1m60 à 1m80 d'envergure) qu'on puisse observer en Guadeloupe. Il fréquente les milieux humides (rivières, étangs, mangroves, ..) où il recherche des poissons.
Le spectacle continue. Nous observons le milan, en pleine action de chasse sur l'îlet, n'hésitant pas à fondre sur les nids, affolant les hérons garde-bœufs dans un tumulte de protestations. Impassible, un faucon pèlerin Falco peregrinus en pause, observe aussi la scène. Cet autre rapace est un hivervant régulier en Guadeloupe. Chasseur de haut vol, il est fréquemment observé aux abords des colonies d'oiseaux. C'est le plus rapide des animaux, capable de piqués à plus 300km/h lorsqu'il fond sur sa proie en vol. Généralement un oiseau. Mais les chauves-souris ne sont pas épargnées.
Avec l'observation d'un Crécerelle d'Amérique Falco sparverius sur les falaises du Gosier, ce sont donc 4 espèces de rapaces que nous avons eu la chance de rencontrer lors de cette sortie !
Balbuzard pêcheur sur un amandier pays. Un des 5 observés lors de la sortie du 20 décembre. (Photo: B. Ibéné)
Faucon pèlerin (Falco peregrinus) sur un palétuvier rouge. (Photo: R. Gomès)
Côté Pélicans du Grand Cul de Sac Marin
Cette petite colonie du Grand Cul-de-Sac Marin est récente (3 ème année d'installation). Cinq nids sont visibles avec des oiseaux couveurs et plusieurs autres couples en plumage nuptial sont présents. Ce qui est de bonne augure pour un développement de cette colonie située en coeur de Parc National. Pour peu que ni bateaux ni engins volants ne viennent perturber la tranquillité des oiseaux nicheurs...
La petite colonie du Grand Cul-de-Sac Marin en coeur de Parc National.
Observation à la jumelle. Le respect d'une distance de sécurité minimale de 50 mètres et d'une vitesse lente de 5 noeuds est indispensable pour ne pas perturber l'installation des couples et la couvaison. Néanmoins il est admis que la distance minimale la plus sécurisante pour les colonies de pélicans bruns est de 100 mètres ! (Photo : B. Ibéné)
Frégate mâle. Les frégates paradent en Guadeloupe mais n'y nidifient plus depuis le 17ème siècle. Les dérangements encore trop fréquents autour des îlets du Grand Cul-de-Sac Marin dissuadent probablement les couples de se réinstaller.
Un bateau trop proche de la colonie d'oiseaux. Le dérangement est le principal facteur de déclin des colonies nicheuses d'oiseaux marins.
Retour à la base, au soleil déclinant, irradiant sur l'horizon des monts de Sainte Rose, avec en tête les images que notre nature nous a offerte, et la conscience d'avoir côtoyé un trésor fragile, à protéger.
A la demande du Parc National de la Guadeloupe, L'ASFA a réalisé l'inventaire des Amphibiens, Reptiles et Mammifères terrestres des îlets Pigeon et Kahouanne, désormais intégrés en zone Coeur du Parc National .
Nous avons également noté toutes les espèces d'oiseaux observées sur les 2 ilets.
Vous pouvez télécharger le rapport final (PDF) et les annexes (fichiers Excel) :
Ibéné B. et Karl Questel 2011. Inventaire des Amphibiens, Reptiles, et Mammifères terrestres des ilets Pigeon et Kahouanne. Rapport de L'ASFA pour le Parc National de la Guadeloupe - Mai 2011. 43 pp + annexes
"L'Anolis des ilets Pigeon " . Il est apparu au cours de notre étude que cet anolis se différencie phénotypiquement des autres anolis de la Guadeloupe. Nous émettons l'hypothèse qu'il s'agirait d'une sous-espèce voire d'une espèce endémique à part ! crédit photo : Karl Questel