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Faune Guadeloupe

Faune Guadeloupe

Site officiel de L'ASFA : L'Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles

Fabienne, Nathalie, Pauline, Baptiste et Régis mobilisés pour la sortie nautique de L'ASFA consacrée au suivi des colonies nicheuses de pélicans bruns. C'est aussi l'occasion de réaliser de belles observations naturalistes (Photo: B. Ibéné)

Fabienne, Nathalie, Pauline, Baptiste et Régis mobilisés pour la sortie nautique de L'ASFA consacrée au suivi des colonies nicheuses de pélicans bruns. C'est aussi l'occasion de réaliser de belles observations naturalistes (Photo: B. Ibéné)

Une partie de la colonie de Pélicans bruns du Gosier découverte et suivie par L'ASFA depuis 2008. Une distance minimale de 50 mètres est indispensable pour éviter tout dérangement. (Photo: R. Gomès)

Une partie de la colonie de Pélicans bruns du Gosier découverte et suivie par L'ASFA depuis 2008. Une distance minimale de 50 mètres est indispensable pour éviter tout dérangement. (Photo: R. Gomès)

La colonie de Pélicans bruns du Gosier semble retrouver des couleurs

 

Un beau soleil nous accueille ce dimanche 20 décembre 2015 pour la sortie annuelle de visite des deux colonies de Pélicans bruns du Gosier et du Grand Cul-de-sac marin. Les populations de ce superbe oiseau ont été lourdement affectées - entre autres - par la présence de DDT, un insecticide organochloré très rémanent, dans son environnement, entrainant sa quasi disparition dans les années 70 (bioaccumulation impactant sa reproduction). Depuis l'interdiction de ce pesticide dans les années 70 et il a fallu attendre les années 90 et des plans de restauration américains pour voir  les populations mondiales remonter. 

Réinstallée en Guadeloupe depuis une dizaine d'années (voir archives de février 2015 http://www.faune-guadeloupe.com/article-suivi-de-l-unique-colonie-nicheuse-connue-de-pelicans-bruns-en-guadeloupe-continentale-117290988.html), l'espèce compte actuellement 3 colonies nicheuses suivies par L'ASFA. D’autres s’installeront peut-être…

Notre virée nautique, tout comme celle de début d'année, nous a permis de faire de surprenantes rencontres !

(http://www.faune-guadeloupe.com/2015/02/premiere-observation-confirmee-d-un-balbuzard-pecheur-caribeen-en-guadeloupe.html)

 

Première étape à Gosier, où nous observons le début de la période de reproduction, avec une cinquantaine de nids en place. La colonie s’est légèrement déplacée pour s’éloigner des habitations suite aux dérangements occasionnés (http://www.faune-guadeloupe.com/2015/11/suivi-des-colonies-de-nidification-du-pelican-brun-en-guadeloupe-bilan-saison-2014-2015.html).

Ouf..! Un premier soulagement après la forte baisse constatée à la saison 2014/2015  (- 35% de nids par rapport à la sasion babyboom de 2013/2014).

Pourvu que cette belle saison se poursuive sans encombres notamment sans dérangements auquels les pélicans sont extrêmement  sensibles quand ils sont en période de reproduction.

Retour vers la Rivière salée, non loin de la colonie du Gosier, nous observons un Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus occupé à se délecter de sa proie fraichement pêchée.

 

Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) sur un figuier. C'est un migrateur régulièrement observé en Guadeloupe en cette période (septembre mars). (Photo : R. Gomès)

Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) sur un figuier. C'est un migrateur régulièrement observé en Guadeloupe en cette période (septembre mars). (Photo : R. Gomès)

Un arrêt un peu avant la Rivière Salée, nous sommes interpellés par un groupe de Sternes royales (Thalasseus maximus) posées très scrupuleusement tous les 50 cm sur une structure flottante. Reconnaissables à leur grande taille et leur bec orangé, elles semblent poser pour la photo !

Nous remarquons que 4 d’entre-elles sont baguées, certainement par un ornithologue ou biologiste plus au nord sur un de ses sites de nidification.

Une mouette atricille (Leucophaeus atricilla) encore en plumage d’été est aussi présente. Une sterne de Caugek (Thalasseus sandvicensis) ou, selon les auteurs, Sterne de Cabot (Thalasseus acuflavidus) tente de s'intercaler, mais la résidence affiche complet !

Deux sternes royales et une sterne de Cabot dans le Petit Cul-de-sac-Marin (Photo: R. Gomès)

Deux sternes royales et une sterne de Cabot dans le Petit Cul-de-sac-Marin (Photo: R. Gomès)

De belles surprises côté faune marine

 

Régis nous fait découvrir en mangrove un simple merveille : des méduses de mangrove Cassiopea andromeda. Elles affectionnent ces fonds peu profonds et protégés des courants. Où, posées sur le fond vaseux, ombrelles retournées, tentacules buccaux vers le haut, elles attendent leurs proies qui par malheur pendront leurs jardins de tentacules colorées pour un quelconque herbier…

Une escale rafraichissante dans le lagon de l'îlet Fajou, et à nous un banc de placides barracudas, la majorité d’entre eux dépassant le mètre. Tout près du bateau, une raie pastenague à queue épineuse, Dasyatis centroura dixit Baptiste, enfouie sous le sable, s'est faite discrète. Chirurgiens, Perroquets, Poissons coffres, Mérou de Nassau et autres poissons complètent le tableau multicolore.

Nous sommes gâtés puisqu'un cortège de tortues juste émergées des plages de Fajou, ballotées dans les vagues, et tentant de rejoindre le large, probablement par la fameuse Passe à Caret, défilent devant nous. Emouvant spectacle que ces minuscules bébés courageux, se battant déjà pour leur survie. Une découverte pour nous, à la moindre alerte, les petites tortues font les mortes ramenant leurs membres le long du corps, à les confondre avec des algues flottantes ! Il s'agit là de tortues imbriquées, Eretmochelys imbricata.

 

Sur les rives de l’ilet Fajou, nous pouvons apercevoir quelques limicoles Tournepierres à collier Arenaria interpres et Pluviers argentés Pluvialis squatarola.

Milan noir rapace accidentel poursuivant un balbuzard pêcheur rapace régulier chez nous. (photo : B. Ibéné)

Milan noir rapace accidentel poursuivant un balbuzard pêcheur rapace régulier chez nous. (photo : B. Ibéné)

Un oiseau migrateur européen dérouté, en escale forcée en Guadeloupe

 

De loin, nous observons les silhouettes d'un Milan noir Milvus migrans et d'un Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus carolinensis en vol au dessus de l'îlet Fajou.

Plus tard nous nous rapprochons d'un îlet, où nichent Aigrettes neigeuses Egretta thula, hérons garde-bœufs Bubulcus ibis, Grandes aigrettes Ardea alba...

Et surprise, nous y retrouvons le milan noir !  Il poursuit un balbuzard pêcheur ...peut être par habitude de vouloir lui subtiliser sa pitance.  

Le Milan noir est un oiseau nicheur d'Europe, et migre en général en Afrique tropicale, du Sénégal au Kenya. C'est sans doute égaré lors d'une tempête qu'il s'est retrouvé chez nous http://www.faune-guadeloupe.com/2015/12/une-observation-rarissime-un-milan-noir-milvus-migrans-en-guadeloupe.html

Le Balbuzard pêcheur nommé Gligli montagne est le plus grand rapace (1m60 à 1m80 d'envergure) qu'on puisse observer en Guadeloupe. Il fréquente les milieux humides (rivières, étangs, mangroves, ..) où il recherche des poissons.

Le spectacle continue. Nous observons le milan, en pleine action de chasse sur l'îlet, n'hésitant pas à fondre sur les nids, affolant les hérons garde-bœufs dans un tumulte de protestations. Impassible, un faucon pèlerin Falco peregrinus en pause, observe aussi la scène.  Cet autre rapace est un hivervant régulier en Guadeloupe. Chasseur de haut vol, il est fréquemment observé aux abords des colonies d'oiseaux. C'est le plus rapide des animaux, capable de piqués à plus 300km/h lorsqu'il fond sur sa proie en vol. Généralement un oiseau. Mais les chauves-souris ne sont pas épargnées.

Avec l'observation d'un Crécerelle d'Amérique Falco sparverius sur les falaises du Gosier, ce sont donc 4 espèces de rapaces que nous avons eu la chance de rencontrer lors de cette sortie ! 

Balbuzard pêcheur sur un amandier pays. Un des 5 observés lors de la sortie du 20 décembre. (Photo: B. Ibéné)

Balbuzard pêcheur sur un amandier pays. Un des 5 observés lors de la sortie du 20 décembre. (Photo: B. Ibéné)

Faucon pèlerin (Falco peregrinus) sur un palétuvier rouge. (Photo: R. Gomès)

Faucon pèlerin (Falco peregrinus) sur un palétuvier rouge. (Photo: R. Gomès)

Côté Pélicans du Grand Cul de Sac Marin 

Cette petite colonie du Grand Cul-de-Sac Marin est récente (3 ème année d'installation). Cinq nids sont visibles avec des oiseaux couveurs et plusieurs autres couples en plumage nuptial sont présents. Ce qui est de bonne augure pour un développement de cette colonie située en coeur de Parc National. Pour peu que ni bateaux ni engins volants ne viennent perturber la tranquillité des oiseaux nicheurs...

La petite colonie du Grand Cul-de-Sac Marin en coeur de Parc National.

La petite colonie du Grand Cul-de-Sac Marin en coeur de Parc National.

Observation à la jumelle. Le respect d'une distance de sécurité minimale de 50 mètres et d'une vitesse lente de 5 noeuds est indispensable pour ne pas perturber l'installation des couples et la couvaison. Néanmoins il est admis que la distance minimale la plus sécurisante pour les colonies de pélicans bruns est de 100 mètres ! (Photo : B. Ibéné)

Observation à la jumelle. Le respect d'une distance de sécurité minimale de 50 mètres et d'une vitesse lente de 5 noeuds est indispensable pour ne pas perturber l'installation des couples et la couvaison. Néanmoins il est admis que la distance minimale la plus sécurisante pour les colonies de pélicans bruns est de 100 mètres ! (Photo : B. Ibéné)

Frégate mâle. Les frégates paradent en Guadeloupe mais n'y nidifient plus depuis le 17ème siècle. Les dérangements encore trop fréquents autour des îlets du Grand Cul-de-Sac Marin dissuadent probablement les couples de se réinstaller.

Frégate mâle. Les frégates paradent en Guadeloupe mais n'y nidifient plus depuis le 17ème siècle. Les dérangements encore trop fréquents autour des îlets du Grand Cul-de-Sac Marin dissuadent probablement les couples de se réinstaller.

Un bateau trop proche de la colonie d'oiseaux. Le dérangement est le principal facteur de déclin des colonies nicheuses d'oiseaux marins.

Un bateau trop proche de la colonie d'oiseaux. Le dérangement est le principal facteur de déclin des colonies nicheuses d'oiseaux marins.

Sortie nautique de L'ASFA pour le suivi des colonies de pélicans bruns

Retour à la base, au soleil déclinant, irradiant sur l'horizon des monts de Sainte Rose, avec en tête les images que notre nature nous a offerte, et la conscience d'avoir côtoyé un trésor fragile, à protéger.

Vivement l'année prochaine !

Fabienne

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