Suite à l'action en justice de l'ASFA associée à 3 autres associations
le tribunal interdit les épandages aériens de pesticides
en Guadeloupe
C'est une victoire pour les 4 associations requérantes au Tribunal administratif de Basse-Terre contre les arrêtés préfectoraux portant dérogation à l'interdiction de l'épandage aérien de fongicides dangereux pour l'environnement, en Guadeloupe, au profit d'une socité de producteurs bananiers.
L'ASFA ainsi que que 3 autres associations AMAZONA, IRETRA et SOS Environnement ont donc gagné leur action juridique contre cette décisicion préfectorale.
C'est une victoire pour les défenseurs de l'environnement qui, pour la première en fois en Guadeloupe estent et gagnent au tribunal administratif contre un arrêté qui porte atteinte à la nature et à la biodiversité.
C'est surtout une bonne nouvelle pour la santé humaine, la santé animale et l'environnement. En espérant que désormais l'Etat et les collectivités prendront plus en considération la fragilité de nos milieux, particulièrement les milieux aquatiques, comme l'exige la loi. C'est ce qu'a mis en exergue le jugement du tribunal administratif.
C'est une première nationale puisque c'est la première fois qu'en France est annulé une arrêté autorisant l'épandage aérien de pesticides (depuis l'arrêté ministériel du 31 Mai 2011 transposant la directive européenne 2009/128).
Téléchargez ici le jugement du TA du 10 décembre
Dès la première dérogation en decembre 2011, L'ASFA avait alerté les pouvoirs publics leur demandant de prendre en compte les risques de cette pratique pour la biodiversité, en particulier pour les vertébrés (grenouilles, reptiles, oiseaux, chauves-souris) habitant dans les bananeraies ou dans les milieux forestiers avoisinnants mais aussi pour la santé humaine. D'autant plus, que ces territoires et les communautés qu'ils abritent sont déja durablement contaminés par les organochlorés (Chordécone, Lindane, Dieldrine ...). Nos inquiétudes les plus vives concernent la Sérotine de la Guadeloupe (Eptesicus guadeloupensis) le seul mammifère endémique de la Guadeloupe. Cette chauve-souris insectivore est classée mondialement menacée par l'UICN et est en danger de disparition.
D'ailleurs, à l'occasion de la consultation publique de juin 2012, L'ASFA avait produit un avis argumenté sur cette demande.
Le préfet n'a tenu aucun compte de cet avis, ni de celui de nombreux naturalistes et scientifiques locaux, ni même de celui du Parc national de la Guadeloupe qui lui aussi, avait émis un avis défavorable et demandé qu'en cas de dérogation, la distance dite de sécurité soit portée à 100 mètres (au lieu des 50 mètres minimum) en limite des zones coeurs afin de limiter les effets sur les milieux, particulièrement sur les rivières, sans être entendu.
Tous les fongicides épandus par voie aérienne et terrestre sont classés "dangereux pour l'environnement", "très toxiques pour les organismes aquatiques" (planchton, poissons, crevettes d'eau douce"ouassous"...).
Nous remercions chaleureusement et du fond du coeur, tous qui nous ont aidés et soutenus dans cette bataille pour la Guadeloupe dans ses intérêts premiers, fondamentaux que sont la santé des générations actuelles et futures, la sauvegarde et la restauration de la biodiversité et de l'environnement, la préservation des ressources alimentaires saines et diversifiées.
L'ASFA continuera à sensibiliser les autorités mais aussi la population sur les risques sanitaires et environnmentaux de l'usage des pesticides dans l'agriculture (pas seulement les bananeraies) mais aussi dans les jardins et à la maison. Des alternatives respectueuses de la santé et de tout ce qui nous environne existent !
Liens Presse sur cette affaire :
- un article de Martine Valo dans le quotidien Le Monde