La Grive à pieds jaunes (Turdus lherminieri) est une espèce endémique de la Guadeloupe, de la Dominique et de Montserrat. Le Pigeon à couronne blanche (Patagioenas leucocephala) est quant à lui endémique des Caraïbes et présente des populations très fragmentées.
Ces deux espèces en plus d'une aire de répartition réduite, présentent un statut de conservation très défavorable. Ils sont en Guadeloupe des espèces patrimoniales. Pourtant l'Etat français est le seul à autoriser la chasse de la grive à pieds jaunes et un des derniers à autoriser la chasse du Pigeon à couronne blanche.
Devant cette aberration, l'ASFA s'est toujours battue pour la protection de ces deux espèces. Rejointe très rapidement dans cette lutte par l'ASPAS, puis dernièrement par la LPO.
Ainsi la réglementation de sa chasse s'est vue renforcée au fil des années grâce aux différents tribunaux ayant toujours donné raison aux associations. Malgré cela, la fédération de chasse de Guadeloupe et la Préfecture insistent chaque année et ré-ouvrent la chasse à ces deux espèces.
Encore cette saison, comme chaque année l'arrêté d'ouverture de la chasse fut attaqué en référé au tribunal administratif, ce dernier suspendant la chasse des deux espèces.
Le même tribunal vient de rendre son jugement sur le fond en décidant qu'en autorisant la chasse de ces deux espèces dans ces conditions, le préfet de la Guadeloupe, représentant de l’État à Saint-Martin, a commis une erreur manifeste d’appréciation dans l’application du principe de précaution résultant de l’article 5 de la Charte de l’environnement et de l’article L. 110-1 du code de l’environnement.
Et de ce fait a demandé l’annulation des arrêtés attaqués en tant qu’ils autorisent la chasse à tir du pigeon à couronne blanche et de la grive à pieds jaunes en Guadeloupe et à Saint-Martin et la chasse du pigeon à couronne blanche en Guadeloupe.
Un nouveau sursis donc pour ces deux espèces, dont les associations, les scientifiques et même certains chasseurs demandent la protection intégrale. Mais le gouvernement fait la sourde oreille et le nouvel arrêté de protection des oiseaux en Guadeloupe reste bloqué au Ministère. Au détriment de l'ensemble des espèces d'oiseaux de notre archipel qui demandent pour certaines une protection stricte urgente face aux menaces qui pèsent sur elles.