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Faune Guadeloupe

Faune Guadeloupe

Site officiel de L'ASFA : L'Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles

petition grive a pieds jaunes

Béatrice Ibéné (Présidente de L'ASFA), Madline Reynaud (Directrice de L'ASPAS) et Barbara Pompili (Secrétaire d'Etat à la biodiversité)

Béatrice Ibéné (Présidente de L'ASFA), Madline Reynaud (Directrice de L'ASPAS) et Barbara Pompili (Secrétaire d'Etat à la biodiversité)

Le cas de la Grive à pieds jaunes (Turdus lherminieri), une espèce endémique de 3 îles et classée menacée d'extinction mais encore chassée en Guadeloupe a été debattu au Secrétariat en charge de la Biodiversité 

 

Dans la suite des actions menées par les associations qu'elles représentent, contre la chasse de la Grive à pieds à jaunes, Madline Reynaud, Directrice de L'ASPAS et Béatrice Ibéné, présidente de L'ASFA, ont été reçues le 15 juin 2016  au cabinet de la secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, Barbara Pompili, afin plaider pour la protection de cette espèce menacée.

Après plus d’une heure d’échanges fructueux avec le directeur de cabinet adjoint, Béatrice Ibéné a remis en mains propres à la Secrétaire d’Etat, la liste des plus de 4 300 premiers signataires de la pétition réclamant la protection de l’espèce, ainsi que les très nombreux commentaires recueillis.

Il a été rappelé à la Secrétaire d'Etat que la chasse de la Grive à pieds jaunes viole le protocole SPAW (une loi internationale) qui impose aux Etats  - article 10 -, d’accorder aux espèces menacées le statut d’espèces protégées. Mais aussi, qu’au delà d’aggraver l’état de conservation défavorable cette espèce classée "Vulnérable" par l'UICN au niveau mondial et en Guadeloupe, cette chasse dégrade fortement l’image de la France dans la Caraibe en matière de protection de la biodiversité insulaire. En effet, de nombreux scientifiques travaillant dans le Caraibe ont manifesté leur incompréhension et leur effarement que l’Etat français puisse encore autoriser la destruction d’une espèce menacée qui n’est plus présente au monde que sur 3 îles des Petites Antilles depuis sa disparition récente de l'île de Sainte-Lucie .

Rappelons que l’ensemble des îles de la Caraibe constituent un des 34 hotspots mondiaux de biodiversité, précisément en raison de leur richesse en espèces endémiques. L’ONG Birds Caribbean qui rassemble plus 1500 naturalistes et scientifiques travaillant sur les îles de la Caraibe a d’ailleurs écrit au gouvernement français pour lui notifier son soutien total à notre demande en insistant sur le statut très fragile de cette espèce endémique et la nécessité absolue de la classer parmi les espèces protégées, comme elle l'est naturellement sur les autres îles (cf lettre ci-dessous).

Béatrice Ibéné (Présidente de L'ASFA et déléguée ASPAS en Guadeloupe) remet la liste des milliers de signataires à Barbara Pompili en présence de Madline Reynaud (Directrice de l'ASPAS ) et Jean-Patrick Le Duc (directeur adjoint de cabinet de la secrétaire d'Etat).

Courrier de l'ONG BirdsCaribbean adressé au gouvernement français en soutien à notre action et demandant la protection légale de la Grive à pieds jaunes endémique de Montserrat, Guadeloupe et Dominique.

Lettre attenante à la pétition qui a été remise à la Secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité : 

 
La Grive à pieds jaunes (Turdus lherminieri) est présente uniquement sur 3 îles au monde (Dominique, Guadeloupe, Montserrat, récemment disparue de Sainte-Lucie). Elle est classée menacée d'extinction par l'UICN dans la catégorie "Vulnérable" au niveau mondial ainsi qu'en Guadeloupe.

Alors que les autres îles lui accordent une protection légale intégrale, l'Etat français la maintient sur la liste des espèces chassables en Guadeloupe.

Cet oiseau endémique dont la zone d'occurence n'excède pas 1000 km2 présente une forte fragilité intrinsèque. Il est principalement menacé par la destruction de ses habitats forestiers, les espèces envahissantes, et en Guadeloupe, par la chasse et l'imprégnation par le chlordécone (un pesticide organochloré perturbateur endocrinien reprotoxique, neurotoxique et cancérogène, très rémanent).


Par deux fois (en 2014 et 2015) le Tribunal administratif de Basse-Terre en Guadeloupe, saisi par les associations l'ASPAS et L'ASFA, a suspendu sa chasse mais la Ministre de l'écologie refuse toujours de lui attribuer le statut d'espèce protégée qui augmenterait considérablement ses chances de survie. 

En dépit de son statut de conservation défavorable, des avis du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel de la Guadeloupe et des décisions de la justice administrative, le Préfet de Guadeloupe s'apprête à ré-autoriser la chasse de la Grive à pieds jaunes alors qu'il pourrait l'interdire.

Un oiseau sédentaire avec ce statut en France métropolitaine serait aussitôt intégré à la liste des espèces protégées !

Le Protocole relatif aux zones et à la vie sauvage spécialement protégées à la Convention pour la protection et la mise en valeur du milieu marin dans la région des Caraïbes du 18 janvier 1990, dit Protocole « SPAW » est devenu une loi internationale le 18 juin 2000 et a été ratifié par la France pour la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin et Saint Barthélémy le 05 Avril 2002.  Ce protocole  impose aux Etats d'attribuer aux espèces menacées le statut d'espèces protégées. 

Aussi, il est grand temps que la France se conforme aux dispositions internationales qu’elle a ratifiées, mette tout en œuvre pour préserver le patrimoine naturel des outremer et accorde à la Grive à pieds jaunes le statut d’espèce protégée dont elle bénéfice déjà sur les autres îles. 

Rien ne justifie qu’un loisir tel que la chasse puisse primer sur le maintien de notre biodiversité, qui plus est ultramarine, dont vous connaissez à la fois l'immense richesse et la grande fragilité. 


À l’heure où plusieurs études mettent en exergue un déclin de notre biodiversité bien supérieur au scénario, déjà alarmiste, retenu jusqu’alors, à l’heure où un ambitieux projet de loi relatif à la biodiversité connaît le jeu des navettes parlementaires, il vous appartient de veiller à ce qu’aucune atteinte injustifiée ne soit portée à cette espèce qui connaît bien d’autres impacts, comme celui provoqué par le chlordécone encore présent dans le milieu naturel antillais pendant des centaines d'années. 

Aussi, par la présente, nous avons l’honneur de réitérer notre demande et de solliciter de votre bienveillance la révision du statut de cette espèce afin que la Grive à pieds jaunes soit :

-    retirée de la liste des espèces chassables de la Guadeloupe (Arrêté ministériel du 17/02/1989 modifié),

-    inscrite à l’article 1er de l’Arrêté ministériel fixant des mesures de protection des oiseaux représentés dans ce département.

A minima,  nous sollicitons de votre bienveillance que vous interveniez en urgence auprès du préfet de la Guadeloupe afin que soit interdite la chasse de la Grive à pieds jaunes pour la saison 2016/2017.

 

 

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Suite au communiqué de presse de l'ONCFS sur la situation de la Grive à pieds jaunes en Guadeloupe, L'ASPAS et L'ASFA publient une mise au point sur les arguments captieux de cet organisme.

Note de synthèse du préfet sur la consultation publique 2015/2016 dans laquelle il reprend l'estimation d'effectif de grives de l'étude ONCFS PNG 2013

Rapport de synthèse ONCFS PNG 2013 - leur estimation de la pollution de grives est de 46 000 individus à 49 000 (avec d'importants biais amenant à une surestimation ! )

Ordonnance du TA du BT du 11/12/15 qui rapporte l'estimation reprise par le préfet dans sa note en délibéré ! : 49 000 individus max

Zone d'occurrence de Turdus lherminieri d'après la base de données eBird

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