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Faune Guadeloupe

Faune Guadeloupe

Site officiel de L'ASFA : L'Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles

Publié le par asfa
Publié dans : #Exposition itinérante sur le Pic de la Guadeloupe

"Bilan de l'exposition le Pic de la Guadeloupe :

un oiseau unique au Monde !"

 Depuis près de 3 ans, l'exposition multimédia itinérante de L'ASFA sur le Pic de la Guadeloupe circule dans les médiathèques et établissements scolaires de la Guadeloupe... : LE BILAN

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Publié le par asfa
Publié dans : #Catastrophe à l'Anse Dumont

L'Anse-dumont suite  :

toujours plus de béton etdes travaux bien colossaux pour un "petit port de pêche" ...

2007 : Année du Développement Durable ???

Ce qui durera malheureusemet c'est bien ces tonnes de béton dans la mer qui ensevelissent une faune marine vulnérable, dégradent la qualité de l'eau de la mer et des lagunes de mangrove adjacentes.

Ce qui ne durera pas si longtemps c'est la ressource sans cesse amenuisée par les prises excessives mais aussi les pollutions diverses et variées engendrées par exemple par de tels projets.  

Ce qui risque vraiment de ne pas perdurer à l'Anse Dumont c'est la nidification du fragile et farouche petit Blongios, c'est la visite jusqu'alors régulière d'oiseaux migrateurs à l'instar du Martin pêcheur d'Amérique qui n'a pas encoe été observé cette année sur "sa" lagune habituelle.

Il faut dire que les travaux colossaux et bruyants participent au dérangement croissant de l'avifaune de ce site naturel classé espace littoral remarquable , Zone Naturelle d'Interêt Ecologique Floristique et Faunistique.

Quant sera t il demain quand les scooters de Mer prendront place du coté de la digue est ???

 Ces digues monstrueuses dureront longtemps elles défigurent pour toujours cette anse , certains auront des comptes à rendre sinon à la pauvre Mère Nature mais aux enfants de la Guadeloupe qui leur demanderont comment ils ont pu faire ça ou laissez faire çà en toute connaissance de cause !

Quant à l'enquêteur public qui a pris le soin de ne prendre aucun compte des remarques des scientifiques naturalistes sur ce projet, il ferait mieux d'aller sur place constater par lui-même les dégâts déja occasionnés (si jamais il a quelque connaissance de la faune marine et l'avifaune du site).

   

 

 

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Publié le par asfa
Publié dans : #Sauvons la grive a pattes jaunes

Visite en Guadeloupe de la Ministre du MEDD, Nelly Olin

 A l'invitation des autorités préfectorales, L'ASFA a participé au déjeuner-débat qui s'est tenu le lundi 22 janvier 2007 à Bouillante entre la Ministre de L'Ecologie et du Développement Durable  Nelly Olin et quelques associations de protection de l'environnement.

 La présidente de L'ASFA (Béatrice Ibéné) en  a profité pour alerter la Ministre sur le statut de la grive à pattes jaunes. Elle a souligné que cet oiseau endémique de 4 îles des petites Antilles,  considéré comme menacé par L'union Mondiale pur la Nature (UICN) dans sa liste rouge mondiale est pourtant encore chassé en Guadeloupe sans aucun quota. Depuis les éruptions de l'île de Montserrat seules la Basse-Terre et la Domnique possèdent des populations viables de l'espèce.

Un dossier a été remis au conseiller de la  Ministre pour matérialiser cette communication. 

 

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Publié le par asfa
Publié dans : #SORTIES NATURE MENSUELLES

Sortie découverte de l'ASFA Dimanche 14 janvier 2007

Littoral Côte sous le vent : trace de petit Malendure

 

Parcours : départ sur la route Nationale près du pont de la rivière Colas (peu après Mahaut en direction de Bouillante), sentier littoral jusqu'à la plage de petit malendure

Attraits : forêt littorale et, s'il le veulent bien, ses habitants (oiseaux, reptiles, ...); beaux panoramas en particulier sur les îlets pigeons; oiseaux marins (fous bruns); petites criques, ...

Ne pas oublier : Chaussures de marche, eau

Temps estimé : 2H30 (aller simple : retour en voiture )

Rendez-vous : parking de la cascade aux écrevises à 08H00 pour départ vers Bouillante.

ceux qui viennnent du nord ou sud Basse-Terre côte ss le vent peuvent nous rejoindre directement au début de la trace (départ 08H30)

Pour tout renseignement contactez Isabelle (0690 424201)

photos de fou brun

 

 

le récit d'Isabelle :

Le dimanche 14 décembre à 8 heures, nous nous sommes retrouvés une trentaine (habitués et nouveaux) sur le parking de la cascade aux écrevisses avant d’entamer notre périple en côte sous le vent à destination de la trace littorale de Malendure.

 

Le temps était clément, un peu nuageux donc fort agréable pour marcher. La floraison des Calliandras étaient au rendez vous marquant les bords de la trace de pompons rouges. Le sentier  nécessitait de bonnes chaussures de marche ; en effet  le terrain caillouteux sur sa première partie était quelque peu humide et glissant avec des montées et des descentes qui s enchainaient. Nos valeureux marcheurs ont fait fi de tous ces obstacles à des rythmes différents.

  

Principaux attraits : la traversée de cette belle forêt littorale et les différents panoramas qu’offrent  les différentes petites pointes (pointe à zombi, pointe à Négresse,…) laissant entrevoir une mer d’huile et une menace de pluie.

 

 Le grain orageux qui s’abattit sur nous en nous trempant jusqu’au os nous fit faire le dernier tiers du parcours au pas de course et emprunter des chemins différents avant des retrouvailles sur la plage de Malendure.

 Afin d’essorer le moral gonflé d’humidité, sur la route du retour les asfaïens se sont retrouvés sur le parking de la cascade aux écrevisses pour déguster la galette des rois accompagnée de jus et d’un planteur maison fabriqué par Jocelyne et Thierry de l’association le Gaïac de Sainte-Rose.

 

 Tout le groupe s’ est déjà donné rendez vous pour la prochaine sortie …..

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Sans doute un plus réaliste et toujours avec les mots si biens choisis  : 

le récit de Jean -Claude sur son Blog Guadeloupe Attitude

 

 

 

 

 

 

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Publié le par asfa
Publié dans : #Milieux naturels

                 Diversité des types forestiers de la Guadeloupe

 

Forêt hygrophile de la Basse-Terre

                                           rivière en forêt humide tropicale (route de la traversée)

La situation intertropicale de la Guadeloupe et la position de la barrière montagneuse élevée sur le parcours des Alizés humides - bénéficiant ainsi d’une forte pluviosité - ont permis à la Basse-Terre d’abriter une forêt tropicale de 36 000 ha. Cette forêt humide (90 à 100 % d’humidité) s’étend sur les flancs des montagnes de la Basse-Terre. Elle est après celle de la Dominique, la plus importante et la mieux conservée des Petites Antilles.

Une végétation luxuriante
La forêt dense de la Basse-Terre abrite au moins 300 espèces d’arbres appartenant à 150 genres et 60 familles, 250 espèces de fougères, une cinquantaine d’espèces de lianes et une centaine d’espèces d’orchidées.

Quelques espèces végétales dominantes en forêt hygrophile 


Très grands arbres (25-35m)
Gommier blanc (Dacryodes excelsa)
Acomat boucan (Sloanea caribaea)
Châtaigniers petites feuilles (Sloanea truncata)
Citronnier blanc (Ilex nitida)
Résolu (Chymarrhis cymosa)
Abricotier bâtard (Byrsonima laevigata)
Bois-rada (Byrsonima martinicensis)

Arbres dominés (10-25m)
Bois doux jaune (Octea leucotxylon)
Marbri (Richeria grandis)
Oranger-bois (Styrax glabrum)

Arbres de 6 à 10 m
Mapou-lélé (Cordia laevigata)
Bois graines rouges (Erythroxylon squamatum)


Arbustes (1,50 à 2m)
Balisier jaune (Heliconia caribaea)
Côtelette grand bois (Conostegia calyptrata)


Fougères arborescentes Cyathea arborea   Hemitelia grandifolia


Épiphytes 
Siguine géante (Philodendron giganteum)
Siguine rouge (Anthurium hoockeri)

Lianes
Pomme-liane bois (Passiflora rubra)
Liane-bamboche (Smilax megalophylla)
Liane yeux à crabes (Schlegelia axillaris)


Un joyau de la biodiversité
La densité et la luxuriance de la végétation rendent la forêt dense très attractive pour les animaux granivores, frugivores et nectarivores. Cette forêt chaude et humide est également un milieu propice pour les insectivores car les insectes y sont très abondants. La forêt primaire de Basse-Terre abrite donc une faune très diversifiée.

Elle abrite les 3 espèce d'hylodes indigènes. 11 des 13 espèces de chauves-souris présentes en Guadeloupe fréquentent la forêt humide de la Basse-Terre. On y trouve même le noctilion pêcheur qui peut pêcher dans les étangs d'altitude. Les autres mammifères présents sont le Raton laveur (Procyon lotor) et l’Agouti (Dasyprocta leporina). Feldmann et al. ont recensé 52 espèces d’oiseaux - dont 38 forestières nicheuses. La densité de l’avifaune dans la forêt hygrophile de Basse-terre est importante : 90 individus /ha d'après Feldmann et al. La Paruline caféiette (Dendroica plumbea) endémique de la Dominique et de la Guadeloupe y est l’espèce d’oiseau la plus fréquente : 11,5 individus /ha.

La forêt dense abrite plusieurs espèces endémiques dont l’Hylode de Pinchon (Eleutherodactylus pinchoni), l’Hylode de Barlagne (Eleutherodactylus barlagnei), le Pic de la Guadeloupe (Melanerpes herminieri) et la Sérotine de la Guadeloupe(Eptesicus guadeloupensis) et l'Anolis à tête marbré (Anolis marmoratus).

 

Forêt mésophile

Elle est présente sur les pentes du massif montagneux de la Basse-Terre dans les zones peu élevées à pluviométrie moyenne. Des arbres de forêt hygrophile y cohabitent avec d’autres espèces telles le Pois-doux (Inga laurina) et le Mahot grandes feuilles (Cordia sulcata) . Cette forêt couvrait 10 400 ha en 1980 mais elle est encore très défrichée pour les cultures (bananeraies en particulier). C’est également dans cette forêt que l’ONF a effectué la majeure partie des reboisements, principalement par le Mahogany grandes feuilles, originaire d’Amérique centrale (Swietenia macrophylla). Ce reboisement qui présente un intérêt économique s’est fait aux dépens de la richesse spécifique.

La forêt mésophile abrite certains représentants de la faune de la forêt hygrophile. Le Sturnire de la Guadeloupe (guimbo frugivore) endémique de la Basse-Terre et Montserrat (où elle est très rare) affectionne les sous-bois de forêt mésophile.

 

 

 

                               formation mésophile (forêt frédy Capesterre Belle-Eau)


Forêts ou bois xérophiles

Il y a une vingtaine d’années, les forêts et bois xérophiles occupaient encore la majeure partie de la Grande-Terre, des dépendances et de la Côte sous le vent de la Basse-Terre. Mais ces surfaces forestières ont été considérablement défrichées pour les plantations de canne à sucre et les constructions, laissant place à leurs stades de dégradations : taillis boisés, taillis et savanes. Ne subsistent que de rares forêts xérophiles relictuelles, comme celles de Philipsbourg (Anse-Bertrand), de Petite-Terre, des mornes des Saintes (le Chameau à Terre-de-Bas …), et le Pic du Paradis à Saint-Martin.

On distingue :

- les forêts xérophiles sur sol calcaire dont les arbres ont leurs feuilles caduques au Carême. Les plus courants sont le Mapou gris (Pisonia subcordata), le Poirier (Tabebuia heterophylla), et le Gommier rouge (Bursera simaruba). Le Gaïac (Gaïacum officinale) est devenu très rare et ne se retrouve quasiment plus qu’à la Désirade, Petite-Terre, Saint-Martin (Tintamarre,…) et Saint-Barthélemy. Les fleurs et fruits de ces 3 dernières espèces sont connus pour être les plus butinées et consommés par les oiseaux des forêts xérophiles.

                    végétation sèche du littoral de l'anse du Gouverneur (Saint-Barthélémy)

- la forêt xéro-mésophile sur calcaire qui est localisée aux Grands-Fonds. On retrouve les principales essences xérophiles accompagnées de quelques mésophiles telles le Mahot grandes feuilles et le Pois doux, et même certaines épiphytes.

forêt mixte des grands-fonds (Pliane Gosier)

                                      ravine des grands -fonds (Port-blanc Gosier)

- les forêts xérophiles sur roche volcanique qui abritent des essences supplémentaires telles le Bois savonnette (Lonchocarpus benthamianus) et le Bois rouge (Coccoloba swartzii).

                                       forêt sèche sur sol volcanique (Deshaies)

Certains oiseaux ont une préférence marquée pour ce type forestier xérophile. Ce sont notamment : le Colibri huppé (Orthorhyncus cristatus), la Paruline jaune (Dendroica petechia), l’Elénie siffleuse (Elaenia martinica), le Viréo gris (Vireo altiloquus) et la Tourterelle à queue carré (Zenaida aurita).

élénie siffleuse

On  retrouve également plusieurs espèces de figuiers (Ficus sp) dont les Figuiers étrangleurs (Ficus citrifolia) et le Figuier grandes feuilles dont les fruits sont très prisés par les chauves-souris frugivores (guimbos).

                             figues très prisées par les guimos Fer de lance communs


Les lézards Sphaerodactylus fantasticus profitent de la litière épaisse de ces forêts pour dissimuler leurs œufs durant l’Hivernage.

  

Les Mangroves 

En 1980, les mangroves de la Guadeloupe s’étendaient sur 9 000 ha soit environ 5 % de la superficie de l’Archipel. En 1997, elles ne représentaient plus que 7 455 ha.
Elles sont principalement situées de part et d’autre de la Rivière Salée, au niveau du Grand Cul-de-Sac Marin (de Sainte-Rose à Port-Louis) et du Petit Cul-de-Sac Marin (de Pointe-à-Pitre à Goyave).
Les autres mangroves de l’Archipel se localisent en Grande-Terre (Gosier, Sainte-Anne, Moule), à Marie-Galante (mangrove de Vieux-Fort à Saint-Louis) et à l’Est de Saint-Martin (notamment en bordure des étangs).

                                            mangrove de Bois jolan Sainte-Anne


Des forêts entre mer et terre
Les mangroves sont des forêts de palétuviers installées le long des côtes vaseuses, des baies, des estuaires et dans les deltas des grands fleuves. Elles ne se rencontrent que dans la zone intertropicale et dans quelques régions subtropicales.

Du bord de la mer vers l’intérieur des terres on distingue :

- La mangrove de bord de mer : bourrelet de Palétuviers rouges (Rhizophora mangle) vivipares caractérisés par leurs racines-échasses (en arcs-boutants) qui assurent la fixation et la respiration dans la vase marine continuellement inondée et soumise à une salinité de 20 à 35 ‰. Le réseau dense de racines-échasses stabilisent le littoral en le protégeant de l’érosion et de la houle.

 



- La mangrove arbustive : Palétuviers rouges et Palétuviers noirs (Avicennia germinans). La salinité est moins importante (18-20 ‰). A certains endroits cependant des « étangs bois sec » peuplés de palétuviers morts ont une hypersalinité (60 ‰).



- La mangrove haute : Palétuviers rouges, noirs et blancs (Languncula racemosa). La hauteur des arbres peut atteindre 25-30 m. La salinité y est moindre (5 à 18 ‰).

                                             fleurs  de palétuviers blancs


Un biotope très riche
La mangrove bénéficie des éléments nutritifs apportés par les eaux marines et les eaux de ruissellement des rivières de l’intérieur des terres. La production primaire de la litière de mangrove constituée des feuilles, rameaux, et fruits de palétuviers est très importante : 10 à 16 tonnes de matière sèche /ha. Sa matière organique est à l’origine de nombreuses chaînes alimentaires. Les mangroves sont de véritables nurseries : mollusques, crustacés et petits poissons de mer ou de rivière, s’y reproduisent. Leurs larves ou juvéniles profitent de l’abondance nutritive de ce milieu.

Les vasières de mangroves fournissent donc une nourriture très abondante à de nombreux limicoles migrateurs tels les bécasseaux, chevaliers, pluviers,… (une trentaine d’espèces) et aux Ardéidés (une dizaine d’espèces).


Plusieurs oiseaux piscivores trouvent leur pitance dans les eaux calmes et peu profondes des mangroves : les sternes, le Balbuzard Pécheur (Pandion haliaetus) , le Pélican brun (Pelecanus occidentalis), la Frégate superbe (Fregata magnificens),… De même que la spectaculaire chauve-souris pêcheuse (70cm d’envergure !) le noctilion pêcheur (Noctilio leporinus) qui se nourrit de poissons et d’insectes.

Les îlots de Palétuviers constituent les sites de nidifications ou les dortoirs de nombreux oiseaux (hérons,  frégates, pélicans …). 

 




La  forêt marécageuse


C’est une forêt de plaine reliant généralement la mangrove à la terre ferme et qui se développe en eau douce ou faiblement saumâtre. Elle se compose en grande majorité de Mangles médaille (Pterocarpus officinalis), mais aussi d’épiphytes et de nombreuses lianes et fougères.

Cette forêt se prolonge à l’intérieur des terres, le long des cours d’eau, sur 2 100 ha en Basse-Terre, 2 900 ha en Grande-Terre, et 43 ha à Marie-Galante.

La mangrove haute et la forêt marécageuse accueillent beaucoup d’oiseaux insectivores, notamment le Pic de la Guadeloupe et la Paruline caféiette, ainsi que les nombreuses parulines nord-américaines en migration.

Coté Chiroptères, c'est le milieu de pédilection du Noctilion pêcheur (Noctilio leporinus). Le  rarissime Chiroderme de la Guadeloupe (Chiroderma improvisum) serait lié à ce type forestier. C'est également dans ce type forestier que la Sérotine de la Guadeloupe (Eptesicus guadeloupensis) à été découverte en 1974 par une mission américaine (Baker et al.)

                                            sentier en forêt marécageuse de Belle plaine Abymes


Malheureusement comme la mangrove, la forêt marécageuse subit des pressions énormes : sacrifiée au bénéfice de l'agriculture (canne à sucre, bananeraies, dans une moindre mesure culture de madères,..) puis de l’extension continue de la zone commerciale et industrielle de Jarry-Houelebourg, des aménagements portuaires, et de l’agglomération pointoise. et de l'urbanisation en zone non protégée des Petit et Grand culs de sacs marins (Lamentin, Baie-Mahault, Sainte Rose).

                     destruction de mangrove au profit de l'agriculture dans le Grand cul de sac marin

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Publié dans : #Catastrophes naturelles

 Les effets directs des cyclones sur la faune :

Ils concernent la mortalité des animaux provoquée par les vents, les pluies, et les vagues submergeant les côtes. Tous les animaux sont touchés, aussi bien les aériens que les terrestres.

Pascal Villard, qui a suivi par émetteurs radios 7 pics de la Guadeloupe après l’envol en 1995, a pu constaté le lourd tribut payé par les jeunes inexpérimentés aux ouragans. En effet, 2 jeunes qui avaient survécu 40 jours après l’envol ont été retrouvés morts après le passage de Luis. Le dernier survivant 78 jours après l’envol a connu le même sort avec le passage de Marilyn.

                                       jeune pic juste avant l'envol

Cette vulnérabilité des juvéniles est sans doute généralisable aux autres espèces. Nombre de jeunes oiseaux ou chauves-souris doivent se laisser surprendre par les rafales de vents et les pluies diluviennes.

Les iguanes peuvent être violemment arrachés des arbres. Les plus chanceux se retrouvent en mer où ils pourraient survivre plus d’une semaine. Une semaine après les cyclones de 1995, des iguanes verts dont les caractéristiques laissent penser qu’il s’agit d’individus des Saintes, ont été retrouvés à Barbuda et Antigua.

Les animaux qui fréquentent les rivières peuvent êtres entraînés par les fortes crues qui accompagnent certains ouragans comme ce fut la cas lors de Luis et Marilyn.

Un autre effet direct des ouragans est la destruction des nids et avec eux, des couvées ou nichées, d’autant que beaucoup d’oiseaux sont encore en reproduction pendant la période cyclonique. La destruction des nids concernent tous les milieux forestiers. En effet, même les arbres de la forêt dense peuvent souffrir. Labbé et Meloni ont étudié l’impact d’Hugo sur des parcelles échantillons de 1 ha de la forêt humide basse-terrienne. Il ressort de cette étude que près de 25 % des arbres ont été violemment touchés : 9,5 % sont morts et 13,8 % ont pris une allure « chandelle » (1/4 de ces derniers mourront).

Les portées des chauves-souris qui gitent  dans les feuillages comme L'Ardops des petites Antilles (Ardops nichollsi) sont d'autant plus vulnérables.

                                       ardops des petites Antilles

Les cyclones causent aussi un lessivage des pontes d’iguanes et des autres reptiles.

                               Couresse (couleuvre) de la Guadeloupe
 

 

 

Effets indirects des cyclones sur la faune :


Ces effets différés sont les plus dommageables pour les espèces sauvages. Ils se vérifient encore parfois plusieurs années après le passage d’un cyclone dévastateur. 

Disparition des sources alimentaires
La destruction de la végétation causée par un ouragan prive de nourriture pendant de longues semaines de nombreuses espèces et les menace de dénutrition sévère. Wiley & Wunderle ont montré que les oiseaux les plus menacés d’inanition après un cyclone sont les nectarivores (colibris, sucriers à ventre jaune), granivores (Colombidés, moqueurs, grives…) et les frugivores (sporophiles, grives, moqueurs...). Les colibris sont d’autant plus sensibles que ces minuscules oiseaux (le Colibri huppé est un des plus petits oiseaux du Monde) à très haut métabolisme énergétique n’ont aucune résistance à la privation alimentaire, même de très courte durée. Le Colibri falle-vert est d’ailleurs totalement absent de l’inventaire réalisé par AEVA en 1996 dans la forêt de Basse-Terre, ce qui fait penser qu’il a été particulièrement affecté par les ouragans Luis et Marilyn.

sucrier à ventre jaune

De même Pedersen et al. ont constaté une diminution importante des populations de chauves-souris frugivores ou nectarivores (Artibeus jamaicensis, Ardops nichollsi, Monophyllus plethodon...) après le passage du cyclone Hugo sur l’île de Montserrat, alors que les populations d’espèces omnivores et insectivores (Brachyphylle des Antilles Brachyphylla cavernarum,…) ont elles, augmenté. Les insectes abondent en effet dans la période post-cyclonique. Cette profonde modification de la dynamique des populations a été vérifiée pas moins de 5 ans après le passage de l’ouragan !

                   monophylle des petites antilles, petit guimbo nectarivore

Une étude menée  à Petite-Terre entre 1995 et 1996 a mis en évidence une chute de la population d’Iguanes des Petites Antilles après le passage de Luis et Marylin. La densité moyenne est en effet passée de 88 individus/ha en 1995 à 34/ha en 1996 !. Ce grand reptile végétarien a certainement subit le sur-salage de la végétation et la défoliation qui ont suivi le passage des ouragans.

La disparition des ressources alimentaires peut être à l’origine de comportements erratiques ou totalement inhabituels. Plusieurs espèces ont ainsi été observées en quête de nourriture hors de leur habitat naturel.
Bénito-Espinal et Haucastel rappellent que lors du cyclone David qui ravagea la Dominique et la Martinique en 1979, des centaines de Pigeons à cou rouge (Columba squamosa) « affamés et fatigués se sont abattus sur la Guadeloupe ».

Après Hugo, des Colibris madère, inféodés à la forêt hygrophile dont ils butinent les Balisiers et Bois doux, ont été surpris en train d’exploiter les fleurs de Poiriers de Petite-Terre, alors qu’il n’en consomment absolument pas dans leur habitat habituel.

Ces exemples soulignent aussi l’importance des îles satellites qui, épargnées par un cyclone, peuvent offrir des ressources alimentaires de substitution à des oiseaux dont l’habitat naturel est devenu insuffisamment nourricier.


Disparition des sites potentiels de nidification
Les oiseaux les plus concernés sont ceux qui nichent dans les grands arbres (les Mimidés, certains Colombidés, le Pic de Guadeloupe…). Quand la végétation se reconstitue lentement, même la saison de reproduction suivante est compromise. C’est notamment le cas pour les espèces de mangrove qui sont confrontées à une très lente reconstitution naturelle de leur milieu. Plus de 15 ans  après le passage du cyclone Hugo qui fut meurtrier pour un grand nombre d’arbres des mangroves de Guadeloupe, des stigmates de la catastrophe sont encore visibles. 


Augmentation de la vulnérabilité à la chasse et aux prédateurs
La défoliation qui touche la quasi-totalité des arbres cyclonés augmente les pression de prédation et de chasse. En effet, les prédateurs et les chasseurs repèrent plus facilement leurs proies dans ces milieux perturbés, soudainement ouverts à la lumière. Les espèces les plus vulnérables sont celles qui vivent habituellement en canopée fermée, dans les forêts sempervirentes comme la forêt humide ou la forêt marécageuse. Là encore, la vulnérabilité des espèces dépendra aussi de la vitesse de reconstitution de la végétation. 

 


 

Moratoires après le passage d’un cyclone sur l’Archipel


Les effets directs ou indirects des ouragans sur la faune et, en particulier, l’augmentation de la vulnérabilité des oiseaux à la chasse, doivent décider les autorités à suspendre immédiatement toute activité de chasse sur la Guadeloupe après le passage d’un cyclone. Compte tenu du rôle de refuge déterminant que peuvent jouer les îles non cyclonées pour certaines espèces, il est nécessaire que cette mesure s’applique sur l’ensemble de l’Archipel guadeloupéen. Une telle interdiction de chasser devrait s’étendre au moins jusqu’à la prochaine saison de chasse. A part la Martinique, dans toutes îles voisines soumises à la chasse, les moratoires sont maintenus logiquement pendant plusieurs années (au moins 2 ans) afin que les populations se restaurent. 

                                                         ***

Les cyclones ont donc une action néfaste sur la plupart des espèces sauvages. Toutefois, ces météores sont un élément déterminant dans la structure des écosystèmes aux Antilles, notamment en sélectionnant les espèces insulaires éclectiques dans leur alimentation et dans leur habitat. Waide et Pedersen et al. relient directement l’existence de nombreuses espèces d’oiseaux ou chauves-souris « généralistes » dans leur alimentation à la récurrence des cyclones.

En fait, les effets délétères des cyclones sur les populations animales sont exacerbés par d’autres menaces anthropiques (destruction des habitats, introduction d’animaux prédateurs et opportunistes, excessive pression de chasse…). L’action des cyclones peut être fatale aux espèces dont les populations ont été réduites et les habitats déjà fragmentés par l’action de l’homme.

La reconstitution des populations dépendra donc de l’étendue des dégâts occasionnés à la végétation ainsi que de sa vitesse de reconstitution, de la dynamique propre de l’espèce (taux de reproduction), mais aussi et surtout des autres facteurs de régression de l’espèce.

crédits photos: Jérôme Oster, Béatrice Ibéné

Sources:

 

 - BARRÉ, N., FELDMANN, P., VILLARD, P. - Inventaire des vertébrés des mangroves et des forêts inondées de la Rivière Lézarde et de la Pointe Roujol (Petit-Bourg, Guadeloupe) - Rapport AEVA, 1997, n°17, Petit-Bourg, Guadeloupe.- 18p.

- BÉNITO-ESPINAL, E., & HAUTCASTEL, P. - Les oiseaux menacés de Guadeloupe et de Martinique. - In : Liste rouge des oiseaux menacés d’Outre Mer. – Saint-Cloud, C.I.P.O., 1988. Monographie n°5, 37-54.

-Breuil M. - Histoire naturelle des Amphibiens et Reptiles terrestres de l'archipel Guadeloupéen. Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy. Patrimoines Naturels, 54, Paris, SPN / IEGB / MNHN.2002. 339 pp

- CABANIS, L. - Estimation de la population d’Iguana iguana aux îles de la Petite Terre (Guadeloupe).- Mémoire : Maîtrise  Biol. Pop. Écosyst. :  Pointe-à-Pitre, Université des Antilles et de la Guyane  : 1998.

- FELDMANN, P.- Luis, Marylin et les oiseaux…- Le Toto-Bois, 1995, 4, 7.

- FELDMANN, P., BARRÉ, N., BREUIL, A., BREUIL, M., LORVELEC, O. PAVIS, C. - Les vertébrés terrestres du site du projet de barrage de Bras David (Basse-Terre). Rapport AEVA, 1996, n°14., Convention AEVA /Stucky S.A., Petit-Bourg, Guadeloupe, 54p.

- IBENE, B - Conservation de la faune sauvage de l'archipel guadeloupéen. Espèces sensibles et menacées, dangers, mesures de sauvegarde. Thèse pour le Doctorat vétérinaire- ENVT. 2000. 136pp.

- LABBÉ, P. & MÉLONI, S.  - Impact du cyclone Hugo sur les peuplements de forêt dense humide à la Guadeloupe – Rev. For. Fr.,  1993, 45 : 27-36. 

- PEDERSEN, S. C.,  GENOWAYS, H. H., FREEMAN, P.W. – Notes on bats from Montserrat (Lesser Antilles) with comments concerning the effects of hurricane Hugo. – Caribbean journal of science, 1996, 32, 2, 206-213.

- VILLARD, P. - Le Pic de la Guadeloupe. - Brunoy,  S.E.O.F., 1999. - 135p.

- WILEY, J.W. & WUNDERLE, J.M. - The effect of hurricanes on birds, with special reference to Carribean islands.- Bird Conservation International, 1993, 3, 319-349.





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