Le lieu magnifique de l'observation : la Grande Rivière à Goyaves (crédit photo : R. Gomès et B. Ibéné).
Balbuzards pêcheurs caribéens Pandion haliaetus ridgwayi ( crédit photo : dfaulder et Matthieu Sileo)
Première observation exaltante d'un couple
de Balbuzards pêcheurs caribéens
Pandion haliaetus ridgwayi
C'est ce dimanche 15 février, que nous avons pu faire cette observation au cours d'une sortie nautique réalisée par L'ASFA dans le cadre du suivi consacré essentiellement au Pélican brun (dont nous suivons le retour en tant que nicheur en Guadeloupe depuis une petite dizaine d'années). Mais bien sûr un oeil attentif est également porté aux autres oiseaux marins et de zones humides .
Le Balbuzard
Mais Il y a balbuzard et balbuzard !
En effet, si le balbuzard pêcheur s'observe régulièrement sur notre archipel, jusqu'alors les observations rapportées étaient toujours celles d'individus de la sous-espèce nord américaine Pandion haliaetus carolinensis .
L'observation...
Alors que nous naviguons sur la Grande Rivière à Goyaves non loin de son embouchure, balbuzards en vue !
Et comme à chaque fois, grande attention est portée aux signes distincitifs.
Et là, pour la première fois en 15 ans d'observation pour l'ASFA : nous observons un couple caribéen !
Le première individu, sans doute un mâle, qui vole droit devant est petit et très clair : ventre, poitrine et tête sont entièrement blancs. Aucune tache sur la poitrine et pas l'ombre d'un quelconque bandeau noir traversant l'oeil. A cet instant on comprend que nous avons au-dessus de nous un balbuzard de la sous-espèce caribéenne P. h. ridgwayi. Celle qui nichait chez nous au temps des Amérindiens et qu'aucun ornithologue comtemporain n'a observé depuis en Guadeloupe.
La femelle derrière, plus imposante présente une poitrine et un ventre tout aussi blancs. Nous ne pouvons observer le dessus de sa tête, en revanche, elle possède un bandeau foncé au travers de l'œil comme chez la sous-espèce nord-américaine.
Le Balbuzard pêcheur caribéen Pandion haliaetus ridgwayi
Cette sous-sespèce autrefois largement répandue dans les Caraïbes a vu son aire de nidification se réduire fortement, nififiant aujourd'hui des Grandes Antilles jusqu'au Bélize. Quelques essais de nidification sont rapportés des Îles Vierges, de Puerto Rico et de Sainte-Lucie où elle a nidifié en 2006.
Elle est irrégulièrement vue aussi à la Barbade, à la Dominique, à la Martinique et jusqu'à Sainte-Lucie.
Nous avons bien recueuilli quleques témoignages de nidification du Balbuzard ces 20 dernières années en Guadeloupe mais aucun d'entre-eux n'a pu être prouvé. Quelques signes plus précis depuis l'an passé, nous laissent à penser que l'espèce pourrait de nouveau s'installer en Guadeloupe.
Mais quelle sous-espèce sera la première à nicher ? P. h. ridgwayi ou P. h. carolinensis ?
Cette dernière est un hôte régulier en Guadeloupe, où les individus nichant au nord du continent américain viennent chaque année passer l'hiver sur le littoral et les rivières des îles de la Caraïbes et de l'Amérique du sud. Les individus immatures restent sous nos latitudes un peu plus longtemps et peuvent être vus toute l'année. Ils regagneront leur pays d'origine lorsqu'ils seront assez mûres pour se reproduire, vers l'âge de 3 ans.
Livrez- vous à un exercice de science participative !
Faites-nous faire part de toute observation d'oiseaux nicheurs
(nids, balbuzard transportant une branche, ...)
tel : 0690 50 72 32
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Attention, le Balbuzard pêcheur comme tous les grands rapaces
est extrêmement sensible au dérangement sur son aire de nidification.
Il est recommandé de ne pas approcher à moins de 300 mètres de son nid
et surtout de ne pas y rester longtemps !
Béatrice Ibéné, Nathalie Serrand, Fabienne Issaly et Régis Gomès
Autre source d'émerveillement lors de cette sortie : de somptueuses Grandes aigrettes (Ardea alba) en parade nuptiale (photo: R.Gomès)