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Faune Guadeloupe

Faune Guadeloupe

Site officiel de L'ASFA : L'Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles

especes menacees en guadeloupe

Publié le par asfa
Publié dans : #Pélican brun, #gan gosié, #Oiseaux de Mer, #Espèces menacées en Guadeloupe, #Etudes ASFA
Suivi des colonies de nidification du Pélican brun en Guadeloupe : bilan saison 2014/2015
Colonie du Gosier. Au cœur de la colonie, les jeunes au plumage blanc sont très visibles. Au centre un adulte couve encore.

Colonie du Gosier. Au cœur de la colonie, les jeunes au plumage blanc sont très visibles. Au centre un adulte couve encore.

C'est l'heure du bilan sur la nidification 2014/2015 du Pélican brun sur notre archipel

 

La colonie du Gosier

Après une excellente saison 2013/2014 (http://www.faune-guadeloupe.com/archive/2014-12/) et une extension de la colonie, nous craignions que ce bon état de conservation ne soit que de courte durée.

En effet, nous avions identifié plusieurs menaces potentielles sur le site. Nous en avions fait part aux services de l'Etat, notamment au service Ressources Naturelles de la DEAL, auquel nous avions également transmis notre rapport d’étude.

Malheureusement nos prévisions se sont révélées justes et la colonie a été lourdement impactée.

Cette saison toute la partie ouest de la colonie a été abandonnée et son installation s'est trouvée retardée par rapport à l'an passé du fait de deux évènements :

-La démolition d'une habitation juste au-dessus de la colonie en pleine période d'installation,

-La coupe en falaise de nombreux supports d'installation (arbustes et lianes) sous une autre habitation où étaient installés une dizaine de nids la saison passée. Le propriétaire s’était plaint des projections de fientes les jours de grand vent lorsque les oiseaux passaient devant la maison.

Si on peut comprendre cette réaction, il faut néanmoins rappeler que l'espèce est protégée en Guadeloupe et reste encore fragile malgré une évolution positive des effectifs nicheurs. Cette problématique aurait donc dû faire l'objet d'une réflexion entre propriétaires, commune, services de l'Etat et associations pour une issue plus favorable.

Nombre de nids.

Cette saison entre 58 et 61 nids ont été occupés, ce qui représente une chute de 35% par rapport à la saison précédente.

Taux de reproduction.

Il a également chuté au sein de la colonie. On a constaté un plus grand nombre de nichées à un seul jeune et très peu à 3 jeunes. Ce taux présente un nombre de 1,52 jeune par nid contre 1,91 la saison précédente.

Ce résultat est probablement plus imputable à une baisse des ressources alimentaires en quantité et/ou en difficulté d'accès liée aux épisodes d'échouages de sargasses sur le littoral plutôt qu’à un changement de la structure de la colonie (augmentation de la présence de jeunes femelles).

 

La colonie de Terre-de-Bas

La seconde colonie connue en Guadeloupe se trouve sur l'île de Terre-de-Bas sur l'archipel des Saintes. Depuis l'an dernier plusieurs témoignages nous faisaient part de dérangements sur la colonie. Quelle ne fut pas notre surprise cette année lors d'une visite sur l'île dédiée aux couleuvres, de découvrir un sentier aménagé sur le site de la colonie et balisé comme "trace des Pélicans". Un bref passage silencieux sur le sentier, nous permet de constater qu'il traverse de part en part la colonie. Malgré notre grande discrétion et nos extrêmes précautions nous provoquons plusieurs envols des parents. Le sentier passe en effet à quelques mètres sous certains nids et à proximité de beaucoup d'autres ! Nous relevons certaines traces caractéristiques de dérangement au sein de la colonie. Il est alors facile d’imaginer l'impact catastrophique du passage de groupes de visiteurs peu silencieux sur le sentier !

Devant cette atteinte grave, L'ASFA alerte aussitôt les services compétents et les gestionnaires des terrains attenants.

Quelques semaines plus tard, nous participons sur le site même à une réunion de terrain avec la DEAL, l'ONF, M. le Maire et des représentants de l'office de tourisme de Terre-de-Bas. Suite à de fructueux échanges portant sur biologie et le statut de conservation de l'espèce, deux décisions sont prises :

-La fermeture immédiate du sentier (l'itinéraire de ce dernier sera par la suite modifiée pour éviter le secteur de la colonie)

-Le lancement d'un projet éco-touristique autour du Pélican brun à Terre-de-Bas (Sentier, exposition et observatoire avec moyens optiques)

Dans ce cadre, L'ASFA a pu proposer son expertise et être force de propositions. L’association reste partenaire dans l'émergence de ce projet prévu dont le début de réalisation se fait toujours attendre ...

La Colonie du Grand Cul de Sac Marin en coeur de Parc National

La bonne nouvelle de cette saison nous vient d'un îlet classé en cœur de parc national dans le Grand Cul-de-sac marin où après la nidification l'an passé d'un seul couple de pélicans (http://www.guadeloupe-parcnational.fr/?Le-Pelican-brun-niche-de-nouveau), l'espèce est revenue cette année y nicher. Ce ne sont pas moins de 7 couples cantonnés sur le même îlet que nous avons pu observer à la mi-février lors d'une sortie en bateau consacrée à notre "Pélican". 5 oiseaux étant déjà sur leur nid.

Espérons que cette nouvelle colonie puisse s'étoffer encore, pour peu que la tranquillité des oiseaux nicheurs soit assurée. Ce qui est la moindre des choses attendues en zone cœur d’un Parc National …

A suivre donc !

 

Aussi, malgré la confirmation de l'installation d'une 3ème colonie sur un îlet du Grand Cul-de-sac marin, force est de constater que cette saison aura été plutôt mauvaise pour nos pélicans de retour en Guadeloupe en tant que nicheurs depuis une petite dizaine d’années seulement. Cette espèce classée menacée par l’UCIN en Guadeloupe bénéficie pourtant d’un grand capital de sympathie auprès de la population et des touristes.

Pour sa part, L’ASFA continuera de suivre la restauration de cette espèce, d’alerter et de sensibiliser tous les acteurs impliqués.

 

Entre Novembre 2014 et Avril 2015, ce sont pas moins de 45 heures bénévoles qui ont été consacrées à l'étude et à la préservation des colonies nicheuses du Pélican brun de l'Archipel guadeloupéen.

Ont participé à l’étude cette année : Régis, Béatrice, Jérôme, Nathalie, Fabienne et Baptiste.
 
NB :  « L’étude Pélican brun » de L’ASFA est entièrement financée par les ressources propres de l’association qui n’a bénéficié d’aucun financement public à cette fin.   
Sortie de terrain aux abords de la colonie avec des représentants des administrations (DEAL), de gestionnaires (ONF),  de la commune (maire, Office du tourisme), de l’ASFA et un prestataire écotouristique. Cette sortie de terrain et de travail a été fructueuse : le sentier a été fermé dans cette portion préservant la tranquillité de la colonie.

Sortie de terrain aux abords de la colonie avec des représentants des administrations (DEAL), de gestionnaires (ONF), de la commune (maire, Office du tourisme), de l’ASFA et un prestataire écotouristique. Cette sortie de terrain et de travail a été fructueuse : le sentier a été fermé dans cette portion préservant la tranquillité de la colonie.

Photographie d'un nid présent à quelques mètres du sentier anciennement ouvert. Les adultes dont l'oiseau couveur se sont levés près à l'envol ! La fermeture de cette portion du sentier empêche désormais tout dérangement terrestre.

Photographie d'un nid présent à quelques mètres du sentier anciennement ouvert. Les adultes dont l'oiseau couveur se sont levés près à l'envol ! La fermeture de cette portion du sentier empêche désormais tout dérangement terrestre.

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Publié le par asfa
Publié dans : #Asfa com (press book), #Espèces menacées en Guadeloupe, #biodiversité
Denis Cheissoux invité d'honneur de la 12 ième édition du TERRA Festival a consacré ses émissions "CO2 Mon Amour" et "un bol de nature" de France-Inter à la biodiversité guadeloupéenne.
Il a notamment rencontré en plein coeur de la forêt dense humide, Jean-Francois Bernard, Alain Rousteau, Janmari Flower et Béatrice Ibéné, présidente de L'ASFA.
Vous pouvez réécouter et télécharger les émissions sur le site de France-Inter
Denis Cheissoux et Béatrice Ibéné

Denis Cheissoux et Béatrice Ibéné

Janmari Flower, Denis Cheissoux, Alain Rousteau et Jean-Francois Bernard Janmari Flower, Denis Cheissoux, Alain Rousteau et Jean-Francois Bernard Janmari Flower, Denis Cheissoux, Alain Rousteau et Jean-Francois Bernard

Janmari Flower, Denis Cheissoux, Alain Rousteau et Jean-Francois Bernard

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Publié le par asfa
Publié dans : #Etudes ASFA, #Reptiles, #Scinques, #Espèces menacées en Guadeloupe, #Lézards, #endémiques

Première mention d'un scinque Mabuya sp. à Terre-de-Bas, les Saintes

Dans le cadre de son étude sur les Reptiles rares de l'Archipel guadeloupéen, L'ASFA a accueilli deux stagiaires étudiants en licence Science de Terre et de l'Environnement à l'Université des Antilles. Au cours d'une journée consacrée à leur formation sur l'île de Terre-de-Bas des Saintes, un travail d'enquête auprès des habitants nous a permis d'envisager sérieusement la présence d'une population de scinques sur l'île.

Aussi, nous sommes revenus sur l'île quelques jours plus tard pour tenter de vérifier ces informations. Malgré de longues recherches dans la zone désignée, nous n'avons pu observer un seul scinque sur le terrain. Notre enquête nous a toutefois menés chez un habitant qui détenait un scinque, trouvé dans son jardin et qu'il conserve dans une bouteille de rhum ! L'observation de ce spécimen nous fait le rattacher de façon certaine au genre Mabuya .

Cet habitant de Terre-de-Bas nous a confirmé que l'espèce était encore assez courante dans cette région de l'île il y a 5 ans, période à laquelle le spécimen a été collecté.

Preuve est ainsi faite de la présence d'une espèce de scinque Mabuya sp sur Terre-de-Bas. Reste à savoir si elle est proche ou identique à celle découverte en novembre 2014 sur l'île voisine de Terre-de-Haut (B. Angin & R. Gomès, 2015).

La possibilité d'une nouvelle espèce du genre Mabuya pour le banc des Saintes n'est donc pas à exclure et demande, au vu des forts enjeux de conservation de ce genre en Guadeloupe, à être objectivée rapidement par une étude moléculaire. Une estimation de l'état de cette population est également à réaliser urgemment.

A suivre donc !

R. Gomès et B. Ibéné

Nous remercions chaleureusement les habitants des Saintes pour leur accueil chaleureux et leurs précieux témoignages. En particulier Eric, Véronique, Gislaine et Claude.

Un spécimen de scinque Mabuya sp de Terre-de-Bas, les Saintes trouvé par un habitant dans son jardin. C'est la toute première mention de scinque sur cette île.

Un spécimen de scinque Mabuya sp de Terre-de-Bas, les Saintes trouvé par un habitant dans son jardin. C'est la toute première mention de scinque sur cette île.

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Publié le par asfa
Publié dans : #Etudes ASFA, #Reptiles, #Scinques, #Lézards, #Espèces menacées en Guadeloupe, #endémiques
Scinque Mabuya sp découvert par Baptiste Angin à Terre -de-Haut, les Saintes fin 2014

Scinque Mabuya sp découvert par Baptiste Angin à Terre -de-Haut, les Saintes fin 2014

Premières observations de scinques Mabuya sp. sur les îles des Saintes (Archipel de la Guadeloupe)

La découverte

L’un de nous (Baptiste Angin)  a eu l'heureuse surprise d’observer un scinque en novembre sur l'île de Terre-de-Haut aux Saintes.

Aussi, une nouvelle prospection a été programmée deux semaines plus tard. Et ce ne sont pas moins de 5 individus différents qui ont pu être observés et photographiés. Ce, sur une superficie d’à peine 1 200 m2 ! En revanche, des recherches complémentaires alentours  n’ont pour l’instant pas permis de mettre en évidence d’autres noyaux de population.

Si cette découverte a de quoi ravir autant les scientifiques naturalistes, c’est que les scinques sont devenus très rares en Guadeloupe !

Les scinques étaient sans doute autrefois communs et répandus sur l'ensemble des îles de notre archipel. Malheureusement, c’était avant. Avant l’introduction de redoutables prédateurs auxquels les scinques n’avaient jamais été confrontés au cours de l’évolution naturelle : mangoustes, chats errants, rats noirs, poules,  … Avant  la dégradation continue de leurs habitats naturels notamment par les déboisements étendus, le surpâturage par les petits ruminants - nombreux en divagation sur les îlets et  îles du sud -, et l’usage excessif des pesticides.

On présume que les scinques ont disparu de Grande-Terre, Basse-Terre, de Marie-Galante. Et plus récemment, de l'îlet Cochon.

Actuellement, les seules populations connues encore existantes sont celles des îles de la Désirade et de Petite Terre (Breuil, 2002; Lorvelec et al. 1998 ; Lorvelec 2011 ; Hedges & Conn, 2012 ; Pare & Lorvelec, 2012 ; Gomès & Ibéné, 2013).

Historiquement la présence de scinques aux Saintes n'avait jamais été prouvée. On retrouve dans la littérature une seule mention pour Terre-de-Bas faite par Schwartz (1967) mais cette donnée a été considérée comme erronée jusqu'alors par les herpétologues contemporains (confusion avec Terre de Bas de Petite Terre). Depuis, alors que les Saintes constituent des îles souvent visitées par des naturalistes, aucun scinque n’y avait été observé et aucun témoignage d’habitant n’en avait fait état.

Néanmoins, il était permis d’espérer sa présence car ces îles sont exemptes de mangoustes, le plus redoutable prédateur de l’herpétofaune antillaise. Ce sont d’ailleurs les dernières îles de l’Archipel guadeloupéen où les couresses (couleuvres) y sont encore assez communes. Alors que les autres couleuvres de la Guadeloupe ont disparu ou sont en danger critique d’extinction : la Petite Couresse, (Erythrolamprus juliae , ex Liophis juliae) et la Grande Couresse de Guadeloupe  (Alsophis antillensis), la Couresse des Saintes (Alsophis sanctonum), respectée par la plupart des habitants, elle, ne semble pas en danger d'extinction, tout au moins à Terre-de -Bas.

Quelques temps après, lors d'une nos prospections sur Terre-de-Bas dans le cadre de l’étude que mène L’ASFA sur les Reptiles rares de l'Archipel guadeloupéen, nous avons pu obtenir une preuve de la présence de l'espèce sur cette île ! En effet, un habitant conserve un spécimen prélevé dans son jardin il y a 5 ans.

Mais là, plusieurs autres séances de recherche sur le terrain ont été infructueuses. Ce qui nous fait craindre que ce noyau de  population soit déjà au bord de l’extinction.

Pour ces deux îles, ces données sont les premières mentions de la présence de scinques sur l'archipel des Saintes. Bien que l’observation des scinques est réputé difficile, l’absence de données sur ces îles malgré le passage d’un grand nombre de naturalistes, laisse à  penser que ces populations sont très localisées, en faible effectif, et par conséquent, menacées de disparition.

 

Nouvelle population d’une espèce déjà décrite ou une nouvelle espèce ?

 

Maintenant que la présence du Scinque est avérée sur les îles des Saintes, reste à en déterminer l’espèce. Il s'agit là d'un autre problème.

En effet, dans un passé récent, toutes les populations de scinques en Guadeloupe comme dans une grande partie des Petites Antilles faisaient partie de la même espèce Mabuya mabouya (Lacépède, 1788). En 2012, des scientifiques herpétologues américains, Hedges et Conn, ont proposé une nouvelle classification du genre basée pour la Guadeloupe sur l’analyse morphologique de quelques individus. Ils proposent ainsi de scinder les populations guadeloupéennes en cinq espèces : Mabuya desiradea pour l'île de La Désirade et les îlets de Petite Terre, Mabuya cochonae pour l'Ilet Cochon, Mabuya grandisterrae pour l'île de Grande-Terre, Mabuya guadeloupae pour l'île de Basse-Terre et Capitellum mariagalantae pour Marie-Galante.

Ainsi l'isolation géographique des îles aurait donné naissance à une espèce à part entière sur chaque île. Nous nous retrouverions en Guadeloupe avec 5 nouvelles espèces endémiques (de chaque île). Et 4 d’entre elles auraient disparu !

La dernière en date, celle de l'îlet Cochon (petite île de 25 hectares située dans le Petit Cul-de-Sac Marin) n'a pas été retrouvée malgré plusieurs prospections (Breuil, 2002 ; AEVA, com. pers. 2013 ; L'ASFA, 2014). L'hypothèse la plus plausible de sa disparition est la prédation par la population férale de chats implantée sur l’îlet (abandons délibérés ou en relation avec les habitations sur l'île). Si l’espèce y subsiste, elle serait en danger critique d’extinction. 

Pour les Scinques des Saintes, les observations de terrain et l'analyse des photographies prises confirment leur appartenance au genre Mabuya. En revanche, il nous est aujourd'hui impossible de déterminer de quelle espèce il s'agit par la simple observation des caractères morphologiques.

Est-ce une des 5 espèces décrites par Hedges et Conn en 2012 ? Est-ce l’espèce connue à la Dominique ? Est-ce l’espèce mère Mabuya mabuya ? Est-ce une espèce commune à toutes les îles de l’Archipel guadeloupéen ? Ou alors,  est-ce une nouvelle espèce pour la science qui serait endémique du banc des Saintes, la 6ième espèce de scinques de la Guadeloupe ?

Il faut relever que l'herpétofaune des Saintes montre que ses représentants sont pour la plupart, des espèces à part entière, différentes de celles du "continent". C’est le  cas pour la Couresse des Saintes (Alsophis sanctonum), le Sphérodactyle des Saintes (Sphaerodactylus phyzacinus) et l’Anolis des Saintes (Ctenonotus terraealtae). Toutes ces espèces sont endémiques aux Saintes. Autrement dit, elles sont présentes aux Saintes et nulle part ailleurs au monde !

Le juge de paix sera sans doute la génétique. Afin de préciser la taxinomie des scinques des Saintes, nous projetons donc de mener une étude moléculaire avec le concours d’un spécialiste français de la phylogénie des scinques en partenariat avec les services de l'Etat.

 

A peine découverte, cette population apparaît menacée

 

Quoi qu’il en soit, l’avenir des  populations de scinques des Saintes est très incertain. Des menaces sur les habitats où subsistent des individus sont identifiées et il y a urgence à les  réduire drastiquement.

 

Parmi les mesures qu’il conviendrait d’ores et déjà de mettre en œuvre on peut citer :

  • la préservation de tous les habitats où la présence de scinques a été notée,
  • une gestion raisonnée des populations de chats errants et divagants (prise en charge par des Associtations de Protection Animale, stérilisation, sensibilisation des propriétaires,..),
  • campagnes de piégeages de rats,
  • gestion des cabris et poules en divagation,
  • proscrire tout traitement pesticide dans les zones à scinques
  • surveillance étroite de toute arrivée d’espèce exotique envahissante (notamment la petite mangouste indienne)

 

Il va sans dire que tout projet d’aménagement dans ces zones devra scrupuleusement prendre en compte les populations  de scinques.

 

Baptiste Angin, Régis Gomès et Béatrice Ibéné 

 

AIDEZ-NOUS à mieux les connaître !!!

En l’état actuel, les Scinques font partie des espèces les plus menacées de la Guadeloupe.  Endémiques, elles ont une très grande valeur patrimoniale. Si ces espèces venaient à disparaitre ce serait une perte définitive pour la Guadeloupe mais également pour la biodiversité mondiale.
Il n'est pas à exclure que des reliquats de populations de scinques subsistent en Basse-Terre et en Grande-Terre. En effet, comme le montre la découverte aux Saintes,  l'espèce peut se faire très discrète de la communauté naturaliste et scientifique.

 

Vous pouvez participer à la connaissance et à la sauvegarde
de ces espèces patrimoniales
en nous faisant part de vos observations :
Contactez l'ASFA 
par mail : lasfa@wanadoo.fr
ou à défaut, par téléphone au  0690 50  72 32 

 

 

Scinques de  la Désirade (Mabuya desiradea)  photographié à Petite Terre en haut (R. Gomès) et à la Désirade  (B. Ibéné
Scinques de  la Désirade (Mabuya desiradea)  photographié à Petite Terre en haut (R. Gomès) et à la Désirade  (B. Ibéné

Scinques de la Désirade (Mabuya desiradea) photographié à Petite Terre en haut (R. Gomès) et à la Désirade (B. Ibéné

 

Que sont ces lézards dorés, les scinques ?

 

Des lézards  qui brillent

Les scinques sont des lézards terrestres de taille moyenne de 20 à 25 centimètres queue comprise, plus gros que les Anolis mais plus petits que les jeunes iguanes. Ils peuvent être confondus avec d’autres lézards terrestres, les gymnophtalmes qu’on appelle « chauffé soley». Mais ils sont plus grands, plus épais, de couleur plus claire et montrent une bande foncée sur les flancs.  

On reconnaît les scinques à leur corps presque cylindrique et brillant. Leur queue est plus longue que le corps. Ils présentent une couleur bronze métallique sur le dessus et les flancs. Une ligne noire caractéristique partant des narines traverse les yeux puis les flancs et s’estompe au niveau des pattes arrières. Le dessous du corps est crème.

Selon l’exposition, et la réflexion de la lumière ils apparaissent de couleur dorée ou cuivrée. Raison pour laquelle ils sont appelés par certains « lézards dorés ». D’autres dans les îles du nord où existe un autre genre, leur préfèrent le nom de « couleuvre batarde » car ces lézards ont de courtes pattes et ne sont pas très visibles lorsqu’ils s’enfuient. Leurs grands yeux et leur regard très expressif captent l’attention de l’observateur.

L’observation des scinques est difficile. Elle requiert beaucoup de patience et une grande discrétion. Ce sont des animaux plutôt farouches et qui ne sortent qu’aux heures les plus chaudes de la journée.

 

Des prédateurs d’insectes

Les scinques consomment des insectes qu’ils chassent essentiellement au sol, dans la litière, les chaos rocheux, …. Ils peuvent également rechercher leurs proies en prospectant le long des troncs d’arbre ou dans entrelacs de racines aériennes.

Des reptiles évolués

Une caractéristique des scinques assez originale dans la classe des reptiles est leur reproduction vivipare. Les femelles donnent directement naissance à des jeunes, contrairement à la plupart des reptiles qui pondent des œufs.

 

Scinque (Mabuya sp) photographié à  Terre-de-Haut, les Saintes  (crédit : B. Ibéné) -

Scinque (Mabuya sp) photographié à Terre-de-Haut, les Saintes (crédit : B. Ibéné) -

Attention tout lézard brillant n'est pas un scinque !
Les scinques peuvent être confondus avec les chauffé soley 

 

Les gymnophtalmes sont aussi des lézards terrestres brillants qui sortent au plus chaudes heures de la journée (10-15h). On les appelle "chauffé soley".

Le Gymnophtalme d'Underwood (Gymnophtalmus underwoodiest une espèce exotique en pleine expansion en Guadeloupe. Il est devenu très commun à la différence de nos scinques endémiques, rares et très localisés. 

Il est plus petit que nos scinques : 6-8 cm maximum. De couleur bronze, les gymnophtalmes brillent au soleil mais sont dépourvus de la bande noire latérale caractéristique des scinques. Ils ont les pattes très courtes et se déplacent en serpentant au sol sur la litière.

 Dans le doute, n'hésitez pas à prendre des photos
et à nous les envoyer à cette adresse

 

gymnophtalmes d'Underwood appelés "chauffé soley". A ne pas confondre avec les scinques. (Photos : R. Gomès (h); K.Questel (b))
gymnophtalmes d'Underwood appelés "chauffé soley". A ne pas confondre avec les scinques. (Photos : R. Gomès (h); K.Questel (b))

gymnophtalmes d'Underwood appelés "chauffé soley". A ne pas confondre avec les scinques. (Photos : R. Gomès (h); K.Questel (b))

Références 

 

  •  Hedges B. & Conn C.E., 2012. A new skink fauna from Caribbean islands [Squamata, Mabuyidae, Mabuyinae], Zootaxa, 3288 : 1-244 
  • Lorvelec O., Barre N. & Pavis C. 2012. Les dernières populations de Scinques dans les Antilles françaises : état des connaissances et propositions d'actions. Rapport AEVA n°35 , Octobre 2012. 35 pp.
  • Miralles A, Carranza S, 2010. Systematics and biogeography of the neotropical genus Mabuya, with special emphasis on the Amazonian skink Mabuya nigropunctata (Reptilia, Scincidae). Molecular Phylogenetics & Evolution, 54(3): 857-869.
  • Miralles A, Rivas Fuenmayor G, Bonillo C, Schargel WE, Barros T, Garcia-Pérez JE & Barrio-Amoros CL, 2009. Molecular systematics of Carribean skinks of the genus Mabuya (Reptilia, Scincidae), with descriptions of two new species from Venezuela. Zoological Journal of the Linnean Society, 156: 598-616.
  • Miralles A, Barrio-Amoros CL, Rivas G & Chaparro-Auza JC, 2006. Speciation in the "Várzéa" flooded forest: a new Mabuya (Squamata: Scincidae) from Western Amazonia. Zootaxa, 1188: 1-22
  • Breuil M., 2002.  Histoire Naturelle des Amphibiens et Reptlies tesrrestres de l'archipel Guadeloupéen. Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélémy. Patrimoines Naturels, 54 : 339 p.

 

Notes

  • Paré T. et Lorvelec O., 2012. Mabuya desiradae (Désirade Skink). Conservation. Caribbean herpetology, 38:1. 

 

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Le Tribunal Administratif suspend la chasse de la Grive à pieds jaunes

COMMUNIQUE DE PRESSE COMMUN ASPAS /ASFA : 

Deux associations stoppent enfin la chasse en Guadeloupe
d'un oiseau mondialement menacé :
la Grive à pieds jaunes (Turdus lherminieri

Par une ordonnance du 11 décembre 2014, le Tribunal Administratif de Basse-Terre, saisi par L’ASFA (L’Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles) et l’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages), a suspendu en urgence la chasse de la Grive à pieds jaunes en Guadeloupe, espèce menacée inscrite sur les listes rouges nationale et mondiale de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature).

 

Enfin. Depuis dix ans, l’ASFA alertait régulièrement les pouvoirs publics sur le mauvais état de conservation de cette grive. En vain. Cette espèce est pourtant classée « Vulnérable » par l’UICN, ce qui signifie que ses populations présentent un risque élevé d’extinction. Cette espèce endémique des Petites Antilles possède une aire de répartition mondiale très restreinte, puisqu’elle n’est présente que sur 4 îles (Montserrat, Guadeloupe, Dominique, et Sainte-Lucie d’où elle aurait récemment disparu). Elle n’existe nulle part ailleurs au monde ! Ses populations sont d’autant plus sensibles aux prélèvements et autres perturbations. C’est pourquoi, l’espèce bénéficie d’une protection légale forte sur son aire de répartition sauf en Guadeloupe où l’État français en autorise la chasse[1].

 

Le code de l’environnement prévoit que la chasse d’une espèce peut être interdite « en vue de la reconstitution des populations ». Ces dernières années, la préfète de la Guadeloupe avait consenti à fixer un nombre maximum de spécimens à prélever par chaque chasseur. Mais ce "quota" trop élevé était inadapté au statut de l'espèce et ne bénéficiait en outre d'aucun moyen de contrôle.

 

Nos associations, l’une antillaise et l’autre métropolitaine, se félicitent de leur travail commun, qui oblige  les représentants de l’État en Guadeloupe à mieux préserver cet élément exceptionnel et irremplaçable de notre patrimoine naturel. En effet, il est de leur devoir de veiller à ce que la chasse soit correctement encadrée et adaptée au statut des espèces, en premier lieu les plus fragiles.

 

Le combat continue en Guadeloupe, où l’on chasse toujours sans Schéma Départemental de Gestion Cynégétique approuvé, où les soi-disant Prélèvements Maximaux Autorisés (PMA) sont sans dispositif obligatoire de marquage des animaux, sans système de poinçonnement, et sans objectif précis... bref, illégaux en tous points !

 

 

[1] Et même sa destruction puisque la préfète de Guadeloupe avait également autorisé son abattage dans les zones contaminées par le chlordécone, tout en interdisant sa consommation. Au risque d’anéantir toute possibilité de restauration des populations de grives contaminées par ce pesticide organochloré perturbateur endocrinien et reprotoxique chez les oiseaux.

 

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Dear Colleagues of the Caribbean,


I have the great pleasure to announce that the judge of interim relief of Basse-Terre, Guadeloupe (French West Indies) has suspended hunting of the endangered Forest Thrush (Turdus lherminieri ). This was brought about by the lobbying from naturalist associations ASPAS and ASFA.

Until now, Guadeloupe Island, a French territory with pro-hunting history, remained the only island to permit hunting of the Forest Thrush. The Forest Thrush is endemic to only four islands of the Lesser Antilles ( Montserrat, Guadeloupe, Dominica and St. Lucia - where it has not been seen for 4 years). It is classified as Vulnerable by IUCN and is on both global and local endangered species red lists.

In addition, recent studies have shown that the Forest Thrush is affected by the environmentally persistent pesticide chlordecone, an organochlorine endocrine disruptor, reproductive toxicant and carcinogen. Despite all this, the Guadeloupe prefect has authorized 2,600 hunters to hunt in one season more individuals than the total population in Guadeloupe!

This is a great victory, as it has been 10 years since the Association ASFA began the fight for full legal protection of this species in Guadeloupe and attaining the same protection afforded on other islands. We hope that this judgment will lead the Minister of Ecology to make the decision to permanently ban hunting of this precious species, as required by the SPAW ratified by France in 2002.

Any initiatives and support that can help further our cause and the protection of the Forest Thrush are welcome !

Thank you all. And long live the Forest Thrush !

 

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Pour aller plus loin : 

 

Saisi par les associations naturalistes ASPAS et L’ASFA , le Tribunal Administratif de Basse-Terre a suspendu par ordonnace du 11 décembre 2014, ce jusqu’au jugement de fond la chasse de la Grive à pieds jaunes (Turdus lherminieri) sur toute la Guadeloupe.

Cette espèce endémique de 4 îles seulement des Petites Antilles (Montserrat, Guadeloupe, Dominique et Sainte Lucie ) est classée menacée sur les liste rouges UCIN mondiale et nationale (Guadeloupe) dans la catégorie "VULNERABLE" c'est à dire confronté à un risque élevé d'extinction.

De plus, ces statuts ont été établis avant que soient connues l’imprégnation par le Chlordécone (perturbateur endocrinien également reprotoxique chez les oiseaux et carcinogène) et sa probable disparition de Ste Lucie (pas d’animaux vus depuis plus de 3 ans ) .

Malgré tout cela, la préfète (comme ses prédécesseurs) avait autorisé la chasse de la grive par les 2 600 chasseurs de Guadeloupe de plus d’oiseaux que ne compte la population totale estimée. Et ce, en méconnaissance de plusieurs dispositions réglementaires et sans base légale pour les dits PMA. Mais surtout en violation de l’article 10 du protocole SPAW devenu loi internationale en 2000 et ratifié par la France en 2002. Il stipule que chaque partie doit accordée aux espèces menacées le statut d’espèce protégée.

 

" Article 10    Mesures nationales de protection de la faune et de la flore sauvages

1. Chaque Partie doit identifier, dans les zones relevant de sa souveraineté, de ses droits souverains, ou de sa juridiction, les espèces végétales et animales menacées ou en voie d'extinction, et accorder á ces espèces le statut d'espèces protégées. "

 

La France est le seul pays qui n’a pas accordé à cette espèce sub endémique et menacée le statut d’espèce protégée. En effet, dans les 3 autres îles, elle bénéfice d’une protection légale intégrale. 

L’Etat a même autorisé les chasseurs à abattre les grives de la zone dite du" croissant bananier" juste pour satisfaire le pur plaisir des chasseurs, de tuer, puisque que la  consommation en est interdite du fait de leur contamination par le chlordécone, au risque d’anéantir ainsi toute possibilité de résilience des populations touchées.

Pour l’ASFA, cette décision du Tribunal administratif constitue une réelle victoire d'étape déterminante dans ce combat mené depuis plus de 10 ans par l'association pour la protection légale intégrale de cette espèce. Nous remercions tous ceux qui nous ont soutenu dans cette démarche et particulièrement, les signataires de notre pétition consacrée à la grive à pieds jaunes. 1000 mercis à L'ASPAS qui a accepté de mener ce combat avec nous ! 

Il restait 9 jours de chasse de cet oiseau avec un PMA (incontrôlable) de 4 oiseaux/chasseur/ jour de chasse (mais sans nombre définit de chasseurs). Grâce à cette décision, ce sont plusieurs milliers de grives qui seront sauvées .... si les chasseurs respectent l'interdiction et si les services de police réalisent les contrôlent qui s'imposent !

Nous allons continuer ce combat jusqu'à ce que la France accorde à cette espèce le statut qu'elle mérite : celui d'une espèce protégée ! 

Crédit Photo : Stéphane Morin. parti trop tôt et a qui nous dédions cette victoire !

Crédit Photo : Stéphane Morin. parti trop tôt et a qui nous dédions cette victoire !

ordonnance du TA de Basse-Terre du 11/12/2014 donnant droit à la demande de l'ASPAS et l'ASFA

UICN France, MNHN, AMAZONA, AEVA, ASFA & ONCFS (2012). La Liste rouge des espèces menacées en France - Chapitre Oiseaux de Guadeloupe. Dossier électronique.

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Le premier numéro de KaruBats Niouz,

la  lettre d'information du Groupe Chiroptères de Guadeloupe

est à télécharger ici ! 

 

 

 

Vous y trouverez  l'actualité du Groupe  : synthèses des études, projets, actions pédagogiques et de sensibilisation et à travers plusieurs rubriques, de précieuses informations sur les chauves-souris de la Guadeloupe et des Petites Antilles.

 

Bonne lecture à tous ! 

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Publié le par asfa
Publié dans : #Chasse excessive et braconnage intense, #Espèces menacées en Guadeloupe

La chasse en Guadeloupe :

un autre scandale environnemental et sanitaire 

 

 

Le projet d'arrêté préfectoral relatif à l'exercice de la chasse en Guadeloupe pour la saison 2014-2015 était sousmis à la consultation du public.

 

L'ASFA a émis un avis très défavorable en soulignant à la Préfète de Guadeloupe que ce projet d’arrêté relatif à l’exercice de la chasse sur le département de la Guadeloupe constitue une menace grave pour la santé publique et pour la biodiversité ; particulièrement pour la Grive à pattes jaunes (Turdus lherminieri) une espèce endémique de  3 îles seulement et classée mondialement menacée par l’UICN. 

 

 

Comme pour l'affaire de épandage aérien de pesticides, et alors que le Conseil d'Etat a montré la validité des arguments que nous pouvons exposer, la Préfète de Guadeloupe choisit d'ignorer complétement l'avis de l'ASFA. Elle n'a rien modifié à son projet d'arrêté.

 

Une fois encore, la Préfète cède aux lobbys et aux intérêts particuliers de quelques uns. Elle choisit de satisfaire le plaisir personnel des chasseurs au mépris des règles élémentaires de protection de la biodiversité insulaire.

 

Mais aussi au plus fort mépris de la préservation de la santé publique.

 

En effet, la Préfète autorise une nouvelle fois les chasseurs à tuer les grives à pattes jaunes et des tourterelles à queue carré de la zone dite du "croissant bananier" alors que ces oiseaux sont contaminés par le chlordécone. Les teneurs en chlordécone sont si élevées qu'un autre arrêté interdit la consommation de ces mêmes oiseaux  (AP N 2012-747 du 30 juin 2012) !

 

Les chasseurs ont donc le droit pour satisfaire leur "pur plaisir de tuer", d'abattre les grives et tourterelles du croissant bananier et de les transporter partout en Guadeloupe. 

 

L'administration prend ainsi l'énorme risque que ces oiseaux contaminés soient finalement consommés par des enfants et des femmes enceintes !

Les effets particulièrement délétères de ce pesticide carcinogène, perturbateur endocrinien et neurotoxique sur la santé des personnes vulnérables sont pourtant très bien documentés.

 

Il s'agit là, d'une nouvelle atteinte GRAVE à la SANTE PUBLIQUE des guadeloupéens. 

 

La Préfète facilite aussi ainsi la diffusion de la pollution par le chlordécone et la contamination de régions jusque là épargnées. Les oiseaux contaminés étant contaminants pour les chaines alimentaires et l'environnement.

 

Il s'agit d'un permis de polluer et d'empoisonner.  

 

 

Les effets toxiques des organochlorés sur les oiseaux sont également très biens connus.

Ces molécules, dont fait partie le chlordécone, quand elles n'entrainent pas d'emblée la mort lors de contamination aigue (neurotoxique et hépatotoxique),  nuisent aux fonctions de reproduction des oiseaux et pertubent leur comportement (exposition chronique).

 

La grive à pattes jaunes est classée mondialement menacée par l'UICN en raison de la de sa faible répartition géorgraphique mondiale, de la dégradation de ses habitats forestiers, et de la pression de chasse qui s'exerce sur elle en Guadeloupe.

Elle n'est plus présente que sur 3 îles au Monde depuis sa récente disparition de Sainte Lucie *.

 

Son statut UICN "vulnérable" indique que ce bel oiseau est confronté à un risque élévé d'extinction à l'état sauvage à moyen terme". Elle est également classée "vulnérable" sur la liste rouge régionale UICN des oiseaux menacées en Guadeloupe.

 

D'après les connaissances scientifiques actuelles, l'imprégnation par le chlordécone constitue un autre facteur de déclin  important pour cette espèce.

 

Avec cet arrêté ce sont pas moins de 22 jours de chasse de  Grive à pattes jaunes qui sont autorisés (du 01 novembre 2014 au 04 janvier 2015 tous les samedis, dimanches, jours fériés et chômés).

Le quota ou Prélèvèment Maximal Autorisé (PMA) de 4 grives par chasseur et par jour de chasse est ahurissant. En effet, il n'est pas accompagné d'un quota de chasseurs par grive. Ce PMA correspond à 88 oiseaux /chasseur et par jour de chasse pour la saison alors qu'on compte  3 000 chasseurs en Guadeloupe !

Par son arreté, l'administration permet donc théoriquement que 264 000 grives à pattes jaunes soient tuées cette année !

S'il ne sont "que" sont 500 chassseurs à chasser la grive, ils tueront tout de même 44 000 oiseaux !!!

 

Le bons sens et le principe de précaution (lequel a une valeur constitionnelle et doit s'imposer d'après la loi, aux décisions de l'administration) voudraient que l'espèce soit protégée en Guadeloupe comme elle l'est sur les autres îles (anglophones).

 

Tout au moins (et ce ne serait vraiment qu'un minimum) que les populations du croissant bananier ne soient davantage décimées par la chasse.

Cet abattage agrave considérablement le risque de leur disparition à court terme ; alors que les autorités ont l'obligation légale et éthique de tout mettre en oeuvre pour favoriser la résilience des espèces.

 

 

Mais la Préfète en a décidé tout autrement. Bien qu'originaire de la Guadeloupe, elle est sans pitié pour ce patrimoine naturel exceptionnel et irremplaçable, comme ses prédécésseurs. 

 

Ce sont des telles hérésies dans la gestion mortifère du patrimoine naturel qui ont conduit, rapellons-le, à la disparition définitive d'autres espèces endémiques de notre archipel : l'Ara de Guadeloupe, la Perruche de Guadeloupe et l'Amazone de Guadeloupe .....au 19ième siècle !

 

 

Seule différence : les autorités agissent actuellement en pleine connaissance de la fragilité des espèces endémiques forestières, des risques de leur disparition et en méprisant totalement les textes de loi. Notamment la charte de l'environnement inscrite pourtant dans la Constitution. 

 

 

L'effondrement de la biodiversité de nos petits territoires insulaires va donc se poursuivre.

 

 

Chasseurs guadeloupéens et préfète guadeloupéenne en porteront pour une bonne part,  la funeste responsablilité ! 

 

 

 

 

*ref :  ARNOUX, E. 2012 Variabilités phénotypique et génétique chez la Grive à pieds jaunes, Turdus lherminieri, à différentes échelles.Thèse de Doctorat d’université.

 

Avis de L'ASFA à la consultation publique

Arrêté Préfectoral exercice de la Chasse en Guadeloupe saison 2014-2015

AP 2012-747 interdisant la consommation du gibier à plumes potentiellement contaminé par le Chlordécone

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Publié le par asfa
Publié dans : #Etudes ASFA, #Reptiles, #Lézards, #Espèces menacées en Guadeloupe, #Scinques, #Chauves-Souris

Dans le cadre des études sur les chauves-souris et reptiles rares menées par L'ASFA, deux séances de prospections ont concerné la Désirade en Avril et en Novembre 2013

 

Prospection ASFA Désirade 2013

 

Découverte de gîtes hypogés de chauves-souris :

20 cavités on été recherchées (mais il en reste au moins une trentaine !) :

- 1 gîte contrôlé (hélas sans chauve-souris cette fois) 

- 2 gîtes découverts. Ils méritent un suivi régulier.

L'un d'eux abrite une espèce endémique des Petites Antilles strictement cavernicole : Natalus stramineus. Une autre grotte abrite une colonie d'Artibeus jamaicensis et présente un fort potentiel d'acceuil pour d'autres espèces. 

- 1 cavité littorale nécéssite du matériel de descente pour être explorée

- 12 cavités n'apparaissent pas présenter d'intérêt pour les Chiroptères 

- 4 cavités ont été recherchées en vain ! 

 

 

Découverte de  3 nouvelles localités pour le Scinque de la Désirade (Mabuya desiradae) :

 

Mabuya desiradae

 

Le Scinque de Désirade est endémique de Petite Terre et de la Désirade, où il semblait très rare. En effet, jusqu'alors seules 4 observations de scinques à la Désirade avaient été publiées. Des observations réalisées en 1963, 2000, et 2009 en 3 stations différentes.

C'est pourquoi l'espèce est considérée par certains auteurs en Danger critique d'extinction (Hedge et Conn, 2012).

 

Scinque de la Désirade

 

Lors des prospections menées par L'ASFA en 2013, 9 scinques ont pu être observés en 4 stations différentes dont 3 nouvelles localités pour l'espèce (Morne Blanc, Plateau Calvaire et Grand Bassin). 4 individus ont pu être photographiés et 2 ont pu être filmés dont une femelle apparemment gravide.

La présence de cette espèce a été confirmée sur un site où elle avait été observée par Michel Breuil et Béatrice Ibéné en Août 2000 (Breuil, 2002). Mais pas sur ceux de 1963 et 2009. 

 

Mabuya desiradae

 

La connaissance des habitats et microhabitats utilisés par les scinques à la Désirade est fondamentale pour prescrire aux autorités des mesures de sauvegarde. 

Si fort heureusement la Mangouste demeure pour l'instant absente de l'île, l'expansion du Raton laveur, récemment introduit, est en revanche préoccupante pour la conservation de l'espèce. Comme celle des rats, poules et chats errants.

La préservation de ce patrimoine naturel unique passe également par la sensibilisation de la population au joyau fragile et irremplaçable qu'il représente. 

carto asfa scinques de la Désirade 2013

Références :

 

- Breuil, 2002, Histoire naturelle des amphibiens et reptiles terrestres de l'archipel Guadeloupéen, Paris, MNHN, 339 p.

- Hedges, B. & Conn, C.E., 2012, A new skink fauna from Caribbean islands [Squamata, Mabuyidae, Mabuyinae], Zootaxa, 3288, 1-244  

 

 

- Paré T, Lorvelec O. 2012. Mabuya desiradae (Désirade Skink). Conservation. Caribbean Herpetology 38:1

 

- Gomès R., Ibéné B. 2013. Mabuya desiradae (Désirade Skink). Distribution. Caribbean Herpetology 43:1.    

 

Crédits photos :

R. Gomès, B. Ibéné

 

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                                                           foret-fragmentee-par-bananeraie.jpg

 

Une nouvelle demande de dérogation

à l'interdiction d'épandage aérien de pesticides...

classés dangereux pour l'environnement !!!

 

 

Cette année encore le Groupement des Producteurs de Bananes de la Guadeloupe demande à l'Etat de lui accorder une dérogation à l'interdiction de l'épandage aériens de pesticides afin de lutter contre la Cercosporiose (maladie fongique qui touche certaines souches de bananiers).

 

Une consultation publique est organisée du 18 mai au 18 juin 2012  en Préfecture et en Sous-préfecture. Comme l'an dernier, des membres de L'ASFA se sont rendus à cette consultation.

 

La demande concerne 5 produits commerciaux dont 4 sont classés "Dangereux pour l'Environnement ". Cette année les Fiches de Données de Sécurité des produits n'ont pas été jointes au dossier ! ... mais nous les avons trouvées sur le net.

Les voici (cliquer sur les noms) :


* TILT 250 (propiconazole - Concontré Emulsifiable à 250 g/l un Triazolé et solvant PETROLE). NOCIF et DANGEREUX POUR L'ENVIRONEMENT

Pour l'Agence Américaine des Pesticides (US- EPA) le propiconazole est en plus CARCINOGENE et TOXIQUE POUR LE DEVELOPPEMENT ET LA REPRODUCTION

 

* SICO (Difenoconazole - Concentré Emulsifiable à 250 g/l , un Triazolé et mélange d'Hydrocarbures Aromatiques). NOCIF et DANGEREUX POUR L'ENVIRONNEMENT. 

Pour L'EPA, le Difenoconazole est en plus un CARCINOGENE possible et supecté PERTURBATEUR ENDOCRINIEN 


* GARDIAN (Fenpropidine à 750 g/l ,une Morpholine et solvant PETROLE). NOCIF et DANGEREUX POUR L'ENVIRONNEMENT


 

* BION 50 WG (acibenzolar-s-Methyl - granulés dispersibles à 50 %).  Benzothiadazolé. DANGEREUX POUR L'ENVIRONNEMENT. POLLUANT MARIN. 

 

      * HUILE BANOLE (huile minérale paraffinique)



 

  

                                       bananeaie-vallonee-.jpg

 


 

Téléchargez l'AVIS de L'ASFA sur cette demande de dérogation à l'interdiction épandage aérien de pesticides toxiques ICI

 

 

 

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Une pétition contre l'épandage est en ligne 

 

- Lisez ici le témoignage saisissant d'un médecin victime d'un épandage alors qu'il était en promenade au saut de Matouba !

 

- Téléchargez ICI "le Rapport d'évaluation des plans d'action Chlordécone aux Antilles" (oct 2011) dont le dernier paragraphe de conclusion est (tome1 p98) : 

 

"Les Antilles ne font que témoigner un peu plus tôt qu’en métropole, du fait de leur échelle géographique plus réduite, des dangers et des conséquences des pesticides, elles présentent toutes les caractéristiques objectives d’un essai « grandeur nature » de gestion intégrée des pollutions, de par leur insularité et de la taille géographique de chacune des îles. Développer « une agriculture sans pesticides » sur tout le territoire devient donc indispensable, et, associée à la préservation des richesses des forêts et de la végétation tropicales dont l’attrait touristique est encore peu mis en valeur, ces objectifs pourront devenir des atouts pour un développement durable de ces îles."

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Publié le par asfa
Publié dans : #Espèces menacées en Guadeloupe

 Liste rouge des espèces d'oiseaux menacées de Guadeloupe  

 

L'ASFA a apporté son expertise à l'établissement de la Liste rouge des espèces menacées de la Guadeloupe

 

UICN France, MNHN, AMAZONA, AEVA, ASFA & ONCFS (2012). La Liste rouge des espèces menacées en France - Chapitre Oiseaux de Guadeloupe. Dossier électronique.

 

Téléchargez la liste ici 

 


                            Pélican brun

 

Le Pélican brun est une espèce menacée (VU) en tant que nicheur en Guadeloupe. L'ASFA a redécouvert l'espèce en tant que nicheuse il y a qquelques années. Depuis une seule colonie (Terre de Bas ) arrive à péréniser sa nidification. Le dérangement par les engins nautiques est sans doute la principale cause de cette faible nidification de l'espèce, pourtant de plus en plus présente le long de nos côtes (activités de pêche, dortoirs/reposoirs...). L'ASFA a repéré plusieurs sites qui pourraient acceuillir de nouvelles colonies nicheuses si on se donne les moyens d'en assurer leur tranquilité. Le Pélican brun qui pêche volontiers à coté des humains, ne supporte pas les dérangements quand il est en nidification. 

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