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Faune Guadeloupe

Faune Guadeloupe

Site officiel de L'ASFA : L'Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles

Publié le par l'asfa
Publié dans : #Milieux naturels

Zoom sur les oiseaux des zones humides de la Guadeloupe

lagune de l'Anse Dumont (St Felix, Gosier)

 Les Zones Humides sont des espaces de transition entre la terre et l’eau. Ce sont les mangroves, vasières de mangroves, lagunes et marais d’arrière mangroves, les salines, prairies humides, les étangs, mais aussi les rivières et étangs de montagne, …

  étang lagunaire des raisins clairs (Saint-François)

- Ces zones humides remplissent des fonctions naturelles essentielles. Elles participent à l’autoépuration de l’eau (rétention des sédiments, polluants). Véritables éponges,  elles atténuent l’effet de crues et stockent l’eau. Le rôle de la mangrove  dans la stabilisation du sol et la protection contre les dépressions tropicales est bien connu.

 - Refuges de biodiversité. Ce sont des milieux d’une grande richesse biologique : siège d’innombrables chaînes alimentaires (végétaux, insectes aquatiques, mollusques, crustacés, poissons, oiseaux,..). Indispensables à la reproduction d’espèces de crustacés et de poissons. Les formes larvaires et juvéniles de poissons et crustacés font le bonheur de nombre d’oiseaux échassiers petits et grands.

grande saline de st felix

 Les zones humides sont des lieux de vie pour nos oiseaux : zones de repos,  d’alimentation voire de nidification. Beaucoup d’oiseaux migrateurs y font une halte entre leur aire de reproduction (Amérique du Nord) et leur quartier d’hiver (Amérique du Sud). Certains peuvent même y séjourner durant tout la « mauvaise » saison de septembre à avril.  En Guadeloupe, plus d’une soixantaine des espèces d’oiseaux sédentaires nicheuses ou migratrices sont inféodées à ces zones humides : elles en dépendent directement.

 Des milieux menacés

 Remblais, urbanisation du littoral, extension des zones commerciales aéroportuaires, pollution par les eaux usées pesticides décharges sauvages, dépôts d’ordures de toute sorte (batteries, ..) détergents et hydrocarbures domestiques ou industriels.

fût jetté dans l'arriere mangrove (Sainte-Anne)

 Pour en rester aux oiseaux, cette dégradation des zones humides, occasionne une  perte de leur habitat et peut porter atteinte à leur santé.

 Zones humides polluées : les oiseaux s’empoisonnent

 Certains oiseaux tels  les grands « crabiers » comme la Grande Aigrette, le Grand Héron ou encore ce superbe aigle spécialisé dans la pêche de poissons (mangrove , grande rivières, étangs poissonneux), le Balbuzard pêcheur, sont des animaux situés en haut de la pyramide alimentaire. Position qui les rend particulièrement sensibles aux polluants de l’environnement. En effet, tout au long de la chaîne alimentaire il y a bioaccumulation de certaines molécules chimiques (organochlorés, métaux lourds, ..) qui peuvent avoir des effets délétères sur les fonctions de reproduction ou le système immunitaire.

Pélicans bruns sur la grande saline de st felix . Photo : Maurice Mahieu

l'espèce était en fort déclin dans les années 70 à cause d'un pesticide (DDT ) accumulé dans les poissons.

héron vert ou "kio" . Photo Pierre Garnier

 Un patrimoine à fort potentiel touristique et économique:

l’exemple des étangs de Saint-Martin.

 Grâce à la quasi absence de chasse sur les étangs de Saint-Martin et malgré une certaine dégradation environnementale alentour, ces zones humides accueillent une avifaune exceptionnelle. Exceptionnelle en terme de biodiversité (nombre d’espèces différentes) mais aussi en nombre d’individus qui se comptent par centaines pour certaines espèces comme la superbe Echasse d’Amérique. Les élus de Saint-Martin ont bien compris l’enjeu certes écologique mais aussi économique de préserver ces étangs. Leur protection réglementaire sous forme d’Arrêté de Protection de Biotope interdisant notamment toute forme de remblais, devrait permettre  d’y développer le birdwatching (observation des oiseaux sauvages dans leur milieu naturel) dont sont si adeptes les touristes nord-américains.

Grandes aigrettes en nidification sur un étang de st Martin- en Guadeloupe "continentale" l'espèce ne niche pas.

 Parions que si nous  diminuons sensiblement la trop forte pression de chasse sur certaines zones humides comme l’immense marais de Port Louis (Site Ramsar) la Guadeloupe pourrait réellement développer cette activité écotouristique.

Echasse d"Amérique nicheuse dans les îles du Nord

Développer le "birdwatching" suppose

 - la présence de zones humides diversifiées

 - des zones Humides accueillantes pour les oiseaux  c'est à dire préservées (pourtour arboré, non polluées)  et non chassées (plus grand nombre d’espèces et d’individus, oiseaux moins farouches).

 - faciles d’accès

 - présence d’observatoires discrets (cabanes en bois) bien intégrés au paysage

 - organisation de visites pédagogiques par des guides nature formés

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