anolis mangeant un jeune hémidactyle (Photo : b Ibéné)
Le peuplement herpétologique de l'arc antillais est riche en terme de diversité spécifique. En effet si chaque île possède relativement peu d'espèces de reptiles, cette pauvreté est compensée par un endémisme marquée. Ce peuplement se compose en majorité d'espèces originaires d'Amérique du Sud. En revanche, la contribution des Grandes Antilles dans l'origine du peuplement herpétologique des îles du Nord (dont Saint-Martin et Saint-Barthélemy) est importante.
Améive de Plée (Saint-Barth). Photo : B Ibéné
L'Archipel guadeloupéen possède avec Grenade le peuplement en reptiles le plus riche des Petites Antilles : 5 espèces de tortues térrestres, 20 de lézards (plus 3 taxons éteints), 7 de serpents (espèces indigénes et introduites sont comptabilisées)
Anolis à tête marbré "zandoli" mâle, un anolis endémique très commun.
Reptiles endémiques de la Guadeloupe et des Petites Antilles:
Espèces endémiques de l'Archipel guadeloupéen
- l'Anolis à tête marbrée Anolis marmoratus ssp.
- l'Anolis des Saintes Anolis (marmoratus) terraealtae°
- l'Anolis de la Désirade Anolis (marmoratus) desiradei °
- l'Anolis de Petite-Terre Anolis (marmoratus) chrysops°
- l'Anolis de Kahouanne Anolis (marmoratus) kahouannensis°
- l'Anolis de Marie-Galante Anolis ferreus
- l'Anolis de Saint-Martin Anolis pogus (DN)
- le Sphaerodactyle bizarre Sphaerodactylus fantasticus*
- le Typhlops de la Guadeloupe Typhlops guadeloupensis
- le Typhlops de Saint-Barthélémy Typhlops annae (DN)
Espèces endémiques des Petites Antilles présentes en Guadeloupe:
- l'Iguane des Petites Antilles Iguana delicatissima
- l'Ameive de Plée Ameiva plei (DN)
- le Sphaérodactyle d'Anguilla Sphaerodactylus sputator (DN)
- l'Anolis d'Anguilla Anolis gingivinus (DN)
- la Petite couresse Liophis juliae
- la Couleuvre d'Anguilla Alsophis rijgersmaei (DN)
- la Couresse de Guadeloupe Alsophis antillensis
° certains auteurs considèrent encore ces espèces comme des sous-espèces de A. marmoratus.
* 2 sous-espèces sur les 9 sont présentes en Dominique et Martinique.
(DN) : Dépendances du Nord
Anolis de Saint-Barthélemy endémique de l'île.
Plusieurs espèces ont été introduites. C'est le cas du Mabouya domestique (Hemidactylus mabuia) qui n'est pas considéré comme un espèce invasive.
Thécadactyle à queue épineuse (Thecadactyle rapicauda) et un mabouya domestique (Hemidactylus mabuia) bien plus petit. Photo : B Ibéné
Le statut indigène ou introduit reste incertain pour les tortues présentes en Guadeloupe, aussi bien pour les espèces terrestres comme la Tortue charbonnière (Chelonoidis carbonaria), que pour celles palustres, comme la Trachémyde de Porto-Rico (Trachemys stejnegeri) ou la Péluse de Schweigger (Pelusios castaneus). Il s'agirait de toute façon d'introductions anciennes (certaines depuis les Arawaks), et ces espèces sont maintenant considérées comme patrimoniales.
En revanche, l'opportuniste et envahissante Trachémyde à tempes rouges appelée « Tortue de Floride » (Trachemys scripta elegans), d'introduction récente est compétitrice des autres espèces.
En savoir plus sur l'herpétofaune des Antilles
http://www.mnhn.fr/publication/spn/cpn54.html
Breuil M. - Histoire naturelle des Amphibiens et Reptiles terrestres de l'archipel Guadeloupéen. Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy. Patrimoines Naturels, 54, Paris, SPN / IEGB / MNHN. 2002, 339 pp.